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Biographie

Carnifex

Carnifex voit le jour à San Diego en Californie en 2005 par Scott Lewis (Chant) rejoint par Shawn Cameron (Batterie), Rick James (Guitare) et Kevin Vargas (Basse). Le combo monte alors un groupe de Deathcore influencé par le Brutal Death Metal et le Grindcore se voulant très violent, lourd et frontal comme d'autres groupes de la scène tels que Job For A Cowboy, Suicide Silence ou Whitechapel. Une première démo sort en 2005, distribué aux premiers concerts locaux. En septembre 2006, Rick James et Kevin Vargas quittent le groupe, mais sont remplacés à leurs postes respectifs  par Travis Whiting et Steve McMahon pour enregistrer un premier ep fin 2006 : Love Lies In Ashes.

Cory Arford prend la place du guitariste de Rick James avant que Dead In My Arms, leur premier album, sorte en 2007 sous le label This City Is Burning Records. Carnifex se fait un nom et tourne avec Emmure, Whitechapel et MyChildren MyBride notamment. Mais Steve McMahon et Jake Anderson s'en vont également, remplacés par Fred Calderon et Ryan Gudmunds. Le label Victory Records se montre très intéressé par leur musique, c'est ainsi que Carnifex sort son second opus en juin 2008, intitulé The Diseased And The Poisoned, qui augmente largement la reconnaissance du groupe. Les américains tournent dans plus de 22 pays et s'offrent une grosse tournée avec The Black Dahlia Murder, Despised Icon, Warbringer, Parkway Drive, Architects, Darkest Hour et bien d'autres. Ils reviennent début 2010 avec Hell Chose Me leur troisième opus puis l'année suivante avec Until I feel Nothing.
S'en suivit en 2012 une période creuse où le groupe décide de faire une pause. C'est en 2013 que Carnifex refera parler de lui avec l'annonce d'une gigantesque tournée et de l'enregistrement d'un nouvel album résolument plus sombre. C'est ainsi que Die Without Hope sortira en 2014.

Les tournées se suivent et s’enchaînent pour le groupe notamment avec Suicide Silence, Thy art is Murder, ou encore Whitechapel et l'année 2016 viendra les gratifier d'un sixième opus Slow Death. 

Chroniques

World War X Slow Death
15.5 / 20
1 commentaire (14.5/20).

World War X ( 2019 )

Depuis le virage entrepris sur Die Without Hope, Carnifex a trouvé une manière d’incorporer leurs influences black metal dans leur musique deathcore. Cinq ans et deux albums plus tard, sort World War X, neuvième album studio des bouchers californiens, est-on dans la continuité de ce qui a été fait précédemment ou sur une nouvelle dynamique ?

De prime abord, et après seulement quelques secondes on serait tenté de dire que le quintet reste plutôt assez proche de sa zone de confort. On retrouve assez rapidement leur brutalité caractéristique agrémentée de leur ambiance black metal qui se traduit par une guitare surexposée dans les aiguës sur des arpèges en mineur, ou bien parfois encore par un piano déroulant sa mélodie, tel un rideau qui vient habiller et colorer de teinte noire leurs murs faits de hardcore. Tapissés par la voix pleine de rancœur de Scott Lewis, on ne peut plus constant dans son art. Sont également présents leurs débuts de chansons fracassants (cf World War X ou Visions of the End), leurs breakdowns habituels, alourdissant le rythme et ponctuant les chansons d’épais tapis duveteux, ainsi que les quelques passages en triolets à la batterie, transpirant une nouvelle fois cette ambiance black.

Ceci dit, quelque chose à changé. Ce n’est vraiment pas flagrant mais une amorce vers autre chose s’est faite sur World War X. Quand on y prête attention, d’autres ambiances, certainement tirées de leurs multiples influences, ont été rajoutées. Si on prend l’exemple de Brushed by the Wings of Demons, toute la deuxième moitié de la chanson tire plus vers le Testament que le Whitechapel. Sur No Lights can save us, on a parfois l’impression d’être plus sur du deathprog suédois qu’autre chose. La chanson This Infernal Darkness n’a pas grand-chose à voir avec du deathcore non plus du fait de sa teneur plus mélodique que brutale. Tous ces éléments « épiques »  ne dénaturent pas ce qu’est le groupe non plus et World War X n’est en rien une trahison par rapport aux précédents opus. C’est juste que Carnifex s’abreuvent d’autres sillons pour faire ce qu’ils savent faire le mieux, ambiancer leurs chansons.

