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Biographie

Les éditions Camion Blanc, fondées par Sébastien Raizer et Fabrice Revolon, sont une maison d'édition spécialisée dans le domaine de la musique.
Leur première publication est consacrée à Joy Division : Lumières et Ténèbres. S'en suit de nombreuses biographies de groupes ou artistes issus du milieu rock (Noir Désir, Metallica, Rammstein, Iron Maiden, Motörhead, Indochine, PJ Harvey, Björk, The Cure, Ozzy Osbourne...) ou sur des phénomènes plus généraux (le Death-Metal, le Black-Metal, le Punk, la Cold Wave...).
Une seconde maison, Camion Noir, édite elle, des livres plus controversés sur les cultures sombres avec notamment des ouvrage sur le satanisme, le nazisme ou les tueurs en série.

Pantera, La Véritable Histoire - Souvenirs Electriques D'un Bassiste Dans La Tourmente (Rex Brown) ( 2016 )

Quand on m’a conseillé cette biographie (Nicolas de Pryapisme pour ne pas le nommer, cf cette interview) je me suis dit "allez, pourquoi pas, une nouvelle biographie sur la débauche d’un groupe megastar", en pensant tomber sur une bio comme celle de Motley Crüe. Que nenni, ici Rex Brown va parler (quasi) seul de l’aventure Pantera, des débuts galères comme n’importe quelle formation lambda, aux sommets des charts (+ de 20 millions d’albums vendus) et à leur implosion au fil des années. Le tout se finissant de façon tragique en 2004 quand le guitariste Dimebag Darrell, est tué sur scène lors d’un concert de Damageplan alors que Pantera semblait finit depuis déjà un an. Alors certes on y parle des excès, mais ici point d’effusion de débauches, de soirées détaillées en long et en large, juste de quoi alimenter le pourquoi de l’histoire d’un groupe culte.

Première surprise en débutant la lecture de ce livre : au lieu de démarrer classiquement par les débuts du combo et de suivre l’ordre chronologique Rex balance deux paragraphes où il parle de deux sujets qui lui tiennent à cœur (et qui sont le moteur de cette biographie) : le pognon et sa répartition (dont le rôle du père Abbott là dedans) et un second chapitre sur la mort de Dimebag et l’épreuve de ses funérailles (où Phil Anselmo a été formellement interdit de venir). Le premier étant un des combustibles des problèmes au sein du groupe, le second un énorme poids sur le cœur et la fin définitive de l’aventure Pantera. De Rex on va en apprendre bien plus, le bassiste plutôt discret est en effet le membre le moins médiatique des quatre, par volonté semble-t-il. On apprend déjà que c’est un sacré musicien, qu’en plus de s’intéresser à la musique en tant qu’art il s’est aussi pas mal documenté sur le business musical ce qui aura son importance dans la vie de Pantera.

Au fil des paragraphes on sent la formation passer du "groupe de jeunes" à celui de grosse machine, tout cela grâce à un changement radical de style avec la sortie de Cowboy From Hell, lié en grande partie grâce à l’influence de Phil Anselmo. Dimebag est, d’après Rex, resté un été entier dans sa chambre pour en sortir avec une technique dingue et un style à lui (il suffit de parler de Dimebag à un guitariste Metal pour voir ses yeux, comme son entre-jambe, devenir humide). Au fil des années, Rex va détailler l’évolution des relations dans le groupe, les montagnes de dollars venant en déstabiliser certains, l’alcool ou les drogues pour d’autres, ou encore les projets persos, avec évidemment Down où l’on retrouve Phil et Rex. Au fil des années passées sur la route, les personnalités de chacun deviennent de plus en plus difficiles à concilier (tout semble opposer Vinnie Paul et Phil Anselmo) et Rex arrive à extraire des anecdotes parlantes pour décrire ces changements au fil du temps. Le livre est également accompagné de plusieurs textes venant de l’entourage de Pantera, notamment Rita Haney, la petite amie de Dimebag, qui viennent apporter un éclairage parfois un peu différent sur les événements décrit par Rex.

