psico May 26, 2011 11:44
En apprenant qu'un nouveau Boris allait sortir (en fait 2 le même jour exactement), je fus tout émoustillé. En effet, que l'on adore ou que l'on haïsse jusqu'au fond de notre âme, Boris reste un des rares groupes qui sache autant nous surprendre à chaque album, par l'éclectisme de leur musique qui évolue continuellement (parti du drone le plus primaire avec Absolutego pour arriver à un album de J-pop avec New Album). Cependant, mon excitation fut vite remplacée par de l'appréhension en apprenant qu'un des 2 albums porteraient le même nom que leur petite perle stoner de 2002, Heavy Rocks. Mais alors, qu'est-ce qu'il se passe ?? On a plus d'idée nos amis japonais, on fait un remake d'un de vos classique ?? Déçu....Mais bon, comme c'est souvent le cas avec tout, on parle toujours avant de savoir de quoi il en retourne, et on a la plupart du temps tort. Et ici, bien heureusement j'ai eu tort de m'en faire.
Si l'album s'appelle Heavy Rocks, ce n'est bien évidemment pas un hasard, et le groupe a voulu poser les bases, sortir un album qui révolutionnerait le rock bien lourd....bon, je ne pense pas que cet album soit une révolution, mais il reste une bonne vague d'air frais d'excellent facture qui restera longtemps, très longtemps dans les sommets du groupe japonais.
L'album ne reprend pas le premier trait pour trait, au contraire, en gardant l'esprit "heavy", ils vont prendre en compte les évolutions récentes de leur musique (l'electro stoner de Smile, le rock bluesy de Rainbow, le stoner bourrin mais accessible de Pink) et donner une sorte de quintessence de tous ses styles, assemblés en un tout (rassurez-vous, le drone d'origine est présent par moments). On retrouve le stoner classique mais épique sur des morceaux tels que "Riot Sugar", le tube borissien par excellence avec son riff démentiel (merci Wata) et sa batterie pachydermique (merci Atsuo) et Window Shopping, une petite perle stoner quasi instrumental qui rappelle "Electric" de l'album Pink. Cependant, dès ses morceaux soit disant basiques, l'originalité pointe son nez. "Riot Sugar" a un rythme lent, une voix lancinante qui lui donne un aspect groovy et même sensuel, surprenant. "Window Shopping" avec ses choeurs qui accompagnent le rythme effréné de la musique, a un côté festif taillé pour le Live. J'allais oublier, le punk crado d'Akuma No Uta est présent sur un morceau, "Galaxians". Le rythme est typique d'un Ibitsu et connait de multiples variation. Seule vraie innovation, les effets sonores qui parsèment la chanson offre un décalage avec la puissance sonore qui se déferle sur nous. Un hit en puissance.
Après ses "lieux communs", on passe au rayon nouveautés, et le groupe nous en a laissé pleins, plus ou moins réussies. "Leak-Truth, yesnoyesnoyes" et "Tu, La La" sont des morceaux surprenants de la part de Boris, on s'éloigne assez du stoner pour naviguer dans des terres plus proches de la pop. Mais attention, ça reste Boris, on pourra donc appeler ça de la "Heavy Pop", tant le son bourrin de la guitare et de la batterie sur certains passages des présentes chansons nous rappelle à qui nous avons affaire. Cependant, ces morceaux ne sont pas de totales réussites malgré leur originalité, le côté plus mainstream fait un peu grincer des dents (enfin pour Tu, La La ça passe encore, notamment grâce à son riff accrocheur et son break borissien). S'il y a un morceau qui réussit mieux à passer le simple cap de l'expérimentation "Heavy Pop" pour en faire une réussite indéniable, c'est bien "Jackson Head". Profitant d'une durée très courte, moins de 3 min, le titre a le temps de dérouler tranquillement sans trainer en longueur. Ses parties instrumentales sont loin d'être exceptionnel, surtout pour du Boris mais servent incroyablement à un côté punchy de la chanson qui lui donne son rôle de tube incontournable de l'album.
