Oh putain que ça fait du bien de s'en prendre un comme ça en pleine gueule!!
Du vrai bon hardcore chaotique comme je l'aime!
"L’heure de la saignée" évoquée par Joff à la découverte de la première saillie de Calvaiire, est arrivée en cette toute fin d’année 2013 avec Forceps.
Un disque taillé dans la chair durcie par les exercices de musculation
scénique répétés durant environ un an. L’accomplissement d’une
viscéralité volontaire, un abandon corps-et-âme dans les bras d’une
violence décharnée, libératrice et libertaire.
Des lavallois en
pleine bourre, expulsant une agressivité démesurée, expéditive,
succinctement ralentie ou progressive. Les grincements et cris Convergiens sont légion, de la furibarde entame de Foi Borgne à la brutale rupture finale de Meurtrières, rappelant parfois la crasse de When Forever Comes Crashing (Atra Bilis, Simulacre) ou l’intensité d'un Jane Doe (Flétrissure, Suture). On capte également un peu de Gaza sur les phases plus grasses et lancinantes, comme sur l’effrayant Aux Porcs, six minutes d’enfer incandescent et délicieux, rôti au four. Des influences parmi d’autres et pas des plus nazes (ajoutons Botch, Eyehategod et Comity pour la forme). Et pour ne rien gâcher, la production de ce Forceps, par le désormais incontournable Amaury Sauvé (Birds In Row, The Brutal Deceiver), est simplement inouïe, d’une finesse rare, qui n’a pas à rougir aux cotés de celles d’un certain Kurt Ballou.
Chaque
organe récepteur est sollicité à l’écoute de cet objet, dangereux car
addictif. Le sang commence à bouillir lorsque les guitares carnassières se
mettent à recracher des mélodies tendues, partiellement camouflées par
un mur de riffs éclatés, denses et vicelards, encouragés par une section
rythmique gavée de feeling indécent. La violence resterait incomplète
sans cette voix, très inspirée par Jacob Bannon donc, sauvage et
inhumaine, avec davantage de coffre cependant.
Bien que largement orienté par des modèles légitimes, Calvaiire
expose ses tripes à sa manière, témoignant d’une sincérité outrancière
et pas si fréquente dans nos sous-sols. A ce titre, on peut remercier
Throatruiner (géré par le hurleur ici présent) qui nous gratifie
régulièrement de sorties qualitativement plutôt géniales. Avec Forceps,
le quartet confirme brillamment la pertinence de son patronyme, le
second "i" étant probablement extirpé du mot "plaisir". A se manger
impérativement en direct à la moindre occasion.
A écouter : 1
Écoute musclée sur bandcamp.
Ouaip, l'ombre de Converge se fait plus que sentir sur cet album. Et, je crois que c'est le seul reproche que l'on peut lui faire, car outre cette ressemblance, cet album est juste une tuerie, je dirais même un meurtre sonore.
Entre les instrus tous plus chaotiques les uns que les autres (pour le moment, le seul moment que j'arrive réellement à retenir est la fin de "Aux Porcs"), et cette voix complètement arrachée et inhumaine (Throatruiner porte très bien son nom ahahah). Les concerts vont faire mal.