Au final cette autobiographie est, comme décrite dès le début, la vision de Rex de l’aventure Pantera. Ne se voulant pas objectif, celui-ci parle beaucoup des débuts et de la fin du groupe, mais passe assez vite sur la période faste. On aimerait parfois on savoir plus sur l'ascension d’une formation aussi extrême à la tête des charts US alors que le style était à l’époque boudé par les médias mainstream. Rex semble souvent passer pour un saint (même si vers la fin du livre il va parler plus en détail de ses problèmes à lui) tandis que les autres sombrent dans les excès (alcool / drogues / putes...). Donc oui, ce livre par son approche et son contenu est vraiment intéressant, même si on pourra lui reprocher de manquer d’un peu de contenu et de ne pas répondre à toutes les questions que l’on peut se poser sur les texans. A fortement conseiller néanmoins.

NB : j’ai lu ce livre en anglais (très facile d’accès d’ailleurs, Rex n’étant pas un grand écrivain semble-t-il), au moment d’écrire cette chronique je me suis aperçu que le livre avait été publié par Camion Blanc depuis quelques jours. Donc même les non anglophiles pourront s’y mettre (ici pour le commander en Français,  pour l’anglais, dans les 2 cas la version Kindle est largement moins chère). 

IRON MAN Mon voyage au Paradis et en Enfer ( 2012 )

Une bio de Tony Iommi ? Monsieur Black Sabbath ! Monsieur Metal même : qui sait quelle allure aurait ce genre musical sans l'étincelle donnée par l'anglais à la fin des années 60 ? La lecture semble donc chaudement recommandée. En particulier puisque Black Sabbath a quand même une réputation folle, et sur plusieurs niveaux : la musique, la drogue, un line up plus mouvant qu'un club de foot chinois, des choix de visuels discutables, ... Il y a donc matière !
Et malgré ces bons a priori, les premières pages ont été un peu difficiles : le livre semble parfois écrit par le comptable d'une entreprise de vente de vis (oui : chacun sa vision de l'ennui.). Car Tony, malgré sa vie de rock star, est assez méticuleux et aime détailler tout le parcours du groupe; mais on y reviendra car finalement cet aspect méthodique, au fil de la lecture, se trouve être un plus.

Déjà : si tu ne connais pas Black Sabbath, fais vite Alt+F4 et procures toi les 8 premiers albums du groupe. Si si.
Ensuite, pour les gens de bonne compagnie, vous connaissez  sûrement déjà bon nombre d'infos sur le groupe. Par exemple que leur Vol. 4 a coûté aussi cher en studio qu'en coke, que le batteur a failli brûler, que le décor imitant Stonehenge ne rentrait pas dans toutes les salles... : tout est vrai ! Et si ça vous rappelle furieusement le film Spinal Tap, c'est évidemment que les créateurs se sont énormément inspirés de Black Sabbath. Tout ça est évidemment dans le livre, le tout raconté avec la pointe d'humour anglaise de Tony, et il va régulièrement parler lui même de "moment Spinal Tap" (quand le groupe fait vraiment n’importe quoi). La boucle est bouclée.
Le livre suit un schéma classique des bios de rock en racontant les débuts, l'ascension, les drogues, les enculades de mecs louches, les tensions, les déboires ... Là dessus y'a quand même un bon paquet de pépites, car oui, Black Sabbath étaient de jeunes anglais qui ont assez vite explosés, sont devenus millionnaires, aimant la drogue, les filles, les fêtes et faire des choses stupides : le cocktail classique de toutes les rock stars.
Là où Iommi apporte des plus, c'est déjà sur le fameux accident qui lui a sectionné les phalanges. Sa volonté de rien lâcher, et donc l'adaptation qu'il a dû faire pour continuer à jouer (en se fabriquant des "prothèses" à partir de morceau de manteau en cuir, en jouant sur des cordes plus "souples", ...), sont des choix qui ont façonné le son de Black Sabbath (et donc celui du metal). L'histoire est connue, mais racontée par le principal intéressé c'est tout de même bien fou.
Le second gros plus de cette bio est de voir Iommi quasi en chef d'entreprise, obligé de recruter à chaque départ (et à partir des années 80 c'est limite le pôle emploi du metal), de voir la pression des ventes, des tournées…, et de voir que derrière il y a une équipe à faire vivre, et que même si il garde la passion de la musique tout le long c'est aussi un métier avec ses obligations. Autre bon côté : voir le poids des labels / management sur la carrière du groupe (même si on a parfois envie de dire "oh mec, t'es Tony Iommi, hausse le ton"). Le choix des visuels des albums est d'ailleurs un sujet qui semble entièrement géré par le management. La croix dans le premier album ? C’était "pour faire plus peur". L'affreuse pochette de "Sabotage" : "c'était pas pour illustrer ce titre". Celle de "Born Again" : c'était déjà parti à l'impression sans qu'il l'ait vu (!!!). 
Oh et aussi : Une reformation du line up de Black Sabbbath d'origine : "les managements n'arrivaient pas à se mettre d'accord".
Iommi est d'ailleurs plutôt honnête dans cette bio, d'histoires vraiment louches (comme ce jour où il a failli balancer une groupie du haut de son hôtel, la pensant morte d'overdose) à ses délires mystiques, ou racontant ses mariages foireux, camé jusqu'à l'os : le bonhomme ne semble pas faire le cachottier. Bon, excepté sur sa consommation de drogue : mis à part des "là j'étais pas mal dans la coke", il semble estimer que sniffer une ligne de coke Birmingham / Los Angeles aller et retour par an est quelque chose de "normal".

