Blackout Problems a du mal a s’exporter outre-Rhin. Pourtant, le combo en est à son 4ème album et nous avions pu échanger avec les musiciens en 2018 en pleine tournée avec Royal Republic pour la sortie de Kaos. Du haut de ses treize titres, Dark semble repartir dans ces contrées Rock appréciées depuis quelques années.
D’une certaine manière, Dark est actuel. Entremêlant Rock et parfois Pop, le groupe a distillé au fil des semaines des singles pour amorcer ce nouvel album. Quand on a pris le temps d’écouter Holy puis Dark, rien de surprenant à première vue, surtout avec un titre d’ouverture comme « Murderer ».
On ne pourra que reconnaitre le travail visuel effectué en amont, avec ni moins que sept morceaux mis en images par la même équipe. Cela permettait déjà d’anticiper l’orientation musicale évoquée sur Dark et ne pas aller de surprise en surprise à la première écoute. Dans les faits, Blackout Problems propose toujours son Rock Alternatif, teinté d’un peu de Pop, une sorte de Nada Surf mais en moins organique (et encore, l’écart s’est creusé encore plus sur Dark) ou de The Wombats.
Si l’on appréciera certains titres plus virulent, toute raison gardée, d’autres sont véritablement Pop (« House on Fire » ou « Seven », qui rappelleront certains partis pris de Bring Me The Horizon). C’est ce mélange qui laissera parfois pantois, notamment quand on regarde un peu le cursus de Blackout Problems et les premiers singles de Dark. Sans laisser un gout amer en arrière écoute, l’album souffre un peu de ce qui était reproché à d’autres avant, cette sensation d’être entre deux zones, de ne pas trouver de véritable ligne conductrice.
Sans être un inconfort auditif, Dark est légèrement bancal. Cela lui crée un charme, mais c’est aussi ce qui m’amène personnellement à zapper clairement certains titres. On y retrouve énormément de chant clair, d’envolées pleines d’émotions (« Brother ») et c’est joliment arrangé (« Germany, Germany »). Si on pousse le raisonnement, « Darling » démontre un chouette travail sur la partie instrumentale tandis que d’autres sont bien plus fades (« House On Fire »).
La rupture est nette avec Kaos, et bien plus avec Holy. Fini les titres catchy comme « Home », « OFF/ON » ou « Boys Without A Home » et son featuring avec Nathan Gray (Boysetsfire).
Au travers de tout ce constat Dark a le mérite de remettre sur le devant de la scène les Allemands. Peut-être permettra-t-il enfin à Blackout Problems de rester dans quelques oreilles en nos contrées, surtout qu’on a de potentiels singles dans le genre Rock / Alternatif (« Lady Earth »).