N’être rien. C’est le crédo qu’a choisi Boston Manor pour 2016, amenant son Pop / Punk a faire un grand plongeon dans le vide, en espérant se rattraper à quelque chose qui fera tenir cet opus sur la durée. Il faut dire que l’année pouvait se retrouver éclipsée par le nouveau Blink 182, mêlé aux sorties de Real Friends, Neck Deep ou Trash Boat.
Pour autant, chacun essaie de se frayer son petit bonhomme de chemin, parfois avec réussite, d’autres fois en loupant le coche (le dernier Blink 182 en est l’exemple parfait, le Trophy Eyes dans une moindre mesure). Alors que dire de Boston Manor (à ne pas confondre avec l’Emo de Joyce Manor), qui ouvre les hostilités avec « Burn You Up », sorte de condensé de quelques minutes fleurant le Pop Punk à plein nez : rythmé, avec un passage plus ambiancé sur sa seconde moitié et un refrain ultra catchy. C’est un peu le résumé de la plupart des titres de Be Nothing, même avec « Laika », mais là ou le dernier Blink 182 se révèle poussif, Boston Manor ne se mord jamais la queue. Be Nothing s’écoute sans jamais flancher, possède autant de fraîcheur que le dernier Tiny Moving Parts et ne parait pas souffrir du poids des écoutes. On ne demandera pas au disque d’innover sur des airs / rythmes déjà usés, mais de produire une base solide, qui mixe bien au-delà des airs de Pop Punk, quelques soupçons d’Indie ou d’Emo (« Lead Feet »).
La finalité rappellera Taking Back Sunday sur ses premiers opus, ou encore The Wonder Years qui se confirmera sur « Forget-Me-Not », malgré sa faille au travers d’un chant un peu trop surexposé, sans perdre en intérêt. Les amoureux du genre se plairont à écouter « Laika » en pensant Blink-182 (« Always »), sans le côté teenager du trio.
Entre Real Friends et Boston Manor, 2016 a offert deux disques qui brillent de milles feux. Le Pop Punk n’est pas mort, bien heureusement et Be Nothing se glisse délicatement dans les bonnes découvertes de l’année. Et encore, on a pas encore parlé du Tiny Moving Parts ou I Love Your Lifestyle.
A écouter : Lead Feet - Laika