Cette bio complète, bien détaillée, est donc intéressante que vous connaissiez ou non l'histoire de Black Sabbath. Elle offre surtout un vrai aperçu sur les rouages d'un groupe, de son fonctionnement, des choix parfois limites, ... car il faut bien manger (et sniffer). En tout cas la méticulosité nous donne l'impression d'un récit complet. Il témoigne aussi d'une vraie passion pour la musique, toujours présente même à la fin de la bio (fin des 2000's, le livre est sorti en 2011). On lui pardonnerait presque les années 80 / 90, presque.

NB : j'ai lu cette bio en anglais, niveau de lecture correct mais pas trop élevé. Mais rassurez-vous, Camion Blanc l'a aussi traduite. En anglais vous pouvez la trouver autour de 16€ ici, en Français les prix oscillent entre 16 et 25€ si vous prenez la version numérique ou papier.

Moi Ozzy (Ozzy Osbourne) ( 2011 )

« Plein de gens disaient que je l’écrirais jamais, ce livre.
Et bien, ils peuvent aller se faire mettre. Le voici.
Maintenant, il ne me reste plus qu’à me rappeler de quelque chose…






Fait chier, je me rappelle plus de rien. 
Enfin, sauf ce qui suit… »

Voilà comment commence brillamment la biographie d’Ozzy sobrement intitulée Moi OzzyInitialement écrite avec l'aide de Chris Ayres, puis traduite et publié par Camion Blanc, Ozzy Osbourne, icône absolue de la musique, raconte ici son histoire. Ou du moins ce dont il se rappelle ! Parce qu'entre sa vie extrêmement remplie et ses très nombreux abus, il y a fort à parier que le bougre a oublié certains trucs. 
Qu'importe !! Ozzy s'y livre avec simplicité, honnêteté et humour, passant en revue l'ensemble de sa vie et il y déjà de quoi faire. Au-delà de la traduction vers le français qui fait forcément perdre de l'authenticité au texte original, le style est direct, parlé, sans fioritures. C’est du vécu et ça se sent. Contrairement aux autres bouquins consacrés à Ozzy écrits par des journalistes, on voit ici les choses de l’intérieur, dans les yeux même du principal intéressé. 
Sans vouloir raconter tout le livre, Ozzy balaie les souvenirs d'une vie, sans rien n'occulter et en rajoutant moults anecdotes rendant le texte si croustillant. Il y aborde son enfance dans un milieu extrêmement modeste et ses problèmes de dyslexie qui lui causeront pas mal de soucis à l'école. Il y raconte ses petits boulots merdiques avant la formation de Black Sabbath. On y apprend par exemple que Sabbath a bien failli mourir dans l'œuf puisque a ses tout débuts, alors que le groupe s'appelle encore Earth, Tony Iommi a reçu une offre de Jethro Tull qu'il a acceptée. Bill Ward, Geezer Butler et Ozzy étaient alors persuadés qu'ils ne pourraient remplacer Iommi. Mais 4 jours seulement après avoir rejoint Jethro Tull, Iommi revient au bercail, sentant que c'est dans ce groupe qu'il pourra vraiment développer sa musique, ce son si heavy qu'il veut expérimenter. Très souvent dans la première partie du livre, on sent d'ailleurs l’admiration qu'Ozzy porte à Tony Iommi depuis toujours et le rôle majeur qu'il lui reconnaît dans le succès de Sabbath...
