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Biographie

Café Flesh

Thomas Beaudelin (chant, saxophone)
Jérôme Bossuyt (guitare)
Philippe Lafaye (basse)
Vincent Lopez (batterie)
Julien Bardou (guitare de 2003 à 2007)

Originaire de Jarnac, Café Flesh tire sa substance noise rock poisseuse de groupes comme The Jesus Lizard ou Cows. Le groupe prend d'ailleurs contact avec Tom Hazelmyer (Halo Of Flies), propriétaire de Amphetamine Reptile Records, afin de pouvoir apposer le logo du label sur leur premier album, Pigs On The Dancefloor. En 2007, Julien quitte Café Flesh et son absence sera compensé par des parties de saxophone tenues par Thomas. En 2009, Café Flesh concrétise ce changement par la sortie de I Dumped My Wife, I Killed My Dog sur Furne et Head Records. En 2010, le groupe participe à la compilation stoner-oriented Psychotic Reactions sur Head Records. Deux en plus tard sort le troisième disque long format, Lions Will No Longer Be Kings toujours chez Furne et Head Records.

15.5 / 20
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Lions Will No Longer Be Kings ( 2012 )

Café Flesh (à ne pas confondre avec le film X culte du même nom, quoique), ça suinte, ça éructe et ça pilonne. On en déjà fait l’expérience une première fois sur un long format en 2009 avec I Dumped My Wife, I Killed My Dog, étalant un art du riff grassouillet simple mais hyper efficace… Et bien en 2012 les choses n’ont pas beaucoup évolué, enfin, certaines modifications ont tout de même été apportées au noise rock glaireux (merci Senti) des jarnacais.

Lions Will No Longer Be Kings, enregistré live par Miguel Constantino (Papier Tigre, The Patriotic Sunday, Fordamage, Papaye, etc), démarre en bombant son torse velu sur un Crackpot presque festif et sans concessions, aux textes lancés comme des parpaings trempés dans la semence de bûcheron. La majeure partie du disque sera de cet acabit (God Bless The Devil, Riding The Cows, …) mais des petites douceurs – toujours viriles – s’immiscent parfois, par exemple lors d’un hommage « subtil » à la gente féminine sur le très funk Girl’s Freak qui rassemble James Brown et Led Zeppelin dans la même cave sombre et humide. Une influence Zeppelinienne qui paraîtra plus flagrante sur The Creak Of Your Homes, sans jamais oublier The Jesus Lizard qui guette, tapi dans l'ombre de la plupart des compos de ce Lions Will No Longer Be Kings. Le saxophone baryton prend également de l’ampleur sur quelques titres tels que Parasite et Black Crow où il participe généreusement au groove ambiant, cadencé par un batteur toujours impeccable. Le chant très punk est hurlé – voire vomi – la plupart du temps mais s’accorde parfaitement à la musique exécutée et fait preuve de variations assez excitantes comme sur les vocalises exagérées à la Elvis de Riding The Cows. Une voix qui sait aussi se faire soudainement bluesy et hallucinée sur Zoo Went Crazy, accompagnée d’un piano de cabaret un peu déglingué et d’un saxophone lancinant, rejoints plus tard par un couple guitare/basse lourd et poisseux, le tout rappelant fortement Oxbow. Un morceau dingue suivi du dernier, Surf Guru, qui nous achèvera alors que l’on est déjà à terre, agonisant, les esgourdes baignant dans une flaque de sueur et de sang.

Dotés d’un son en direct sans fioritures, équilibré, entre clarté et saleté, Café Flesh nous revient avec un album un peu plus fin qu’auparavant mais surtout solide, rock n’ roll et foutrement efficace. De quoi faire tourner le quatuor encore deux ans facile, histoire de continuer à faire bouger la jeunesse sur son terrain de jeu favori, la scène.

Le son de Jarnac s'écoute librement sur Deezer.

A écouter : En concert. Sinon "Girl's Freak", "Parasite", "The Creak Of Your Homes", et tout le reste en fait.
14.5 / 20
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I Dumped My Wife, I Killed My Dog ( 2009 )

Finalement, Café Flesh n'aura pas poursuivi sur feu-AmRep et s'en remet toujours à Furne et Head Records, les labels ruraux du coin (Jarnac, Villeveyrac = même combat), pour la sortie de leur nouvelles tranches de noise rock crasseux. En revanche c'est Nat Damm de Akimbo qui s'est chargé du visuel à la fois horriblement moche et terriblement beau de I Dumped My Wife, I Killed My Dog, qui par ailleurs, est également sorti en LP rouge sang depuis le temps.

Un instant j'ai bien cru que Café Flesh était passé du mauvais côté de la barrière en comblant le vide laissé par le départ d'une guitare avec des bouts de saxophone baryton. Il faut admettre que dans cette nouvelle configuration, Café Flesh sonne encore plus redneck, encore plus grossier et encore plus glaireux. Encore plus bluesy, aussi et surtout. Car c'est un fait, cet album n'est ni plus ni moins qu'un très bon disque de rock'n roll velu qui injecte directement dans les narines haleine pâteuse et sueur dégoulinante. Pas fin pour un sou, si ce n'est dans les parties où les cuivres se la jouent swing en solo ou lorsque le tempo laisse le temps de poser un climat, comme sur le rampant et excellent "Lullaby", Café Flesh ne se pose que peu de questions. Les gaziers se contentent de ruer dans les brancards et de beugler aux 4 vents. C'est un fait, la chose est réalisée avec brio, mais à trop vouloir jouer avec le feu, Café Flesh en vient ponctuellement à se brûler les doigts et à foutre un pied dans une flaque de boue bien collante, au delà de l'écran de fumée qui sépare les groupes de tueurs et les autres, plus quelconques, qui n'ont que la sauvagerie pour se faire entendre. Sur ce point il n'y a strictement rien à redire chez Café Flesh, ces bucherons ont ce qu'il faut là où il faut pour débiter de grOOOsses poutres, qui sur scène, font terriblement mal. Fast, loud and ...stupid.

A écouter : Lullaby - Track Race - Car Crash