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Biographie

Carach Angren

Carach Angren (Les mâchoires d'acier - Tolkien) fût formé en 2003 dans la municipalité de Landgraaf aux Pays-Bas, après que deux membres de Vaultage décidèrent de créer un side-project dans la lignée de leurs préférences en matière de black metal. Vaultage semblait s'éteindre alors que Carach Angren était prêt à passer à une étape supérieure.

Leur premier EP The Chase Vault Tragedy est, comme toutes leurs œuvres, un concept album. Juste après ils réalisèrent leur second EP Ethereal Veiled Existance qui souleva l'attention de Maddening Media, qui les signa sur leur label en 2007. C'est seulement en Janvier 2008 que Carach Angren enregistre son premier véritable disque Lammendam.

Ils ont terminé l'enregistrement de leur second album Death Came Through a Phantom Ship, sorti le 26 Février 2010 et ont été conviés au "A Declaration of Hate", une tournée européenne qui rassemble les groupes Dark FuneralZonaria et Nefarium

Chronique

16 / 20
2 commentaires (17/20).
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Where The Corpses Sink Forever ( 2012 )

Qu’on se le dise, Carach Angren est une valeur de plus en plus sûre du black symphonique. Sa vision si particulière du black metal et sa qualité d’écriture en fait un combo original, plein de surprises et surtout talentueux. Bercés par de sombres légendes et histoires dans lesquelles apparitions fantomatiques, démence et mort se donnent la main pour revenir hanter les vivants, le trio Hollandais se fait le héraut d'un black symphonique horrifique et théâtral.

Where The Corpses Sink Forever pousse le concept des Hollandais à un autre niveau. Nouveau corpse painting du feu de dieu (cette pochette « insane »), production puissante et équilibrée, niveau de composition n’ayant rien à envier aux pontifes du genre qui tapent dans le grandiloquent comme Dimmu Borgir ou Cradle of Filth, voire Septic Flesh pour certaines parties d’orchestrations (le pont de The Funerary Dirge of a Violonist vous rappellera sûrement un petit Communion), nouveau concept fort qui donne une fois de plus à l’album une réelle profondeur. Jugez plutôt : pendant la seconde Guerre mondiale, un bourreau est chargé de mettre fin aux jours de sept prisonniers. Malheureusement (pour lui), au moment d’exécuter sa besogne, les balles qu’il tire semblent refuser d’atteindre leurs cibles. Que se passe-t-il donc ? Sa vision se trouble, il tombe à genoux, sa tête est sur le point d’exploser. Il est alors assailli de sept visions, sept histoires relatant la vie d’une personne que la Guerre a consumée, physiquement ou mentalement. Un soldat n’arrivant pas à mettre fin à ses jours, un gosse qui dessine le portrait d’un homme mort, un violoniste désespéré… Quelle que soit la vision, la mort est omniprésente.

Ce concept fort sert de fil conducteur à l’album et les histoires narrées sont poignantes. Non seulement les paroles jouissent également d’une écriture soignée car les histoires sont hautes en couleur, mais il convient de souligner la prestation du vocaliste Seregor, dont le débit maîtrisé dynamise incroyablement l’ensemble des compositions et leur donne une dimension épique. Le chant typé black occupe bien sûr la plus grande partie de Where the Corpses..., mais le sieur joue également de son chant « parlé » torturé et toujours justement utilisé.

Mais le gros plus de l’album, comme il est de coutume avec le groupe, est bien sûr les compositions en elles-mêmes. Variées et bien dissociables les unes des autres, elles restent cohérentes et aucun temps mort n’est à noter. Rageur, tragique mais toujours théâtral, voire cinématographique, on traverse l’album comme un film d’épouvante tant les images se forment facilement dans nos esprits. L’opus regorge de passages grandioses comme les ponts de "Bitte Tötet Mich", "The Funerary Dirge of a Violonist", l’excellent interlude "Spectral Infantry Battalions" et son rythme lourd et impérial, le final "These Fields are Lurking"… On est réellement en présence d’un album carré, réfléchi, d’une profondeur et d’une longévité rares.

La distribution chez Season of Mists a permis au groupe d’avoir une production à la hauteur de la qualité de leurs compositions. Telle une valse macabre, les blast beat, les claviers et les guitares ne font plus qu’un pour permettre à l’auditeur de s’immerger dans cette simili-BO et de vivre une expérience aussi effrayante que jouissive. L'album s'écoute d'une traite avec facilité et on y revient avec plaisir. 

Une fois que vous aurez croisé le regard froid et impitoyable des démons de Carach Angren, il vous sera impossible de vous en détourner. Where the Corpses... vous entraînera dans les marécages boueux où des visages livides vous hanteront jusqu'à la fin de vous jours... ou jusqu'à la nouvelle offrande des Hollandais.

A écouter : Lingering in an Imprint Haunting, Bitte Tötet Mich, General Nightmare, These Fields are Lurking