On arrive déjà à la moitié de la durée de l'album, et il reste seulement 4 chansons. Bien évidemment, Boris nous fait le coup de placer des morceaux de plus de 10 min qui sont au nombre de 2, suivis de petites perles instrumentales de moins de 2 minutes. Retour aux origines drones ?? Pas vraiment en fait. Le morceau qui s'en rapproche le plus, c'est certainement "Aileron". Il débute lentement, à la "Feedbacker" (cette fois sur 2 minutes, pas 12) puis part pour 10 minutes de Drone. Enfin, un drone plutôt original, la voix de Takeshi n'a jamais était aussi classe dans toute la discographie (sauf peut être Rainbow), et apporte un contraste avec la puissance instrumental en parallèle, comme si elle osait affronter les instruments mêmes, et le fait très bien, elle monte dans des accents aigus très maitrisés dont on ne lui soupçonnait pas. De plus, l'apparition d'un piano au fur et à mesure en fin du morceau surprend mais se marie bien à la puissance du son, avant de monopoliser l'espace musical sur quelques notes en toute fin, terminant cette magistrale pièce monolithique de manière apaisée. Le morceau clôture parfaitement bien l'album, suivi du "Czechoslovakia", dernière courte instrumentale qui résonne comme un hommage aux groupes trash des années 80 avec son riff qui mute tout au long des 1 min 30 du morceau. Enfin, certainement le morceau de l'album, l'immense duo Missing Pieces/Key, deux chansons qui s'accordent parfaitement pour former un tout de 14 minutes d'une classe phénoménale.....Un morceau qui puise ses racines dans le Naki Kyoku d'Akuma No Uta et dans Rainbow. Une sorte de slow bluesy, avec ses passages épiques, des passages plus calmes, des soli magnifiques et même un passage noise digne des premiers albums du groupe, où tout devient inaudible, avant que le calme revienne et reparte pour une dernière montée épique. Key clôt le diptyque tout calmement, avec son solo magnifique en fond, tranquille, apaisant.....
Voilà, Boris continue de me faire rêver d'année en année, et même s'il y a eu quelques ratés, le groupe a cet incroyable talent de pouvoir se remettre en question à chaque album, de pousser l'expérimentation encore plus loin et de nous livrer des pièces aussi fortes que ce Heavy Rocks. Et encore, vous n'avez rien vu, et encore moins entendu car un autre album est sorti le même jour, le sublime Attention Please.
Le top des chansons :
8-Leak-Truth, yesnoyesnoyes
7-Tu, La La
6-Galaxians
5-Jackson Head
4-Window Shopping
3-Riot Sugar
2-Aileon/Czechoslovakia
1-Missing Pieces/Key
En apprenant qu'un nouveau Boris allait sortir (en fait 2 le même jour exactement), je fus tout émoustillé. En effet, que l'on adore ou que l'on haïsse jusqu'au fond de notre âme, Boris reste un des rares groupes qui sache autant nous surprendre à chaque album, par l'éclectisme de leur musique qui évolue continuellement (parti du drone le plus primaire avec Absolutego pour arriver à un album de J-pop avec New Album). Cependant, mon excitation fut vite remplacée par de l'appréhension en apprenant qu'un des 2 albums porteraient le même nom que leur petite perle stoner de 2002, Heavy Rocks. Mais alors, qu'est-ce qu'il se passe ?? On a plus d'idée nos amis japonais, on fait un remake d'un de vos classique ?? Déçu....Mais bon, comme c'est souvent le cas avec tout, on parle toujours avant de savoir de quoi il en retourne, et on a la plupart du temps tort. Et ici, bien heureusement j'ai eu tort de m'en faire.
Si l'album s'appelle Heavy Rocks, ce n'est bien évidemment pas un hasard, et le groupe a voulu poser les bases, sortir un album qui révolutionnerait le rock bien lourd....bon, je ne pense pas que cet album soit une révolution, mais il reste une bonne vague d'air frais d'excellent facture qui restera longtemps, très longtemps dans les sommets du groupe japonais.
L'album ne reprend pas le premier trait pour trait, au contraire, en gardant l'esprit "heavy", ils vont prendre en compte les évolutions récentes de leur musique (l'electro stoner de Smile, le rock bluesy de Rainbow, le stoner bourrin mais accessible de Pink) et donner une sorte de quintessence de tous ses styles, assemblés en un tout (rassurez-vous, le drone d'origine est présent par moments). On retrouve le stoner classique mais épique sur des morceaux tels que "Riot Sugar", le tube borissien par excellence avec son riff démentiel (merci Wata) et sa batterie pachydermique (merci Atsuo) et Window Shopping, une petite perle stoner quasi instrumental qui rappelle "Electric" de l'album Pink. Cependant, dès ses morceaux soit disant basiques, l'originalité pointe son nez. "Riot Sugar" a un rythme lent, une voix lancinante qui lui donne un aspect groovy et même sensuel, surprenant. "Window Shopping" avec ses choeurs qui accompagnent le rythme effréné de la musique, a un côté festif taillé pour le Live. J'allais oublier, le punk crado d'Akuma No Uta est présent sur un morceau, "Galaxians". Le rythme est typique d'un Ibitsu et connait de multiples variation. Seule vraie innovation, les effets sonores qui parsèment la chanson offre un décalage avec la puissance sonore qui se déferle sur nous. Un hit en puissance.
