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Biographie

Bleeding Through

Bleeding Through est un sextet originaire de Orange County en Californie, fondé en 1999 comme side project par Brandan Schieppati (alors guitariste de 18 visions).Le groupe deviendra  un projet fixe lorsque ce dernier quittera 18 visions. Musicalement le groupe fait partie du très à la mode mouvement metalcore des Killswitch Engage et consorts. Néanmoins il se démarque des autres sur plusieurs point: Par le brassage des genres utilisée dans sa musique, comme les influences black metal apportées par le clavier, ou les riffs lourds à la suédoise. Ensuite, leur look qui fait penser aux Misfits ayant piqué la trousse de maquillage de Placebo... Après deux album sortis en 2001 et 2002 passés plutôt inaperçus, le groupe explose en 2003 grâce à sa signature sur le label qui monte, Trustkill, (appartenant à Roadrunner Records) et à l'album  This is Love, This is Murderous. Debut 2006 Bleeding Through revient  avec un nouvel album sobrement intitulé The Truth.

Chronique

12.5 / 20
16 commentaires (12.63/20).
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The Truth ( 2006 )

Peut-on encore faire la chronique d’un album de metalcore en prenant pour seul critère l’originalité de celui-ci? Le genre est tellement saturé de clones tous aussi fades les un que les autres qu’il semble difficile de trouver parmi  cet amas de mosh-part métallisant un quelconque renouveau. Le metalcore serait donc essoufflé, épuisé, stérile et voué à disparaître ? Face aux nombreux groupes insipides de ces dernières années, la réponse semble être claire, cependant, un autre point de vue peut s’imposer à nos yeux : le metalcore ne cherche pas l’originalité, là n’est pas son but, et il n’en a pas la prétention. Ce savant mélange de riffs metal catchy et de mosh-part jumpisant ne cherche qu’une chose : divertir l’auditeur en lui proposant des morceaux violents, mélodiques et efficaces, prenant toute leur puissance dans le pit …


C’est de ce point de vue que nous aborderons The Truth, dernier album des très maquillés straight-edge de Bleeding Through.  Le démarrage est brutal avec une entrée en matière plus qu’alléchante : For love and failing est en effet un parfait condensé d’efficacité, d’intensité et d’urgence. Le chant semble plus extrême que sur les précédents opus, il se dégage une rage presque jouissive des aboiements hargneux du hurleur, soutenus par un jeu de batterie puissant : des roulements de doubles pédales, quelque blasts, de lourds mosh-parts : tout semble ici réunit, annonçant un album plus qu’honorable. Les guitares sont plus grasses que sur les 2 premiers albums, le jeu est varié, la basse vrombit lourdement et, (chose rare) le synthé se marie cette fois plutôt bien à l’ensemble, annonçant un refrain chanté réussit. Cependant se profile déjà le défaut majeur de l'album : ce chant clair, ce synthé simpliste et grandiloquent couplés à des textes sirupeux, semblant tout droit sortit d’un album des Poetic Lovers ( si si, rappelez-vous « darling faisons l’amour ce soir » )…voilà ce qui pêche ici : Malgré une puissance et une hargne assez communicative, The Truth semble recouvert d’une épaisse couche de marshmallow rose bonbon. Cette sensation écœurante ne se trouve que renforcée par des titres comme Dearly Demented ( dont les harmonies de chants sont tout simplement immondes) ou Line in the sand, ballade amoureusement langoureuse soutenue par un synthétiseur en mode violon rendant le tout aussi crédible qu’une reformation des Beatles.
Si toutefois on dépasse cette couche épaisse de romantisme visqueux, le résultat n’est pas inintéressant et on se retrouve face un album varié puisant autant dans le hardcore, le thrash ou le black metal. Peut être plus accessible que ses prédécesseurs de par un chant clair plus présent et des structures plus linéaires, The Truth  se révèle être un album de metalcore plutôt réussit malgré des failles et des fautes de goût assez grossières. Un album efficace, distrayant, qui ravira les jeunes coreux pré pubères en mal d’amourettes.

 

A écouter : For love and failing, Kill to Believe