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Biographie

Castevet

Will McEvilly – Guitare
Ron Petzke – Basse/Chant
Josh Snader – Battrie
Nick Wakim – Guitare/Chant

"Hello, I’m Johnny Cash". Un nom et de la musique unique. C’est tout ce que laissait le pape de la country sur son passage. Castevet est du même acabit. Un patronyme (probablement tiré des époux Castevet dans le film Rosemary’s Baby) . Une provenance – Chicago – et c’est tout. Pour le reste, c’est une farandole de genre  - post punk, emo, post rock, hardcore – accouplés par des alchimistes de génie et réunis dans deux disques sortis successivement: un EP 3 titres I Know What A Lion Is (2008) et un album, Summer Fences (2009).

Chronique

16.5 / 20
2 commentaires (16/20).
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Summer Fences ( 2009 )

Summer Fences vient d’en-dessous. D’en-dessous le magma, d’en-dessous les cymbales, d’en-dessous l’épiderme. Il y avait juste un voile à ôter. Un frisson à libérer.

Castevet n'est pas groupe à se contenter de "sonner" ou de "résonner" ; Castevet peint sa musique et s'efforce d'incarner son propos dans un tableau auditif. Impressioniste, élevé à la même école que Moving Moutains, il donne naissance à sa note initiale par un léger frémissement des cordes et attribue dans le même temps au mot "aurore" une signification désormais musicale. Allégorie d'une aube, Castevet se lève ainsi avec "Between Berwyn and Bryn Mawr" et par ce titre, se définit instantanément. Dans cet entre. Entre les genres, entre les époques, entre les espaces. Car si la voix dit Small Brown Bike, dit Polar Bear Club, les instruments eux, répondent Mineral, répondent Owls. Castevet brouille les lignes, joue avec les codes et se place au point de rencontre des échos et des résonnances. A mi chemin entre la colère et l’apesanteur. Pour façonner un indescriptible magnétisme qui attire à lui tous les aimants : le punk, le hardcore, l’émo, le post rock.
En réalité, rien de ce qui est gracieux n’est étranger à Castevet.

A la mélancolie empruntée à American Football ("Evil Robots With Swords and Hands") succèdent donc des élancements pétillants, pile-poil dans la récente mouvance de l’emo sunny type Boy’s Problem ("Plays One On Tv"), des bonds rythmiques qu’Algernon Cadwallader a remis au goût du jour, le tout parcouru par une affliction/effusion poétique qui évoque la sensibilité sublime d’Empire ! Empire !. Et c’est indubitablement là que Castevet opère son enchantement. Par cette succession de moments où guitares, voix et batterie virevoltent ("I Know What A Lion Is"), par cette capacité à déstructurer ses lignes en intégrant des arpèges mathy de haute voltige et des passages emo/post d’une beauté à s’arracher les yeux ("Stranger, you know").
 
Qu’on se le dise, Castevet est un anarchiste récitant du Shakespeare. Quelque chose qui par le désordre parvient à trouver la beauté, et qui la livre sous toutes ses facettes et toutes ses coutures. Sans la rendre lisse, simplement en la criant, ivre, la voix rauque, au milieu des étoiles. Summer Fences se termine sur une ode stellaire et parachève un album – disons le – époustouflant, avec ce titre : "When A Movie Is Made In France, It's Called 'Cinemas'". Ce à quoi on répondra : quand une création atteint un tel niveau en France, on la qualifie... de chef d’œuvre.

En écoute sur myspace.

A écouter : "Stranger, you know", "When A Movie Is Made In France, It's Called 'Cinemas"