Après ses "lieux communs", on passe au rayon nouveautés, et le groupe nous en a laissé pleins, plus ou moins réussies. "Leak-Truth, yesnoyesnoyes" et "Tu, La La" sont des morceaux surprenants de la part de Boris, on s'éloigne assez du stoner pour naviguer dans des terres plus proches de la pop. Mais attention, ça reste Boris, on pourra donc appeler ça de la "Heavy Pop", tant le son bourrin de la guitare et de la batterie sur certains passages des présentes chansons nous rappelle à qui nous avons affaire. Cependant, ces morceaux ne sont pas de totales réussites malgré leur originalité, le côté plus mainstream fait un peu grincer des dents (enfin pour Tu, La La ça passe encore, notamment grâce à son riff accrocheur et son break borissien). S'il y a un morceau qui réussit mieux à passer le simple cap de l'expérimentation "Heavy Pop" pour en faire une réussite indéniable, c'est bien "Jackson Head". Profitant d'une durée très courte, moins de 3 min, le titre a le temps de dérouler tranquillement sans trainer en longueur. Ses parties instrumentales sont loin d'être exceptionnel, surtout pour du Boris mais servent incroyablement à un côté punchy de la chanson qui lui donne son rôle de tube incontournable de l'album.
On arrive déjà à la moitié de la durée de l'album, et il reste seulement 4 chansons. Bien évidemment, Boris nous fait le coup de placer des morceaux de plus de 10 min qui sont au nombre de 2, suivis de petites perles instrumentales de moins de 2 minutes. Retour aux origines drones ?? Pas vraiment en fait. Le morceau qui s'en rapproche le plus, c'est certainement "Aileron". Il débute lentement, à la "Feedbacker" (cette fois sur 2 minutes, pas 12) puis part pour 10 minutes de Drone. Enfin, un drone plutôt original, la voix de Takeshi n'a jamais était aussi classe dans toute la discographie (sauf peut être Rainbow), et apporte un contraste avec la puissance instrumental en parallèle, comme si elle osait affronter les instruments mêmes, et le fait très bien, elle monte dans des accents aigus très maitrisés dont on ne lui soupçonnait pas. De plus, l'apparition d'un piano au fur et à mesure en fin du morceau surprend mais se marie bien à la puissance du son, avant de monopoliser l'espace musical sur quelques notes en toute fin, terminant cette magistrale pièce monolithique de manière apaisée. Le morceau clôture parfaitement bien l'album, suivi du "Czechoslovakia", dernière courte instrumentale qui résonne comme un hommage aux groupes trash des années 80 avec son riff qui mute tout au long des 1 min 30 du morceau. Enfin, certainement le morceau de l'album, l'immense duo Missing Pieces/Key, deux chansons qui s'accordent parfaitement pour former un tout de 14 minutes d'une classe phénoménale.....Un morceau qui puise ses racines dans le Naki Kyoku d'Akuma No Uta et dans Rainbow. Une sorte de slow bluesy, avec ses passages épiques, des passages plus calmes, des soli magnifiques et même un passage noise digne des premiers albums du groupe, où tout devient inaudible, avant que le calme revienne et reparte pour une dernière montée épique. Key clôt le diptyque tout calmement, avec son solo magnifique en fond, tranquille, apaisant.....
Voilà, Boris continue de me faire rêver d'année en année, et même s'il y a eu quelques ratés, le groupe a cet incroyable talent de pouvoir se remettre en question à chaque album, de pousser l'expérimentation encore plus loin et de nous livrer des pièces aussi fortes que ce Heavy Rocks. Et encore, vous n'avez rien vu, et encore moins entendu car un autre album est sorti le même jour, le sublime Attention Please.
Le top des chansons :
8-Leak-Truth, yesnoyesnoyes
7-Tu, La La
6-Galaxians
5-Jackson Head
4-Window Shopping
3-Riot Sugar
2-Aileon/Czechoslovakia
1-Missing Pieces/Key
16 / 20
du stoner/electro/drone/doom/punk/experimental/rock'n'roll/noise et je sais plus quoi d'autre... voila ce qui vous attend à l'écoute de cet album. Boris, bien connu pour son éclectisme, ne déroge pas à la règle avec ce nouvel album. on y trouve un peux de tout et de n'importe quoi. les morceaux sont dans l'ensemble très variés. les deux pistes que sont Aileron et missing pieces (plus de 12 minutes chacunes, soit la moitié de l'album à elles deux) font parties des plus belles chansons que boris ai composé (j'en frisonne encore !!). mais pourquoi que 15 ? tout d'abord, la première partie de l'album est un peux longuette, ça met du temps à vraiment décoller, les 4 premiers morceaux son trop proches musicalement. ce n'est qu'a la 2e partie de l'album que l'on décolle vraiment avec missing pieces. à noter aussi que l'outro Czechoslovakia est totalement inutile et très mal exploité (les riffs déboîtent, mais le morceau est trop vite expédié du haut de ces 1 minutes et 40 secondes) et est surtout TRES mal placé dans l'album (finir sur Aileron aurais été vraiment bien plus pertinent). c'est bête, car ce nouveau Heavy rocks (II) a tous pour plaire ! en revanche, aileron et missing pieces à elles seules justifient pleinement l'achat de l'album !!