Boris

Doom/Rock floydien/Drone/Stoner/Blues

Japon

Akuma No Uta

2003
Type : Album (LP)

Chronique

par Macho Blues

Au pays du soleil levant, il n'est pas habitude de trouver le désert. Pourtant, Boris capture ces grandes étendues et s'approprie le terme rock n roll. Bien au delà de vouloir copier Kyuss, le groupe a ingurgité sa production, de quoi était fait le rock n roll, le groovy du groupe phare des Desert Sessions. Ayant compris que sans le son adéquat, la qualité d'une compo n'est rien, Boris nous propose encore une fois un moment changeant dans sa discographie. L'intro se base sur un feedback oppressant mais très mélodique. directement venu de chez Sunn O))) ou Earth, cette intro nous envoie dans un monde angoissant avec un effet arrière montant (larsen ou autre chose?). Sombre mélange de nappes d'effets et de son pachidermique, le son nous écrase peu à peu, pour déchirer finalement un cratère au milieu de la terre : saturation et angoisse sont à leur comble.

De ce cratère Boris va sortir et nous livrer un rock n roll des plus purs et des plus enragés. Stoner deluxe pour le mécrèant, la musique enfonce une porte ouverte du rock n roll. En effet, les guitares suraiguës jouent dans un registre blues parfois volé à Jimi Hendrix mais la base rythmique (surtout la basse) joue un sludge cradingue et exécuté dans les règles de l'art. Tout l'album va osciller entre l'aigu distordu d'une guitare endiablée et la crasse malsaine d'une batterie enragée et d'une basse surproduite. Et quand la guitare rejoint des contrées parfois plus graves (Furi par exemple), nous avons à faire à du gros noise/bruitiste dégoulinant. À partir de là on ne sait plus très bien comment cerner l'album : un stoner au son sludge sans en être, teinté d'un blues groovy diablement 70's.

Ce n'est pourtant pas le seul constat de l'album. Naki Kyuoku joue dans l'interlude floydienne terriblement psyché et mélancolique et Ano Onna no onryou nous rapelle étrangement un Janis Joplin. Ainsi, ce paysage 70´s est magnifiquement bien dépeint avec l'ajout d'une production sludge plus moderne. De surcroît, la voix ne frole pas les graves, elle se contente de chanter de façon très aérienne, et très rock n roll. Pour avoir le culot de tout exécuter avec autant de classe, de composer aussi efficacement il faut bien evidemment avoir ingurgité un répertoire impressionant de genres différents.

Le tout est relevé par une production très riche, comme l'on avait souligné, le genre de son que même l'excellent Jon Spencer blues explosion ne trouvera pas. Oh, Oh, reveille toi, Boris c'est juste un groupe qui feedbacke, tout ça ce sont tes fantasmes, écoute bien l'outro..Quoi que...et si ils se payaient le culot de jouer un stoner aux guitares feedbackés, histoire de finir de laminer les derniers connexes présents dans ton cerveau. La prochaine fois, faudra prendre une tisane, tu diras moins de bêtises.

 

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16

Les critiques des lecteurs

Moyenne 14
Avis 4
burning frost January 6, 2013 20:24
A la fois varié sans se disperser, Boris nous offre un stoner aux limites du noise rock et du drone. Bien appréciable mais sans plus.
14 / 20
Hazam October 31, 2010 15:09
pas vraiment comme Heavy Rock auquel il est souvent et à tort comparé, mais en bien mieux, davantage maîtrisé et plus efficace car moins aveugle et surtout incluant moult droneries en plus
13 / 20
TonioPizza June 3, 2008 15:30
Je suis moins convaincu par cet album que par le reste de leur discographie, d'autant que cet album est sorti après Heavy Rocks qui est bien meilleur dans le genre stoner et affiliés... preuve de mauvais goût de ma part peut-être, en attendant je passe à côté
13 / 20
GuiOhm December 8, 2005 12:32
Encore un groupe qui fait honneur au Japon, et un album qui impressionne par sa maîtrise de tous les styles frontaliers au stoner..

A noter la référence de la pochette à celle de Bryter Layter de Nick Drake, le style pratiqué n'a rien à voir, mais l'hommage est ici en lui-même un gage de qualité..
16 / 20