Après la sortie du premier album du groupe en 1970, enregistré live en seulement quelques heures, Ozzy raconte l'arrivée du succès et de ses a-côtés : argent, filles, drogues... Le groupe est alors pris dans un tourbillon complètement fou qu'il ne maîtrise plus. Ce tourbillon emportera particulièrement Ozzy. Bourré et défoncé  24 heures sur 24, Ozzy touchera même à la folie par période, allant par exemple par ne porter pendant une certaine période que de blouses de médecins (!!!) ou faisant manger un space cake à un pasteur (re- !!!).
Derrière ces excentricités, il y a évidemment un côté pathétique à voir cet homme s'enfoncer comme ça dans l'excès... Un côté pathétique qu'Ozzy lui-même reconnaît, lui qui a depuis tout petit cherché à se faire accepter des autres en amusant la galerie. Le problème est que le comportement d'Ozzy a des conséquences sur sa famille. Sa première femme et ses deux premiers enfants en savent quelque chose. Ozzy le dit clairement dans le livre: il sait qu'il ne pourra jamais se rattraper et qu'il amènera tout ça avec lui dans son cercueil...
La dégradation des relations entre les membres de Sabbath conjuguée à de nombreux problèmes juridiques finiront par conduire au départ d'Ozzy. Un nouveau départ dont il ne se sentait pas capable au début. Mais qui a finalement dépassé toute ses espérances, bien aidé par sa nouvelle femme et manager, Sharon. Là encore, Ozzy raconte tout : la suite de ses excès en tout genre, la mort de son premier guitariste de génie Randy Rhoads, la série TV The Osbournes, le découpage d’une chauve-souris vivante avec sa bouche (la fameuse histoire connue de tous), la première reformation avec Sabbath mais aussi ses multiples cures de désintoxication. C’est durant l’une d’elle qu’un psychologue lui diagnostiquera des troubles compulsifs, l’amenant à faire tout ce qu’il fait excessivement. Ainsi, lorsqu’au début de sa carrière solo, il emmène en tournée les jeunes loups affamés de Motley Crue en première partie avec lui, Ozzy se sent obligé de leur montrer qui est le boss….
Au final, ce livre est une perle pour comprendre comment ce personnage unique est devenu une telle icone du rock. Le livre est extrêmement drôle (ah cet humour british !) mais aussi touchant, montrant cette rock star que l’on surnomme le madman plein de failles et finalement plus lucide que l’on ne pourrait ne le supposer.  

Duff McKagan : IT'S SO EASY Et autres mensonges ( 2011 )

Quand une personne te dit "Si tu veux lire une bio des Guns N'Roses, je te conseille celle de Duff, je les ai toutes lues, et c'est vraiment la meilleure !", plusieurs réflexions viennent en tête :
1/ on a des doutes sur la santé mentale de la dite personne 
2/ Oui Slash ou Steven ont aussi écrit une biographie
3/ une curiosité sur ce que peut être le contenu
Donc merci Nico (de Pryapisme) pour ces savoureux conseils car, sans avoir lu les autres, effectivement cette autobiographie est surprenante et mérite le temps qu'on y consacre.

