Quatrième effort pour Boys Night Out et suite du Trainwreck qui avait bénéficié d’une relative bonne exposition outre atlantique. En titre, et pour double symbole d’une identité à parfaire et d’une sobriété recherchée, un éponyme : Boys Night Out.
Boys Night Out s’était fait remarquer, en même temps que He Is Legend pour son goût du mix musical et de l’interférence stylistique. L’intention, louable, mais la finition un tantinet bancale, on attendait des enfants de Ferret Records davantage d’efficacité. Qu’on se le dise BNO ne faillit pas à sa mission. Exit les passages emocore forcés ou les tentatives de conclusion post hardcore, Boys Night Out joue plus simplement, tablant sur une recette plus directe en atteste son ouverture tubesque au possible ("Get Your Head Straight"), où chant joliment perché au couplet et refrain catchy se partagent les secondes de mise en bouche. Le constat est là. BNO a bien recentré ses envies pour toucher sa cible et rêve certainement d’un succès à la Fall Out Boy ou Panic At The Disco, en atteste son redoutable "The Heirs Of Error" calqué sur les morceaux les plus attractifs de New Found Glory.
Revendiquant donc le même public que Taking Back Sunday, Boys Night Out simplifie ses chemins d’expression et cherche à obtenir le son qui marque et qu’on retient. L’édifice de ce fait, manque d’une certaine audace et les chemins empruntent plus souvent les raccourcis standards que les limbes de la créativité complexe. Reste quelques accélérations bien calées ("The Push and Pull"), des chœurs semés gaiement ("Hey Thanks") et une façade emopop plus cohérente au final que sur l’opus précédent.
Bénéficiant de moyens de production généreux, Boys Night Out est un album solide, conçu pour plaire à un public large. La mécanique bien huilée, les 11 titres ne pêchent que par quelques défauts (répétitions un peu pénible de la même phrase dans "Swift And Unforgiving" ou "It Won't Be Long", suite d’accords quelque peu éculée) et une visée un peu trop calibrée mainstream.
A écouter : "Get Your Head Straight", "The Heirs Of Error", "Hey, Thanks"