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Biographie

Callisto

Avec une moyenne d'age d'à peine 20 ans, Callisto a déjà parcouru du chemin. Après une démo 1 titre et quelques concerts de bonne facture, le groupe décroche en 2002 un contrat sur le label finlandais Fullsteam Records. Ce label permet au groupe de se faire connaitre dans toute la scandinavie, et d'enregistrer fin 2002 un mini CD intitulé Ordeal Of The Century, un exclusif vinyl, Jimema / Klimenko, puis un premier album début 2004. Grâce à une musique judicieusement composée et dans un style encore tout frais, le bouche à oreille fait son office et permet aux membres du groupe de rassembler à chaque concert un peu plus de public, venant tout autant de la scène Hardcore que Metal. Et pour cause: Callisto distille un Postcore torturé aux influences multiples. Certains y voient le chaos, d'autres une incroyable douceur, mais c'est en cela que l'on caractérisera cette musique: une combinaison plus ou moins subtiles de divers éléments, instruments, et ambiances, à la sensibilité Pop-Rock. Ajoutez à cela une personnalité déjà forte et un bon niveau instrumental de chacun, et vous obtenez la recette du succès selon les quatre finlandais.

Fort de cette fraiche et instable popularité, le groupe se fait remarquer par l'écurie Earache, aux moyens désormais conséquents, qui lui permet de ressortir son album, True Nature Unfold, dans une version améliorée (au niveau de la production et de l'artwork), et surtout avec une distribution à grand échelle. Grâce à ce coup de pouce du destin, le groupe obtient alors une "deuxième vie" pour son album, lui permettant de le défendre au niveau international, d'une manière tout à fait honorable.

En 2006 suit Noir, de nouveau victime d'une distribution réduite à la Finlande, mais pourtant loin d'être mauvais, puisque totalement en adéquation avec les bases construites par son prédécesseur.

16.5 / 20
8 commentaires (16.5/20).
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Noir ( 2006 )

En matière de postcore post-rockisé, au milieu du nombre en évolution exponentielle de sorties de disques que l’année 2006 connaît, j’étais persuadé que Cult Of Luna avait mis tout le monde d’accord et que chacun pouvait désormais rentrer chez lui, dépité par un nouveau pas en avant incroyable des suédois. Bon d’accord, j’exagère un peu, ne me blâmez pas de reléguer quelques autres bonnes sorties aux oubliettes, à 5 mois du nouvel an, mais le combo d’Umea a, à mon goût, réellement prouvé que l’innovation était largement possible et mis une longueur d’avance à toute la scène qui tournait déjà en rond. Toute ? Non ! En scandinavie, un groupuscule résiste encore et toujours (et surtout une nouvelle fois) à la monotonie.
Callisto sort donc, après True Nature Unfolds il y a deux ans, Noir. Le premier opus avait déjà frappé par sa fraîcheur, sa richesse au niveau des sonorités, sa simplicité, et le groupe finlandais s’était dès lors imposé comme l’un des grands espoirs à suivre de cette scène postcore. Et vu qu’il n’y a pas de hasard, et que le talent ne se trouve pas dans les pochettes surprises, Noir est également un excellent éblouissement qui fait du bien à l’une des scènes à qui l’on attribuait le plus d’espoir, et qui finalement se révèle plutôt décevante dans l’ensemble (quel naïf je fais).

Dès l’entame du disque, Callisto met les pendules à l’heure : lui aussi sait mettre une baffe instantanée à n’importe quel énergumène qui se sent des envies de postcore. Wormwood ouvre le bal, et quel régal ! Un peu comme Finland sur Somewhere Along The Highway, ce titre enfonce le clou d’entrée de jeu et incite clairement à se plonger dans le reste du disque, moins évident d’accès. Avec ses sonorités résonnantes, sa basse virevoltante, son riff de guitare massif, les arpèges, au contraire, à la légèreté sans égal, et surtout son pont incroyable de sensualité, où l’on retrouve le saxophone qui nous avait fait vibrer sur TNU, ce titre embrume instantanément l’esprit, afin de mieux pénétrer vers les tréfonds de Noir. Noir porte d’ailleurs un nom plutôt énigmatique par rapport à son contenu, énormément plus mélancolique que noir à proprement parler. Dès Latterday Saints, deuxième titre du disque, la sauce se fait moins corsée, plus atmosphérique et subtile. On sent que Callisto aussi a eu l’idée de mettre de l’eau dans son vin, et qu’il en ressort non pas le breuvage ignoble de notre enfance, mais plutôt un doux nectar rosé bien frais, comme il est de bon ton de sortir en ces périodes estivales. Sans oublier ses riffs massifs typiquement postcore, Callisto va plus loin encore dans ses recherches post-rock, avec une certaine réussite d’ailleurs.
Atmosphères feutrées et cris de baleines sortis à l’E-bow, les finlandais savent clairement s’y prendre pour poser des bases d’ambiances et exploiter par-dessus divers sons (tant au niveau des timbres de guitares que des instruments, toujours aussi nombreux), variés tout comme sur le premier opus, à l’image des percussions nombreuses donnant le ton à une batterie légère et presque discrète.  En résultent des pièces d’orfèvrerie, bien plus travaillées que sur TNU, aux histoires plus complexes et palpitantes que ce dont on savait capable le groupe. A de nombreuses reprises, les titres nous surprennent par des évolutions la plupart du temps mielleuses et dissimulées, et après plusieurs écoutes de Noir, on découvre encore une multitude de détails et astuces ingénieuses qui construisent des progressions toutes en finesse et en légereté (Folkslave, A Close Encounter en témoignent de la plus belle des manières).