Bon déjà, débutons par une anecdote : Duff, ça vous fait penser à la bière des Simpsons? C’est bien normal, le nom vient du bassiste des Guns N'Roses, qui a donné son accord, tout ça grâce à sa réputation d'éponge à alcool qu'il était à l'époque (il pensait que ce dessin animé pour adulte ne durerait pas, loupé !).
Cette bio démarre par la fin de sa vie de débauche, quand il est emmené aux urgences à cause de son foie malmené par des années d'excès en tout genre. Quand le bonhomme en est rendu à se prendre 14 bouteilles de vin par jour, et de quoi fournir une boite de nuit à Ibiza en coke pendant toute une soirée il est déjà incroyable que son corps tienne.
Car oui les Guns N'Roses ont une histoire folle, un album les aura propulsé Superstars planétaires, après des années de galère où le groupe devient presque une famille : ils habitent ensemble, ne font quasiment que jouer mis à part quelques boulots alimentaires, et évidemment d'innombrables débauches (mais encore à taille humaine).
Duff a 20 ans quand il se rend à Los Angeles pour tenter de percer dans la musique, il a pourtant derrière lui un bagage musical assez impressionnant, il a traîné dans la scène punk / rock de Seattle (oui, celle qui donnera quelques années plus tard des groupes comme Nirvana, Alice In Chains, ...). Il est d'ailleurs impressionnant de voir les noms s'égrener au fil des pages et de se rendre compte du microcosme de l'époque, et de son influence sur le reste de la musique produite dans les 90's.
Duff dans son autobiographie parle en détails des débuts du groupe, de la hargne qui les anime, du travail qu'ils font, des prouesses de chacun (particulièrement Slash) et de l'osmose qui se crée. A côté on a aussi les débuts de drogues qui vont causer beaucoup de dégâts par la suite (coke / crack notamment) mais aussi les prémisses de tensions à venir (l'instabilité de Axl ou leur incapacité à discuter pour régler un problème).
Les tournées, le succès, les drogues, l'alcool, la starification express, les pressions, les enregistrements, ... vont très vite faire leur oeuvre, et à ce stade, quel que soit le groupe, le schéma semble être le même !
On arrive donc très vite à la mise en repos des Guns. Et là vous pensez la bio finie? On en est tout juste à la moitié. Car là où la bio de Duff apporte quelque chose de différent, c'est bien évidemment dans le récit de la suite, de sa volonté de quitter les excès, sa volonté de surmonter ses démons.
Duff va donc quitter la vie de rock star et se plonger dans le sport, les arts martiaux, la lecture, sa famille et les études ! Et on comprend par ce récit pourquoi cette bio est si bien écrite, le mec va bosser comme un fou pour ne plus être la rock star comme on l'imagine, et devenir la personne qu'il veut. Impressionnant! Petite anecdote, il décide aussi de mieux gérer son argent (il semblerait que la coke ne soit pas l'investissement le plus sûr...), il va donc investir dans de petites sociétés en devenir de Seattle comme une chaîne de café, une société de logiciels et un vendeur de livres : Starbucks, Microsoft et Amazon (pas mal !).
Il va aussi nous raconter l'histoire de Velvet Revolver, de ses essais pour faire sortir Scott Weiland de la drogue. Impressionnant de voir les coulisses et les histoires glauques derrière ces groupes.

Ce livre est une plongée dans le monde des rock stars et un récit assez incroyable sur la rédemption d'un mec que tout condamnait à mourir en OD dans une villa de luxe. Bien loin de l'image que je pouvais en avoir (n'étant pas un énorme fan des guns) Duff gagne ici des galons de mec sympa, droit dans ses bottes et intègre, j'avoue que je n'aurais pas penser à un des membres des Guns pour ça. Duff, un peu comme Henry Rollins (Black Flag), a bien intégré son succès, ses folies et a su s’en sortir (ironie ?), l'héritage punk peut être ?
Drôle, intéressant, bien écrit : pas besoin d'être une groupie des Guns pour se plonger dans ce livre.

PS : j’ai lu le livre en anglais, le niveau est assez soutenu (vocabulaire / expression), mais Camion Blanc a sorti le livre en version française, et il existe aussi en version Kindle, disponible ici.

