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Biographie

Candy

Candy sont quatre et sont originaires de Richmond aux Etats-Unis. Zak Quiram (Chant), Michael Quick (Guitare - Angel Du$tRegulate), Steve Di Genco (Guitare - Ekulu) et Andrew Stark (Batterie) débutent le projet en 2017 et sortent rapidement une démo et l'ep Candy Says la même année chez Triple B Records. Leur Hardcore vicieux et violent gagne en reconnaissance en 2018 avec la sortie de l'album Good To Feel. Ils recrutent Cody Mollen à la basse pour l'enregistrement. Quatre ans plus tard, Candy revient avec une signature chez Relapse Records et ils sortent Heaven Is Here en 2022. Kaleb Perdue (Basse - Abuse Of Power) est recruté pour l'enregistrement du disque. Le groupe y dévoile de nouvelles influences telles que l'Indus, la Noise et la Power Electronics.

It's Inside You ( 2024 )

Il y a tout juste deux ans, Candy nous broyait les oreilles avec un Heaven Is Here des plus abrasifs qui ne semblait animé que par une seule ambition : celle de produire, quels que soient les moyens employés, le chaos sonore le plus vicieux possible.

Que l’on ne s’y trompe pas : It’s Inside You comporte son lot de mandales mémorables. Celles-ci constituent même la majorité des 12 titres de l’album mais on sent que les américains sont passés à autre chose depuis leur précédent disque. La démonstration étant faite qu’ils sont en mesure d’administrer une raclée monumentale, réitérer la performance était désormais inutile. Là où Heaven Is Here était fait d’un bloc, It’s Inside You est ainsi protéiforme dans sa manière de nous infliger une correction tout en proposant un son moins étouffant. Pour ce faire Candy mobilise tout autant les codes du genre qu’il cherche à les dépasser. Des titres comme Short-Circuit ou encore Dream Less Sweet s’inscrivent dans une forme de classicisme du Hardcore Beatdown avec leurs breaks en milieu de morceau, que l’on sent taillés pour le pit. Mais les influences des américains ne s’arrêtent pas là. Silent Colapse est mû par une énergie Crust tandis qu’on retrouve du Converge dans la frénésie des riffs et la déferlante rythmique de Terror Management

A l’autre bout du spectre en termes d’influences, It’s Inside You marque le pas supplémentaire franchi dans l’incorporation de sonorités électroniques. De l’hybridation somme toute classique, à la Code Orange (période Kids) ou la Fear Factory, que l’on peut entendre avec l’outro de Short-Circuit, la boîte à rythme de You Will Never Get Me ou encore l’orage digital de Dehumanize Me, on passe à la mue totale avec la suppression des instruments. Love Like Snow, avec le chant de Mirsy et les beats de mmph donne un premier aperçu mais c’est avec les deux derniers titres que Candy enfonce définitivement le clou. Le dansant Dancing To The Infinite Beat, n’est pas sans rappeler les glorieuses heures du Nintendocore. Le plus déstructuré Hypercore permet au groupe de laisser libre cours à ses penchants bruitistes tandis que les scratchs (déjà entendus sur You Will Never Get Me), évoquent forcément la fin des années 90. 

Avec ce troisième album, Candy s’est libéré de toute contrainte d’écriture. Sans renier ses racines, profondément ancrées dans le Hardcore, le groupe, tout en fluidité, expose l’étendue de ses influences. L’intégration plus conséquente de sonorités électro offre d’abord l’occasion aux américains de proposer une actualisation de genres « classiques » (que l'on pourrait qualifier d'électro-Beatdown) puis d’exploser totalement les carcans avec des titres échappant à toute classification. Dans une forme, si ce n’est d’adoubement, de reconnaissance, It’s Inside You se voit gratifié de featurings de pointures du genre : David Gagliardi (Trash Talk), Aaron Melnick (Integrity) et Justice Tripp (Trapped Under IceAngel Du$tSai Nam). Il y quelques temps je décrivais le Hardcore comme un genre en perte de vitesse et semblant incapable de se renouveler. Les sorties de ces derniers mois ne pourraient pas apporter un plus puissant démenti. Candy s’inscrit ainsi dans la dynamique lancée, entre autres, par Knocked Loose, SPACED, Infant Island

It's Inside You s'écoute en intégralité ici.

14 / 20
1 commentaire (16/20).
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Heaven Is Here ( 2022 )

Je crois que ce nouveau Candy est une petite baffe. Non pas que le précédent ne l’était pas, mais Heaven Is Here enfonce encore le clou, car il est plus fou, plus bas du front, plus agressif. L’impression d’un truc qui crame de Good To Feel se transforme en malaise sonore, un peu comme cette chair difforme qui se dissoue dans une eau bourbeuse. Je crois que c’est ca le plus marquant.

