Bridge and Tunnel
Indie Punk Rock

Rebuilding Year
Chronique
Moving Mountains a fait des émules. La grande entrée, majestueuse, ample qui se répand en échos, reverbs, montées mélodiques et autres froufous sonores, c’est désormais un thing-to-do pour les épigones de l’emo-indie moderne. (Le "Why Arent’ I Home ?" de Athletics ayant la palme de la copie en la matière).
Bridge and Tunnel n’échappe pas à la tentation de l’imitation. C’est mal me direz-vous ? Oui, mais c’est pourtant un péché qu’on serait tenté de pardonner au combo puisqu’il s’agit là du meilleur morceau de la galette ("Synchronized Swimming"). La tracks claque (vraiment) bien et on se dit que ce Rebuilding Year va être mignonnet. Mais les choses se gâtent rapidement. Le long de dix fastidieuses compositions, la galette fait se succéder une kyrielle de chansons qui peinent à décoller et à accrocher l’oreille. Il y a bien ce coup de sang d’Outgrowing Pains" qui cherche à épicer le tout. Et quelques ballades pour jouer la carte du sensible (la jolie "From Paradise To Host"). En vain. Non pas que ce soit affreusement mauvais, simplement terriblement peu inspiré, déjà entendu, incapable de s’extirper de ce qui a été fait et rabâché ces dernières années, incapable de proposer des idées neuves. On a l’impression que la formation new-yorkaise s’est contentée de reprendre ici Moneen, ici Coheed and Cambria ("As Twelve Deer Hunter"), là Polar Bear Club ("Footnotes") et d’appliquer les recettes du emo indie 2000’s.
Le résultat est indigeste, la faute a une mouture qui manque cruellement de relief et d’âme. Ce n’est ni le genre ni l’exécution qui sont en cause - Bridge and Tunnel est constitué de membres qui ont du talent -, c’est l’incarnation qui pêche. Pourtant, dans les médias américains, les critiques sont élogieuses. Alors j’ai insisté, insisté, insisté. Mais rien y fait.