13 / 20
3 commentaires (13/20).
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Slayer N°1 À 5 (Jon Kristiansen) ( 2009 )

Chronique d'un voyage dans le temps. C'était lorsque l'accès à internet pour le grand public n'était qu'un concept, les magasines sur la culture Metal n'existaient pas encore et les webzines ainsi que les blogs encore moins. Cela fait déjà 25 ans et pourtant c'est toute une époque que la plupart d'entre nous n'ont jamais connus que Camion Blanc, avec la réédition de Slayer Magazine, propose de (re)découvrir : l'époque du fanzine Metal.

Replaçons nous dans le contexte : Norvège, 1985, le Metal en est à sa jeunesse comparativement à ce que l'on connait aujourd'hui. Iron Maiden, Metallica et Slayer sont encore très très loin de leur ampleur actuelle. Un jeune metalleux, Jon Kristiansen alias Metalion âgé d'à peine 18 ans décide de partager sa passion en créant Slayer Magazine qui finira au fil des années par s'imposer comme une référence dans le milieu du Metal underground, et ce, à travers le monde.

Slayer N°1 à 5
n'est pas un livre comme les autres. Assez peu confortable à la lecture, il regroupe les cinq premiers numéro du fanzine, qui se présentent généralement sous la forme de la page originale tapée à la machine avec collage photo dans la plus pure tradition do it yourself et sa traduction sur la page d'à côté. Ca c'est pour la forme, mais pour le fond c'est une autre paire de manche. Cette compilation est donc constituée de chroniques, de biographies et interviews (dont les premières de Slayer ou Metallica) avec un paquet de groupes dont notamment TankardSavatage, Morbid Angel, Kreator etc... pour les plus connus. En apparence rien d'extraordinaire, sauf que le style de Metalion est vraiment particulier. Imaginez un mec de 18 ans complètement à fond dans sa passion, limite possédé lorsqu'il écrit et ça vous donnera quelque chose à milles lieues de ce qu'on peut lire sur les webzines actuels. Pour donner une idée certains articles sont écrits de cette manière : "AAARRGGH!!! Abattoir est un de mes groupes préférés. Ils le sont depuis que j'ai écouté Screams From The Grave sur Metal Massacre 4. Et j'ai reçu leur démo. […] Attack est maintenant sorti. Ca DECHIRE!!! C'est une tuerie totale. THRASH JUSQU'A LA MORT".

Cet élan de sincérité et d'exultation a son charme, mais est surtout le témoignage d'une époque et d'un gars qui livrait sa passion sans retenue (jusqu'à placer des onomatopées dans ses articles). Autant prévenir que la plupart des chroniques de disques ou interviews ne vont guère chercher loin, traitent des line-up / sorties de l'époque (quoique la chose s'améliore nettement sur les derniers numéros) donc soit il faudra être complètement passionné soit complètement tordu pour s'enfiler 250 pages de cette manière.

On passera volontairement sur quelques soucis de traduction car m'est avis qu'Alexandra Maré ne doit pas vraiment être une férue de cet univers musical, heureusement le style vif et débordant de Metalion a été respecté. Mais le problème d'un tel ouvrage c'est surtout de savoir si les gens qui ont découvert la musique Metal dans les années 2000 et encore aujourd'hui investiront 32€ dans ce genre de recueil, alors qu'en trois clics sur internet l'on peut avoir à disposition toutes les infos et la musique des groupes que l'on souhaite. La réponse est évidemment non. Sauf que Slayer N°1 à 5 s'adresse à des lecteurs qui l'ont peut-être bien lu dans leur jeunesse ou découvert le monde des musiques extrêmes il y a de ça vingt ans. Il parlera sans doute à ceux qui enregistraient les cassettes de leur pote du dernier combo Thrash plus rapide que Slayer ou celui plus evil qu'Hellhammer, qui mettaient deux mois à recevoir le t-shirt ou la démo de leur groupe fétiche par la poste et dont la seule source d'information sur leur passion décriée était des fanzines puisque même les magazines mainstream de l'époque ne parlaient pas vraiment de PossessedExciter ou autre Artillery.

