Même si tout semble prouver le contraire, demain c’est le printemps. Des mois qu’on attendait ça, au moins pour la symbolique de la chose. Après avoir passé des semaines à grimmer en écoutant du Immortal en boucle au fond d’une caverne enneigée, et en attendant de ressortir les bermudas et nos NOFX adolescents en juin, on se mettrait bien un petit truc sous la feuille histoire d’assurer la transition en douceur.

C’est là que débarquent les Blackstars United, tout droit arrivés de la galaxie bordelaise pour venir se coller sous notre nez. Même pas le temps de se demander qui sont ces quatre énergumènes grimaçants qu’on se retrouve avec un disque entre les mains - qu’une fin d’hibernation difficile nous ferait bien prendre l’espace d’une seconde pour la pochette du Roadrunner United. Rien à voir avec le méga bœuf du métal ‘ricain cependant… même si à ce moment nous ne le savons pas forcément.
Une fois un peu plus réveillés et décidés à s’ouvrir au monde, rendez vous sur Internet et plus précisément sur Myspace (‘the place to be’ dit la rumeur). Et tant qu’à faire sur celui de Blackstars United où nous sommes heureux d’apprendre que le groupe est en fait composé de membres de feu Zombie-Eaters et Nihil (que nous pleurions il y a un mois de ça) ainsi que d'Eliott et que nos quatre gars revendiquent pelle mêle Faith No More, At The Drive-In, Incubus et Queens of The Stone Age parmi leurs influences. Ouf, nous n’avons pas à faire à un énième groupe du type « The quelque chose» tentant un revival foireux. Ni une ni deux, enfournage de la galette dans la chaîne et rendez vous dans 19 minutes.
Constat à chaud : ça groove un max et c’est bourré d’énergie. On se renfile ça histoire de vérifier et… ben merde il semblerait bien qu’on tienne là un truc franchement bon! Impossible de résister, ce disque semble bien parti pour chauffer la platine à blanc. C’est frais, enjoué et même mamie qui est en visite pour le week end tapote du pied à l’autre bout de la maison.
Quand aux influences, et bien ils se sont pas foutu de notre gueule. At The Drive-In a mangé de la pop sur Pinky violence,  et on retrouve la capacité Incubusienne/QOSTAienne à mettre de la classe dans tout ce que le groupe tente. Car effectivement le groupe tente des choses, et montre en l’espace de cinq titres l’étendue de son potentiel. Envolées Indie Rock (Pinky violence, Red sparkles), parfums d’huile de moteur pour rock crasseux, puissant et véloce (Faster, pussycat kill! kill!) ou poignantes poussées émotionnelles (Subterranean lovesick blues, Oceanstar)… tout leur va comme un gant. Ajoutez à cela un souci mélodique constant ainsi qu’un chant franchement maîtrisé et vous aurez la recette du tube parfait (x5).

Blackstars United arrive donc carrément à point nommé et son rock fait vraiment plaisir par là où il passe : applaudissements nourris pour les bordelais ! On devrait entendre parler d’eux à l’avenir. Un bémol cependant : cinq titres c’est vraiment trop peu quand la qualité est là. Tel une belle femme au retour des beaux jours, Blackstars United en montrera encore trop peu pour le moment et entretiendra autant la frustration que l’enthousiasme. Mais bon… après tout, le printemps ce n’est que demain. On se contentera donc de cet agréable aperçu et on leur souhaite maintenant de revenir nous faire plaisir avec la même régularité.