Il fallait davantage qu'un détournement moche de la très moche série Marylin Monroe d'Andy Warhol pour nous perturber. Depuis Nomen Est Omen, les autrichiens de Boredom enfilent leurs perles dans l'ombre des grosses machines crust du coin. World Bores to Death devrait leur offrir une meilleure visibilité d'autant plus que la sortie a coïncidé avec une solide tournée européenne durant laquelle on a pu les voir à l’œuvre. 12 coups de marteau, mais un bloc homogène, presque monolithique, pour un rendu paradoxalement très athlétique, où la puissance de formations telles que Born Dead Icons ou Lies Feed The Machine fraie aisément avec le côté suédois d'un Wolfbrigade.
Boredom n'en oublie pas pour autant le songwriting et là où le précité continue à réciter ses gammes contre vents et marées, le quintet de Graz fait preuve d'une insolente inspiration, parfois rock n' roll ou même hard rock, ce qui a le don de donner à sa musique ce souffle d'air frais qui fait tant défaut à la scène ces temps-ci, assorti d'un jus que se charge de bonifier une section rythmique aussi puissante que précise. World Bores to Death n'est pas l'album qui va bouleverser le genre mais il constitue assurément une des meilleures galettes crust depuis le Bacchus de 2011.
A écouter : Clenched fists and bared teeth, Sink or Swim