Caspian

Post-Rock

États-Unis

Hymn For The Greatest Generation

2013
Type : EP

Chronique

par Pentacle

Malgré le drame qui les secoue depuis la perte de leur bassiste, Chris Friedrich, fin août dernier, Caspian garde la tête haute. Un seul remède pour faire leur deuil, se lancer corps et âme dans la musique, composer de nouvelles pièces afin d'oublier, ou du moins, poursuivre leur route.

En cet état de fait, Hymn For The Greatest Generation est une œuvre à la tristesse latente et un vibrant hommage au musicien et ami que fut le bassiste. Trois nouvelles compositions de couleur grisâtre, emplies de mélancolie, mais qui ne sombrent pas dans un vain désespoir. Car Caspian cristallise au mieux « cette lumière au bout du couloir » et ne joue pas d'un misérabilisme outrancier. Tout est dans la juste des tons avec pour preuve le morceau éponyme, resplendissant de par son thème central, dont l'envol est glorieux et sa retombée accompagnée de délicates touches de piano et de cordes d'une beauté limpide. The Heart That Fed incarne également bien ce Post-Rock plus positif englobé de nuages noirs, qui se veut à la fois étincelant et terriblement opaque,  rappelant par certains aspects notamment légèrement Shoegaze, le morceau Long The Desert Mile, sur un final aux guitares mortuaires et bouleversantes. CMF, quant à lui, symbolise l'apaisement, le recul des ombres pour qu'il ne reste qu'une blancheur éblouissante, drapée d'une unique nappe ambient qui s'étire et d'une guitare acoustique aux arpèges invitant aux repos.

La seconde partie de Hymn For The Greatest Generation est de par sa nature (une démo / deux remix tous issus de Waking Season) de fait, moins grandiose, mais pas si inintéressante car dégageant de nouvelles ambiances et de nouvelles idées par rapport à ce que l'on connaissait du précédent album. High Lonesome est une version allongée, plus bruitiste et sale d'avantage Drone / Dark-Ambient que Noise / Shoegaze par rapport l'originale. Concernant les deux remix, Arms&Sleepers enlève tout ce qui avait attrait à la formation Rock sur Porcellous pour ne garder que l'essence Electro avec le martèlement répétitif des percussions et l'aspect très éthéré et hypnotique du morceau. Sans trop de surprise, Hall Of The Summer par ses beats Indus est tout désigné pour être le terrain de jeu de Lazerbreak pour un remix étonnamment plus ambiant que dansant, malgré les rotations Indus et les effets fantomatiques en conclusion.

On aurait pu croire Caspian fini, abandonnant en beauté sur Waking Season. Il n'en est rien. Le groupe se relève et livre avec Hymn For The Greatest Generation un ep de haute volée. Un groupe dont on a hâte de voir la résurrection complète car le plus dur est désormais derrière eux.

15

Les critiques des lecteurs

Moyenne 15.25
Avis 6
Radioshack December 22, 2013 22:54
Un nouveau souffle renaît...



Caspian se redresse douloureusement du décès de leur bassiste et partage leur peine avec ce nouvel EP. Le morceau éponyme se révèle optimiste, lumineux avec une envie de se relever et affronter l'inattendu, sur guitares oniriques et montée angélique digne du post-rock (très teinté de leurs débuts). Cet optimisme se confirme avec The Heart That Fed, soutenu par des guitares plus métalliques avant de laisser place à la gracieuse et reposante CMF (R.I.P Christopher Michael Friedrich)... pour une ascension au paradis.



Ascension qui peut se poursuivre jusqu'à la demo de High Lonesome (une nouvelle fois un clin d'oeil à Chris Friedrich, le choix du morceau est intéressant). Une demo aux aires célestes, avec un certain côté Angel Tears de Pelican, la version remixée par JK Broadrick (Godflesh, Jesu...). Enfin les deux derniers morceaux restent des remix de morceaux présents sur leur précédant opus (Procellous et Halls of the Summer), plutôt bien arrangés mais dispensables.



Caspian signe là un Hymn For The Greatest Generation convaincant et surtout convaincu.
15 / 20