Tu tapes un peu dans le fatras sonore de The Armed (Mutilation), mais enfoui sous une tonne de déchets, de rouille et de déjection. World Of Shit et sa guitare en mode scie circulaire, l’Indus morbide de Kinesthesia et les samples malmenés de Perverse donnent l’impression de tomber sur la bande son de Se7en, vision John Doe. On y retrouve également une influence Black Metal dans l’approche, avec une rendu primaire et primitif (Heaven Is Here). Cela reste du Hardcore, mais bien loin d’un truc lourd à la Knocked Loose, presque parfois plus proche des premiers Converge dans cette sensation abrasive (Hysteric Bliss) sous toutes ces couches de peau distendue par Nurgle (World Of Shit).

Heaven Is Here continue à distiller sa méchanceté, un cran au-dessus et s’en sort très bien sur  Fantasy/Greed par exemple - le titre qui se rapproche presque le plus de l’opus précédent - ou les dix minutes Noise de Perverse, tellement extrêmes parce qu’elles tapent presque dans du Merzbow. En voilà une belle représentation de ce que sera la fin du monde.

Heaven Is Here t’arrache les tympans à chaque seconde, entre la production ultra abrasive, les riffs parfois bas du front et l’impression d’écouter un truc passé au mixer plusieurs fois, rien ne semble arrêter Candy, si ce n’est l’overdose de bruit à force d’écoutes. Et c’est peut être là que la différence se fera avec Good To Feel : ce dernier s’écoutait régulièrement, alors que Heaven Is Here pousse la saturation à son max. Un album qui est plus fou, mais peut-être un peu moins marquant.

15.5 / 20
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Good To Feel ( 2018 )

Un nom de groupe lambda et une pochette dégueulasse. Tout pour donne envie de se pencher sur ce premier méfait du groupe originaire de Richmond, ville des non moins excellents Iron Reagan, n’est-ce pas ? Ne fuyez pas tout de suite, car il serait vraiment dommage de passer à côté de ce Good To Feel, qui est sans doute l’un des plus gros parpaings Hardcore de cette année 2018.

17 minutes et neuf titres qui n’essaient même pas de dépasser les deux minutes chacun. Candy c’est à peine un an d’existence, des gosses qui ont de la hargne à revendre et sont venus donner une grosse leçon de violence dans la scène Hardcore au sens large. Ouais, ça worship Integrity à fond, mais qui va s’en plaindre ? Si la base est un Hardcore / Punk ultra efficace, le tout est boosté d’une perfusion métallique avec ces relents de crasse et de violence vicieuse. Candy ne rigole pas, mais vraiment pas du tout. Tu penses à la scène Holy Terror (Integrity forcément, mais aussi Ringworm, Trap Them, Merauder) ? Eux aussi. Et surtout ce Good To Feel possède ce gros feeling casse dents des regrettés Pulling Teeth, ce qui lui fait gagner directement quelques points sur la note finale. Si si, écoute Panic Is On et viens me dire que ce titre n’aurait pas pu figurer sur Paranoid Illusions !

Candy a aussi le chic, sans vraiment dépoussiérer le genre, de pile se caler dans les sillons des groupes qui tentent de nouvelles choses. Difficile à l’écoute de cet album de ne pas penser à Power Trip ou Primal Rite, dans le genre j’arrive à concilier différents courants du Hardcore et surtout envoyer des gros uppercuts d’efficacité. Et puis avec une production signée Arthur Rizk (Power Trip, comme par hasard), une voix blindée de reverb, des influences Crossover… bon, on est en plein dedans. Ce qui pourrait sonner comme un très bon exercice de copié / collé est en fait plus que ça ! Parce que Good To Feel est un monstre d’urgence, de vice et d’efficacité : rien que le premier titre donne envie de tout envoyer voler, la voix ultra méchante sur Lust For Destruction dont les paroles donnent sont souvent le constat amer de notre société (« Destruction, run for your life, Civilizations on the decline, Challenge survival, Bear witness, to the truth, Overconsumption, environmental corruption ») et Burning Water ou Joy Of Life sont deux titres Punk ultra rapide et nerveux hyper colériques. Distorted Dreams quant à lui est assez étonnant dans sa manière de sonner, comme s’il avait été écrit par Peter Steel de Type O Negative. L’album se conclue de manière très surprenante sur un titre Indie Rock / Shoegaze (Bigger Than Yours) très entraînant, avant de s’achever abruptement. En mode rien à branler.

Candy sont sans doute des branleurs. Mais des mecs qui savent ce qu’ils font et Good To Feel est le témoignage d’un sacré pavé de haine Hardcore qui ne laissera très certainement pas indifférent. Ne passez pas à côté.

Candy

Style : Hardcore / Metal
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Origine : USA
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