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Biographie

Brothers Of The Sonic Cloth

Lancé en 2007 par Tad Doyle (TadHog MollyLumbar...) et sa compagne Peggy, Brothers Of The Sonic Cloth signe le retour aux affaires du colosse américain après de longues années de silence discographique. Lancé comme une bombe par une démo puis un split avec Mico de Noche en 2009, le projet connait par la suite quelques ratés au moment de passer la seconde.
Bien que le groupe continue de se produire en live, Tad Doyle s'embarque en parallèle de son activité de producteur dans l'aventure Lumbar aux cotés de Mike Scheidt (Yob) et il faudra attendre pas moins de six ans avant que ne sorte un premier album. Sobrement intitulé Brothers of the Sonic Cloth, le LP est signé chez Neurot Recodings (NeurosisAmenraUfomammut, A storm of Light...) pour une sortie annoncée en février 2015.

Chronique

15 / 20
1 commentaire (16.5/20).

Brothers of the Sonic Cloth ( 2015 )

Soyons honnêtes. Si Tad Doyle n'était pas cité au casting de Brothers of the Sonic Cloth, les chances pour que ce premier album finisse entre nos esgourdes étaient pour le moins restreintes. Pas avec un artwork pareil, encore moins sur un créneau qui déborde par tous les bouts depuis cinq ans, durée approximative de l'attente ayant d'ailleurs séparé la paire de titres moyennement bien ficelés qui leur avait quelque peu servi de manifeste originel de ce retour plus vraiment espéré. Activité discographique au quasi-point mort, timing moisi, attente moyenne et emballage peu avenant: autant dire que Brothers of the Sonic Cloth se pointe quand même avec une belle gueule de perdant. Mais voila, l'emblématique tête pensante de Tad, losers magnifiques de l'épopée Grunge, pèse encore son pesant de mélodies au cordeau et de morceaux mémorables dans l'inconscient collectif de toute une frange d'amateurs de Rock. Il est des relations que l'on ne peut décemment pas arrêter sans tenter un aurevoir digne de ce nom et l'amourette distante nous liant à ce barbu pachydermique est définitivement une de celles-ci.

Mais que pouvait donc avoir à offrir ce premier LP hormis une belle tranche de déception tartinée de nostalgie? Bien que l'on ne s'y attende pas forcément, la réponse viendra finalement fort logiquement de mister Tad Doyle qui, loin d'aligner les couches de lourdeur comme un tâcheron, nous revient avec une lecture personnelle du courant Sludge/Doom. Accompagné de sa femme et du frappeur David French dans une formation restreinte le Tad tente d'y offrir une musique certes féroce mais directe, riche bien qu'instantanée et, avant toute autre chose, variée. Tout un programme dans un style souvent (et grossièrement) caractérisé par une propension élevée à l'acharnement sonore unidirectionnel. L'intention à elle seule mériterait presque d'être saluée tant le projet semble revenir d'entre les morts.

Enfin définitivement sur les (bons) rails, Brothers of the Sonic Cloth n'en reste heureusement pas là. Loin de capitaliser sur la seule réputation de son frontman et une volonté de bien faire évidente le power-trio s'extirpe rapidement du piège du Sludge générique forcément assassin, écrasant, vorace et rampant ("Lava") pour arpenter le genre de long en large autour d'une base rythmique rudimentaire mais solide dont la seule mission est visiblement de propulser l'ensemble sans fioritures en y mettant un maximum d'impact. A ce petit jeu, les frappes de David French s'avèrent être tellement convaincantes que l'on est pas loin de franchement regretter que sa route n'ait pas croisé celle du couple Doyle quelques années plus tôt. Nous aurions peut être aujourd'hui entre les mains le disque de la confirmation en lieu et place de la bonne surprise de ce début d'année mais tel ne fut pas le cas alors autant prendre ce Brothers of The Sonic Cloth tel qu'il est. Car c'est bien là que réside la force de ce premier album. Pas d'effets de manche. What you see is what you get.
Penchant tantôt vers le Doom Death processionaire ("Empires of Dust"), tantôt vers les tenants crusty ou atmo du genre façon Planks ("Unnamed") ou Isis ("I am") sans oublier de glisser quelques clins d'oeils malins à Celtic Frost ici et là et, bien sur, à Neurosis ("I Am", "The Immutable Path"), BOTSC biffurque sans cesse, évitant ainsi de se laisser happer par  le (lent) tourbillon du tout-venant Sludge en embarquant sans avoir l'air d'y toucher l'auditeur dans de véritables excursions sonores. Polymorphe, dépouillé mais d'une efficacité redoutable ("La Mano Poderosa", interminable compo à tiroirs qui n'en finit plus d'aligner les baffes) le premier vrai nouveau méfait de Doyle&Co s'avère être une oeuvre fidèle à ce que l'on voulait en attendre sans vraiment y être préparé. Ce paradoxe mis à part, force est de reconnaître à l'écoute de BOTSC que si les années ont passé, l'enthousiasme et la curiosité du colosse de Seattle dont le timbre se teinte désormais de nouvelles colorations plus extrêmes demeurent intactes et foutrement communicatifs

Bonne nouvelle, donc: la machine à riffs aujourd'hui transposée dans un univers autrement plus sombre que ceux défrichés par le passé, tourne toujours à plein régime faisant de Brothers of the Sonic Cloth un disque - visuel inclus - au final à l'image de son leader. Celle d'un orfèvre de la composition qui tue planqué derrière une trogne d'effroyable bourrin (même si, j'en conviens, il ressemble de plus en plus au Père Noel).

Les deux titres "I Am" et "La Mano Poderosa" figuraient déjà sur la démo de 2009.

Brothers Of The Sonic Cloth

Style : Sludge / Doom
Tags : -
Origine : USA
Site Officiel : taddoyle.com/botsc
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