Broadrick (à ne pas confondre avec Justin Broadrick) se rappelle au bon souvenir des amateurs du french way of Emo. Dès la prise de micro ("Perte&fracas"), le fantôme d’early Daitro surgit. Puis celui d’Amanda Woodward ("Tonnerre"). Diction lente et affligée. Comme une rage froide. Une cendre qui ne veut pas s’éteindre. Un cri qui doit se débattre ("Tous les enfants sont morts"), au milieu d’une mêlée de cordes. Le son est un peu cra-cra, brouillé par une basse lourdement chevillée, mais tant pis, ou tant mieux. Car tout chez les clermontois est autoproduit et DIY, de l’enregistrement jusqu’au beau packaging doré du vinyle. Broadrick y va donc au culot, à l'envie, au ressort interne, en alternant les rythmes, en fouillant dans les riffs rockin’ qui griment les visages, salissent les mains et crevassent les lèvres. On est loin de l’emo polissé. Ici les corps se plissent. Avec ces morsures dans l’interstice des guitares façon The Famous NTM. Mais c’est du rock ou du screamo ? On s’en fout. Nique sa mère le formatage.
A écouter : "Perte & fracas"