Un quintet de trentenaires tatoués (dont un chanteur à béret) qui exhibent fièrement leurs chopes/canettes de bière sur n'importe quelle photo promo, pas besoin d'aller bien loin pour cerner les Texans de Born To Lose.
La musique est à l'image du tableau: directe, énergique et remplie de... bière. La chant typiquement street punk de Klinck se fait entendre d'un bout à l'autre du disque, ne cédant sa place que le temps d'un petit solo rock 'n roll à la motörhead ("Salvation"), d'une ligne de basse rebondissante ("The Fallen") ou d'un break fédérateur ("Sweet Misery"). Quand il daigne céder le micro, c'est le chant bourru et enroué de Ballard qui prend le relai, accompagné du reste du crew, toujours prêt à reprendre les paroles en fond et à l'unisson, ou à entamer des "wooohoohoohoo" sur les refrains. Ces parties de sing along hymniques sont si récurrentes et systématiques qu'elles constituent en quelque sorte un troisième chant.
Le rythme soutenu et les effluves rock 'n roll ajoutent du punch à l'énergie naturelle des gaillards et on retrouve ce côté entrainant hérité des racines du sud des Etats Unis. Un petit quelque chose qui les rapproche également des origines irlandaises des Dropkick Murphys, ce côté 'pub punk'. Le disque se referme d'ailleurs à poings levés, sur la traditionnelle "Anthem" suivie d'une courte conversation de comptoir éclatée de rires emplis d'ébriété.
Celà dit, l'euphorie de l'engagement brut s'estompe quelque peu après plusieurs écoutes et le fait que Born to Lose n'apporte rien de fondamentalement nouveau rend le réveil au matin un tantinet amer.
Un album qui aurait parfaitement sa place sur le catalogue d'Hellcat (aux côtés des US Roughnecks, Dropkick Murphys, Lars Frederiksen & the Bastards, Rancid...) et qui ne devrait pas non plus déplaire aux amateurs des Swingin' Utters ("Paid Up").
A écouter : "Place & Time"; "Bitter Streets"; "Salvation"; "The Fallen"