A partir de là, faites votre choix : soit vous avez connu cette époque et Slayer N°1 à 5 a de fortes chances de vous faire revivre votre jeunesse en redécouvrant peut-être de vieux disques prenant la poussière, soit ce livre vous passera au dessus de la tête parce qu'il "parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître". Il reste quand même intéressant d'y jeter un coup d'œil, ne serait-ce que pour sa culture Metal et voir comment tout cela se passait "avant".

A écouter : Du bon Thrash raaapide qui déchire grave comme écrirait Metalion
17.5 / 20
1 commentaire (17/20).
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Mötley Crüe - The Dirt (Neil Strauss) ( 2008 )

Mötley Crüe, LE groupe estampillé 80's par excellence. Kitsch blâmeront certains, fun argueront d'autres, mais une constante, Mötley Crüe a été le groupe d'une époque et a influencé bon nombre de groupes, même si ceux-ci ne l'avoueront pas facilement. En 2001 est sortie, aux USA, une biographie sur le groupe, écrite par Neil Strauss (du New York Times); le livre deviendra un best-seller outre-Atlantique tout comme en Angleterre. Camion Blanc se charge de la traduction et c'est donc 7 ans plus tard que sort cette biographie d'un des groupes mainstream les plus déjantés des 80's.

Tout d'abord, une précision qui a tout de même son importance, en me lançant dans la lecture de ce livre de près de 600 pages, Motley Crue n'était pas (et ne l'est toujours pas) ma came, mais le coté subversif et la réputation de la biographie ont attisé ma curiosité, fort bien récompensée.
La biographie est constituée des témoignages des membres du groupes (même ex) et de quelques personnes ayant croisé leur vie artistique (producteurs, managers, ...); et l'ensemble des membres se livrent avec, semble-t-il, sincérité et le plus souvent sans épargner leurs compagnons de scène et eux mêmes.
Des débuts miteux à la fulgurante ascension qui fera d'eux des millionaires dopés jusqu'à l'os, totalement inconscients de ce qui se passe autour d'eux jusqu'au dur retour à la réalité à partir des années 90 avec le déclin des groupes heavy / hair / glam métal, le groupe détaille à tour de rôle ces différentes périodes.
Et oui Motley Crue était bien un groupe totalement déjanté, inconscients pour la plupart ; les 300 premières pages se dévorent avec toujours en tête une question « Mais comment font-ils pour ne pas voir où ils vont? »; car leur destinée semble toute tracée : succès, pognon, drogues, overdoses, accidents, ... Et c'est le cas, tous rescapés, les membres racontent de l'intérieur ce que tout le monde imagine : les groupies, la montée progressive dans les doses de drogue (et les drogues elle-mêmes), l'alcool, ... Et c'est là que cette biographie fleuve gagne en intêret, un témoignage honnête sur cette descente en enfer en strass et paillettes.
Car si, dans les 80's, tout réussit au groupe, que leurs rêves les plus fous se réalisent, c'est aussi chèrement qu'ils en paient le prix; accident causant la mort d'un proche, drame familial, ... Et on voit également dans cette course à la destruction les raisons sous-jacentes, souvent venues de l'enfance, qui minent les 4 membres du groupe.

The Dirt n'est pas qu'un simple livre allignant les faits divers, les parties de jambes en l'air, les beuveries inhumaines mais bel et bien l'autopsie (même si pas encore mort!) d'un groupe mondialement connu. Création, débuts, premiers concerts, enregistrements, orgies, explosions dans les charts, tensions internes, séparations, début de l'échec, vie intime et situation toutes plus dingues les unes que les autres : les témoignages n'oublient rien et, sans être fan du groupe, on peut allégrement dévorer les 600 pages du livre.
Et tout de même, le groupe l'avoue lui même, ils ont trouvé une seule personne plus « tarés » qu'eux : Ozzy Osbourne. My God!
Seul regret, la version ricaine est agrémentée de plus de photos et a une pochette façon bouteille de Jack's Daniel bien classe.

