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Biographie

Capricorns

  C’est de Londres que nous provient Capricorns, formation née en 2003. On compte dans ses rangs Nathan Bennett (Guitares), Kevin Williams (Guitares), ainsi que deux figures éminentes de la scène Stoner/Sludge britannique. Il s’agit du bassiste Dean Berry (ex-Iron Monkey) et du batteur Chris Turner qui officie par ailleurs chez Orange Goblin.
  Bien que considéré à la base comme un simple side-project consistant simplement à jouer quelque chose de heavy, les membres de Capricorns sentent que leurs compos en ont beaucoup plus sous le pied et que les choses deviennent plus sérieuses. Ils vont alors frapper à la porte du label Rise Above (Electric Wizard, Orange Goblin, Taint…) fondé par Lee Dorian (Cathedral) afin de sortir un premier EP en 2004. L’année suivante, c’est dans les locaux d’une station de radio de Berlin Est que les anglais enregistreront Ruder Forms Survive, leur premier album, en compagnie du producteur Mark Billher.

Chronique

17 / 20
15 commentaires (17.37/20).
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Ruder Forms Survive ( 2005 )

  Que peut laisser présager ce souffle rauque inaugurant les premières secondes de Ruder Forms Survive? Les effets physiques d’une nuit cauchemardesque? L’agonie lente d’un homme en territoire hostile? Indubitablement les deux. Mais il se pourrait bien que ce soit le votre à l’issue de l’écoute du décapant premier album de Capricorns.

  Il ne faut pas se fier de prime abord à l’artwork rappelant les disques de grind de la dernière décennie. Les anglais délivrent ici un ingénieux et graisseux mélange de stoner effréné, de sludge puant l’ampli vintage en surtension, et de riffs métal plus cinglants les uns que les autres, le tout interprété de manière intégralement instrumentale. On pense alors inévitablement au Pelican du temps d’Australasia, mais plutôt que de recourir aux interludes apaisants, la bête cornue va favoriser la charge rock’n’roll jouissive dans le lard (1977 Blood For Papa). Capricorns pratique en effet une surenchère de riffs heavy dévastateurs, mais celle-ci ne se fera pas au détriment de la pertinence et de l’homogénéité. Pour ce faire, le groupe va user à merveille de l’outil progressif dans des enchaînements et des montées imparables pour les nuques (la pièce maîtresse de 12 minutes 1066 Born On The Bayeux), le tout chapeauté par une base rythmique vivace et de grande classe au vue de son cursus. En effet, le jeu de Chris Turner n’est pas sans rappeler celui du légendaire Brant Bjork de Kyuss, sachant se faire tantôt groovy, tantôt tribal, pour se mouvoir finalement en dragster inarrêtable. 
  Capricorns n’en finit cependant pas de varier les plaisirs et puise ainsi allègrement dans les satellites gravitant autour de la planète stoner/doom, comme dans son riche patrimoine national (ce qui est quasiment un pléonasme). On se délecte alors d’un bon petit riff 70’s clinquant "Led Zep’ien" et de passages épiques comme à la grande époque du british heavy métal (1440 Exit Wargasmatron), ou encore d’une lourdeur dantesque digne de Cathedral.

  Toutefois, ce premier album n’est pas dépourvu d’ambiances posées, ni de profondeur. En témoigne l’ovni The First Broken Promise, seul titre bénéficiant d’une prestation vocale…mais quelle prestation ! Eugene Robinson (Oxbow, de l’écurie Neurot) profère un chant du supplicié terrifiant sur un rythme lent et processionnel n’obéissant qu’aux guitares rituelles quasi-funèbres. Cette noirceur se nourrit ainsi graduellement, rampante, jusqu’à ce que la distorsion sludge vienne donner le coup de grâce dans un dernier accès de démence pure. En outre, Capricorns va tempérer ses ardeurs en diffusant çà et là des nappes de post rock glaciales et désabusées façon Cult Of Luna. Loin d’être aériennes donc, mais plutôt hypnotiques afin de mieux soustraire l’auditeur hagard par des riffs toujours plus imposants (le morceau de clôture 793AD The Harrying Of The Heaten).

  Ce Ruder Forms Survive est un véritable brûlot réunissant ce que la scène heavy anglaise a produit de meilleur ces 30 dernières années. Les sept titres bénéficient d’un son massif et puissant qui ravira les déçus du virage amorcé par Pelican dernièrement, comme les amateurs de postcore et les familiers du stoner/doom/sludge. De fait, Capricorns s’assure une place de choix parmi les poids lourds de Rise Above Records, et se positionne déjà comme un groupe sur lequel il faudra compter à l’avenir.

Télécharger : 1977 Blood For Papa.

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Capricorns

Style : Stoner / Postcore
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Origine : Royaume-Uni
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