Noir sonne au final bien dans la continuité de son prédécesseur, mais quel bond en avant ! Callisto a travaillé l’unicité sonore, l’identité musicale. Là où True Nature Unfolds était varié, Noir en devient cohérent, plein d’audace et plus emprunt de richesse encore. On avait placé le groupe finlandais au rang d’espoir / futur pilier de la scène postcore, ce nouvel opus ne fait que conforter cette position, à condition que le disque puisse sortir en France… En tout cas, il restera pour ma part comme l’un des albums du genre de cette année, tout de même derrière Somewhere Along The Highway.

A écouter : Wormwood, Folkslave, A Close Encounter, et tout le reste.
14 / 20
4 commentaires (15.88/20).
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True Nature Unfold ( 2005 )

True Nature Unfold est un album au destin peu commun. Après une sortie l’an dernier sur le discret label Finlandais « Fullsteam Records », Earache a tout simplement pris la tutelle des 4 jeunes finlandais composant Callisto. L’idée semble avoir été incontestable : il fallait donner à ce disque les clés pour affirmer son potentiel. Au programme :  arrangements chez Peter In de Betou (Meshuggah, Entombed, etc…), en signalant au passage qu’il arrivait derrière une production signée Mieszcko Talarczyk (sa dernière ndlr.), et changement d’artwork, devenant fort joli, même si totalement abstrait. Résultat : le fond est gardé, la forme est sublimée.

Les honneurs réservés à ce disque sont loin d’être démérités, et on se doute bien que la maison a fort à y gagner, tout comme le groupe, qui se voit offrir une distribution digne de ce nom couplée à une promotion plus que sérieuse. Premier album, donc, que ce True Nature Unfold pour un groupe encore inconnu dans nos contrées, qui pourrait bien se révéler comme étant l’une des pierres fondatrices du post-hardcore, à condition évidemment, d’être la bienheureuse victime du bouche à oreille.

Callisto sert sur ce disque une musique mystérieuse et enlevée, dans un souci d’esthétique auditive nullement dissimulé. Deux facettes caractérisent ici la musique du combo : l’une belle et mélancolique et l’autre rageuse et aigrie. Durant ces 58 minutes vont s’entrechoquer, légèreté post-rock via de judicieuses mélodies (Limb Diasporas) souvent en arpège à la guitare (mais aussi violoncelle, saxophone entre autres), et lourdeur post-hardcore caractéristique. C’est cet aspect qui marquera le plus l’auditeur, qui y retrouvera les ingrédients liés au genre : rythmiques asymétriques, guitares distillant des riffs gras en ritournelles interminables soutenues par une batterie plombée et une basse grasse au possible, au même principe de récursivité à évolutions lentes et tourbillonnantes. Ne reste plus au groupe qu’à faire preuve d’inventivité pour marier ces deux ambiances dans des proportions et des timbres méconnus de tous, tout en y ajoutant une clé de voûte essentielle : le chant. Celui ci apporte une réelle personnalité au disque, il officie durant tout le disque dans un registre guttural extrêmement charnu et déchiré, comme étant l’œuvre d’un surhomme à l’agonie. Pourtant, ces parties vocales si importantes font souffrir l’ensemble d’une légère monotonie et redondance tout au long des titres, renforcées par la récurrence de certaines rythmiques. Ceci dit, True Nature Unfold reste très cohérent et vénérable pour un premier album studio et l’attention portée par Earache est tout à fait légitime.

Officiant dans un style en vogue, Callisto pourra être hâtivement considéré comme un clone. Pourtant, sa personnalité, la fraîcheur de ses membres et l’inspiration de ses compositions sont autant d’ingrédients pouvant laisser présager que le groupe a de fortes chances de s’affirmer comme l’un des meneurs de la scène postcore encore dans ses balbutiements.

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A écouter : Cold Stare, Like Abel's Blood Cried For Revenge, Worlds Collide