Brand New
Emorock

Science Fiction
01. Lit Me Up
02. Can't Get It Out
03. Waste
04. Same Logic/Teeth
05. Could Never Be Heaven
06. 137
07. Out Of Mana
08. In The Water
09. Desert
10. No Control
11. 451
12. Batter Up
Chronique
C’est un putain de disque. Voici comment résumer en quelques mots Science Fiction.
De part les attentes que l’on pouvait avoir d’un nouvel opus de Brand New, mais aussi au travers du rendu final de cet album et du single « I Am Nightmare » qui renouait avec les débuts du combo. De Daisy, Science Fiction reprend l’atmosphère, mais l’étouffe sous un nuage de plumes par moment, calfeutrant les pensées négatives sous une douce couche. En dehors du contexte de sortie du LP (aucune annonce avant les préventes, aucun morceau dévoilé en amont, un obscur CD envoyé à 500 personnes, …), Brand New reprend l’équipe graphique de Daisy pour ce nouvel artwork et collabore à nouveau avec Mike Sapone pour lâcher 12 titres variant entre Emo, Indie et Rock.
Dans un premier temps, exit les effluves juvéniles de « I Am Nightmare ». Ce cinquième album tient plus d’un disque éprouvé que d’une ardeur débordante. Et même les instruments semblent plier sous la charge émotionnelle dégagée (« Same Logic / Teeth », qui bénéficie pourtant d’un instant très Pop / Punk et de relents plus enragés) lorsque l’intro de « Lit Me Up » finit de plomber l’ambiance. Après des passages sur « Waste » ou « Desert », il sera possible d’amorcer des parallèles avec Radiohead pour cette atmosphère morose entoure l’ensemble, parfois avec quelques effets amplifiant le tout. Le tempo a vraiment ralenti, tout comme le groupe qui semble se détacher du monde (« In the water »).
« Goddamnit you look so lovely, but you sound, you sound, you sound so ugly »
Synthèse verbale des opus précédents, Science Fiction se voit criblé de références tout au long de son déroulé. Que ce soit au travers d’une phrase ou de références à une fin assumée et voulue, les morceaux ont tous été disséqués pour en tirer ces liens (parallèle entre « Could Never Be Heaven » et « At the Bottom » ou « Jude Law and a Semester Abroad », ou encore celui de « Same Logic / Teeth » et « At the Bottom »), mais également cette sensation d’être une conclusion (« 137 » et sa volonté d’en finir vite) ou de mettre de mots sur des thèmes actuels (« Desert » qui parle d’homophobie et de racisme).
« Let’s all go play Nagasaki / What a lovely way to die / To finally show where we all go / So no one has to say goodbye »
Terriblement à l’opposé de Déjà Entendu, Science Fiction me rappelle pourquoi j’aime Brand New. D’ambiances intimistes à passages plus Rock, le combo navigue encore au gré de ses envies, s’apaisant encore plus que sur Daisy. Mais c’est aussi pour cela que je ne me sens pas inspiré par Science Fiction : le combo s’est assagi, au point d’en oublier parfois ce que l’on a pu apprécier chez eux (« Desert ») et d’aller dans des instants plus Rock.
Malgré tout, on se retrouve dans certains titres tels « 451 », « Out Of Mana » ou « Can’t Get It Out », avec une partie instrumental un brin plus déchainée. Et ce sont peut être ceux-là qui ouvriront la porte de Science Fiction, permettront de se frayer un chemin au travers de « Batter Up » ou « Could Never Be Heaven », feront le parallèle avec la créativité d’un The Smiths.
« I want to tell you we're alright / Want to erase all your doubt / I’ve got this thorn dug in deeply / Sometimes I can't get it out »
Situation terriblement bancale, mais au fil des écoutes, je me sens à aimer et détester Science Fiction. Il y a de très bons titres (« Waste » ou « 451 ») mais malheureusement, je n’arrive toujours pas à cerner ce qui me fait apprécier le disque, ni ce qui me bloque. Et pourtant, j’y reviens toujours …
Putain l'attente était longue ! Mais bon j'ai kiffé !