Bounty Killer

Reggae / Dancehall

Jamaïque

Biographie

Bounty Killer, de son vrai nom Rodney Basil Price, est né en 1972, à Kingston en Jamaïque. Il s’intéresse à la musique dès son plus jeune âge car son père possède un sound system. Il profite donc de l’aubaine, s’essayant au deejaying du haut de ses neuf ans et se surnommant Bounty Hunter. A 14 ans, il est atteint d’une balle perdue sur le chemin de l’école. Dès sa sortie de l’hôpital, il se remet à la musique, performant sur plusieurs sound system du quartier et s’intéressant de plus près à l’enregistrement. Il change également son nom en Bounty Killer, un nom plus agressif selon lui. Au départ, Bounty Killer et quelques copains du quartier traînent aux studios de King Jammy et enregistrent plusieurs titres. Jammy aurait bien aimé publié ses premières compos, mais à l’époque, il n’était pas emballé par les "gun songs". Conscient du potentiel du jeune homme, c’est finalement Uncle T qui se chargea de produire ses titres, dont un de ses premiers hits, Coppershot. Ses textes sont clairement influencés par le style de vie très rude dans cette région du monde. Flingues, règlements de comptes, filles, ganja, misère, injustices et pauvreté en sont les thèmes principaux. Additionné de son flow grave, rapide et très agressif, ses premiers singles deviennent rapidement des hits dans son pays, mais aussi dans certains quartiers de New-York. Rapidement, il devient un porte-parole de la jeunesse des ghettos et acquiert le surnom de Poor People's Governor.

Fin 1993, il se rend au Sting Festival à Portmore pour y donner un concert aux côtés de plusieurs artistes locaux, dont Beenie Man, un autre jeune deejay, qui propose un style fort similaire à celui de Bounty Killer. Indubitablement, un conflit éclate entre lui et Beenie Man, l’un accusant d’avoir plagier le flow très particulier de l’autre. Le conflit perdurera pendant plusieurs années, bien que des tentatives de réconciliations aient eu lieu plusieurs fois au court de leurs carrières respectives sans forcément aboutir. Quelques jours plus tard, en 1994, le Poor People’s Governor sort son premier album via le label anglais Greensleeves Records. D’abord explicitement intitulé Jamaica's Most Wanted, le disque fut maladroitement changé en Roots, Reality And Culture par VP Records, société mère de Greensleeves aux Etats-Unis, pour sa sortie internationale. Suite au conflit avec Beenie Man, le label Greensleeves propose un album avec des chansons clashs entre les deux deejays. L’album est composé de six titres de Bounty Killer ainsi que six autres de Beenie Man et est intitulé Guns Out. Encore une fois, VP Records en change le titre, l’intitulant Face To Face pour des raisons d’image. Toujours la même année, Bounty Killer, surnommé The Warlord depuis la sortie de l'album, sort son deuxième véritable album, Down In The Ghetto, puis son troisième, en 1995, No Argument.. Il décide également de monter son propre label, Priceless Records et de créer le Scare Dem Crew, un collectif regroupant à la base Nitty KutchieBoom Dandimite, puis plus tard, Harry Toddler et Elephant Man. Bounty Killer se fait alors connaître en Europe et aux Etats-Unis. Cette renommée lui permet de compter sur de nombreux invités pour son nouvel opus, My Xperience, en 1996. Dans le lot de guest on retrouve entre autre, Raekwon (Wu-Tang Clan), Jeru The DamajaBusta Rhymes ou encore les Fugees. L’album cartonne et le jamaïcain gagne en popularité dans le monde. Il est invité par de nombreux groupes, notamment de Hip-Hop tels que Mobb Deep ou Wu-Tang Clan, bien qu’il exprime son dédain pour le rap commercial.

En 1997, Bounty Killer sort son cinquième album, Ghetto Gramma'. L’année suivante, il propose Next Millenium un album fusionnant Rap et Dancehall. Il est publié par l’ancien label américain TVT (Nine Inch Nails, KMFDM, Aphex Twin), suivi en 1999 par 5th Element. En 2001, il apparaît en guest sur le hit single Hey Baby du groupe No Doubt. En 2002, Bounty Killer produit deux albums concept en deux parties, nommé Ghetto Dictionary comprenant The Mystery, puis The Art Of War qui le rendent encore plus populaire à travers le monde. Par la même occasion, il tente de réunifier ses jeunes protégés (Wayne MarshallBaby ChamElephant ManMavadoBusy Signal ou encore Vybz Kartel) en haut de la scène Dancehall en créant l’Alliance, un regroupement  de jeunes artistes. Mais les conflits entres les jeunes sont fréquents et il est donc difficile pour tous de travailler correctement. En 2006, il sort son dernier album en date, Nah No Mercy - The Warlord Scrolls. Bien qu’il aie déjà marqué l’histoire de la musique jamaïcaine, le Poor People’s Governor  continue à faire parler de lui, tant par sa musique et ses textes, que par ses écarts de conduite, ou encore son soutien aux œuvres de charité. Il est actuellement l’un des musiciens les plus populaires de Jamaïque.