A écouter :

Ozzy Osbourne - Du Cauchemar à La Réalité (Jean-Charles Desgroux) ( 2007 )

Camion Blanc édite depuis quelques années bon nombre de biographies sur les « stars » du rock, Lemmy de Motörhead, Metallica, Jimi Hendrix, The Cure, Nirvana, Nine Inch Nails, Iron Maiden... Mais il en manquait à cette longue liste un groupe, Black Sabbath, et son charismatique frontman : Ozzy Osbourne. C'est réparé avec cette ouvrage de Jean-Charles Desgroux se consacrant à Ozzy (ce n'est toujours pas le Sabbat Noir mais a lui seul Ozzy est une légende et mérite amplement une biographie).

L'auteur : Jean-Charles Desgroux est un fan d'Ozzy, un des plus gros collectionneur français du Godfather, et c'est comme cela qu'il se présente dès le premier chapitre, un livre fait par un fan pour qu'enfin une biographie sur Ozzy Osbourne voit le jour en français (la seule existante). Egalement journaliste rock il nous livre ici un pavé de plus de 500 pages pour retracer la carrière d'Ozzy, de sa jeunesse dans les quartier pauvres d'Angleterre aux sommets et aux abus en tout genre de la vie d'une rock star.

La biographie : Complète ça on peut s'y attendre vu la taille de la bête, et après lecture oui complète, tout ce qu'a pu faire Ozzy Osbourne (artistiquement parlé) y est décrit. De son enfance dans un milieu pas franchement des plus aisés puis avec le début de Black Sabbath et l'incroyable ascension du groupe, les tensions internes, les excès incroyable de chaque membre et la fin du Black Sabbath période Ozzy on découvre tout ce pan de l'Histoire du métal (et l'inévitable myriade de noms de groupes de cette époque ayant croisé la vie de Black Sab', souvent passé à la postérité).
L'auteur prévient dès les premières pages en précisant qu'il est fan d'Ozzy et de plus que la biographie ne portera que sur des faits vérifiés (par interviews, témoignage, ...) et non pas une liste de rumeurs (qui foisonnent pour Ozzy, comme pour toutes stars du rock jouant avec la provocation).
La suite se focalisera sur la carrière solo d'Ozzy (même si relativement peu connu de nos contrés c'est par camion entier qu'Ozzy écoule ses disques dans les pays anglo saxon, USA en tête), ses débuts hasardeux qui aboutiront à deux albums de références ainsi que la multitude de musiciens (le plus souvent venu de groupes « dans le coup » au moment de l'enregistrement) ayant participés aux tournées / enregistrement, ...
Une chose frappante sera le flair de l'entourage d'Ozzy (ou de lui même) pour dénicher des premières partie jeune mais de talent, la liste est tout simplement impressionnante (Mötely Crüe, Metallica, Korn, Infectious Grooves, Fear Factory, ...).
Dans les années 90 Ozzy va continuer ses sorties CD mais va également mettre en marche la machine Ozzfest, festival itinérant de métal aux affiches généralement impressionnantes (Black Sabbath, Iron Maiden, Judas Priest, System Of A Down, Tool, Pantera, Soulfly, Slayer, ... y auront par exemple participés).
Puis les années 2000 parleront toujours de l'actualité musicale (assez pauvre) et de ce qui fera exploser médiatiquement la famille Osbournes : The Osbournes, émission de télé réalité sur MTV, succès incroyable.
Du Cauchemard à la réalité est donc un livre complet (tournée, disques, ... y sont détaillés avec soin), le coté fan est certes présent (les « !!! » parfois un peu agaçant) mais les faits sont relatés (même si l'auteur semble toujours trouver des excuse ou minimiser les moments creux ou les dérives pécuniaires) et c'est bien tout ce qu'on demande à ce type de livre.

Que vous connaissiez les disques de Sabbath et/ou d'Ozzy, même de façon superficielle, ou que par curiosité vous décidiez d'en connaître plus sur ce personnage, qui aura marqué à jamais le monde du métal, ce livre se révèle une mine d'informations. Ozzy : entre culte, ridicule, sommets, bas fond, excès en tout genre, salle comble ou bar miteux, voilà 550 pages pour tout connaître en détail, il serait dommage de s'en priver vu que c'est le seul livre disponible en Français.

A écouter : A lire
Camion Blanc

Style : Littérature
Tags :
Origine : France
Site Officiel : camionblanc.com
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