On peut arguer très objectivement qu’aucun de leur titre n’est spécialement rapide, ou technique ou innovant, et pourtant World War X dès la première écoute et tout autant après la quinzième reste et demeure plaisant à écouter. Pourquoi ? Répondre très exactement à cette question semble compliqué, ceci dit, quand on écoute Carnifex depuis trois ou quatre albums, on est happé dans un univers sombre, violent et tourmenté. Ces textures sonores qui habitent la musique en font quelque chose d’unique et de vraiment caractéristique aux Californiens.

A écouter : Visions of the End, No light shall save us
17 / 20
3 commentaires (16.67/20).
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Slow Death ( 2016 )

Carnifex, pionnier du deathcore nous livre avec Slow Death leur sixième exécution musicale.  Après une mort sans espoir, par la maladie et le poison, dans les bras d'un tiers, jusqu’à temps qu'ils ne sentent plus rien et que l'enfer les aies choisis, c'est une mort lente qui les attend cette fois au tournant.

Qu'on soit fan de la première heure, adepte partiel ou grand débutant chez le bourreau américain, découpeur de chair fraîche, tout un chacun conviendra que Slow Death, est résolument black metal. L'atmosphère sombre et oppressante qui se dégage dès les premières notes saisit instantanément et nous plonge directement dans une ambiance sanguinolente et macabre.  Les samples piano et synthé y sont pour beaucoup. Sobres et pertinents ils ne dénaturent pas le groupe et ne polluent pas les compos. Bien au contraire, ils enrichissent les morceaux sur lesquels ils sont. Une simple leçon de donnée; l'instrument au service de la musique et non l'inverse. Pale Ghost demeure le parfait exemple illustrant ces propos.

La guitare est pour beaucoup également dans la teinte black de l'album. Depuis l'arrivée en 2013 de Jordan Lockrey, Carnifex est toujours "core", mais moins "death". L'ajout des solos, d'harmonies et arpèges aigus donnent de la profondeur aux créations tortueuses et brutales des Californiens. Outre l'aspect black omniprésent, certaines tonalités ont, elles, clairement des inspirations heavy. Déjà présente sur Die Without Hope, cette particularité s'accentue encore plus sur Slow Death pour arriver à un équilibre harmonieux qui sait donner une bouffée d'air à la tuerie ambiante. Ajoutant un léger plus, ces passages sont pourtant moins intégrés, ou peut être réussis que les apports synthé.  Là où dans Six feet Closer to Hell, la présence y est pertinente, c'est moins le cas dans Slow Death où toute la fin est plutôt curieuse sans être malhonnête.

Mais ce nouvel opus est une réussite totale dans le sens où il vient mettre le doigt sur une partie jusque là non abordée mais qui était sous-jacente chez Carnifex. Si on réécoute les précédents albums on s'aperçoit que cet esprit black était déjà présent chez le groupe mais que celui-ci ne l'avait pas aussi clairement montré. C'est comme si, cette nouvelle pièce du puzzle venait dévoiler une image qui donnait une explication à celles posées précédemment. Une transcendance de l'œuvre existante. Tentez l'expérience d'écouter Lie to my Face après vous être plongé dans ce sixième opus. Le morceau en sort grandi, comme si éclairé de cette nouvelle manière, on percevait des choses jusqu'à lors cachées mais qui était belles et biens présentes.

C'est donc une franche réussite et un carton plein pour ce dernier album, mais qui est également une charnière pour le groupe. Le prochain sera soit dans cette lignée mais plus brutal et ce sera alors le meilleur de Carnifex, soit encore plus atmo et là les américains perdront ce qui a fait leur renom jusqu'à lors. Affaire à suivre avec le plus grand intérêt donc, en attendant nous sommes gratifiés de trente sept minutes intenses.

A écouter : Drown me in Blood, Pale Ghost