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Biographie

Blacklisted

George Hirsch - Chant
Jon Nean - Guitare
Dave Foster - Guitare
Dave Sausage - Basse
Shawn Foley - Batterie

Originaire de Philadelphie, Blacklisted se fait les dents sur la scène hardcore US en compagnie de Hatebreed, Comeback Kid, ou Internal Affairs. Après l'enregistrement d'une démo et d'un ep intitulé Our Youth Is Wasted, édité en 2004 sur le label Stillborn Records et produit par Jim Siegel connu pour son travail avec Give Up The Ghost, le groupe signe chez Deathwish un an plus tard et sort dans la foulée We're Unstoppable, suivi d'un split avec First Blood, Dead Man's Hand.  
En 2005, Blacklisted revient en studio pour enregistrer son premier album The Beat Goes On.
Après un an de tournée intense à travers le globe, la formation se remet à composer et sort son second album, Heavier Than Heaven, Lonelier Than God en 2008.

16 / 20
1 commentaire (18/20).
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Heavier Than Heaven, Lonelier Than God ( 2008 )

Personnages flous, couleurs surexposées, tantôt criardes, tantôt blafardes, bougés volontaires, nécessité de souligner le caractère spectral de certaines existences, marquer le doute. Confier la responsabilité de l'artwork à Melissa Farley, photographe américaine, n'a pas été la pire des décisions prises par Blacklisted, son livret ayant su reproduire l'atmosphère qui se dégage de Heavier than Heaven, Lonelier than God.

Entre fragilité et colère, les américains franchissent un nouveau cap, un pas de titan révélant enfin au grand jour un potentiel décelé sur l'exercice précédent, The Beat Goes On. Pas de gros qui tâche mais du fin, du sournois, des coups de cutter placés çà et là, Blacklisted assène des assauts brefs mais percutants où respirent les poumons du hardcore brumeux bostonien de la Merrimack Valley ("Stations", "Touch Test"), pendant que d'autres, plus lancinants, plus chaotiques, maladifs et malsains (le formidable "Wish"), fruits certainement de la production de Kurt Ballou, se chargent d'appuyer sur la plaie pour la faire saigner, la faire dégorger, offrant ainsi un faciès écorché-vif qui respirait sous la cendre et apparemment ne demandait qu'à sortir. Blacklisted plonge dans le côté obscur de la force, regardant au plus profond de lui-même pour en extirper son chiendent intérieur, le tirer de ses entrailles pour l'exposer et le faire crever au grand jour.
Puissante, rapide, la formation de Philly erre désormais dans des sphères plus charnelles, où l'authenticité hardcore laisse plus de place à une certaine amertume, une démarche plus réfléchie, moins revendicative. Certes Sinking Ships, Have Heart, GIA ou Ruiner sont déjà passés par là dans leur vision d'un hardcore moins pétri de certitudes, où la mélodie, le texte parlent davantage aux tripes et la démarche de Blacklisted s'inscrit désormais dans ce registre même si musicalement le rapport n'est pas évident, ce dernier se rapprochant davantage des regrettés American Nightmare, Dead Hearts ou November Coming Fire. Mais le résultat est là, plein de richesses mais aussi de promesses pour l'avenir.

Heavier than Heaven, Lonelier than God apporte sa pierre à un édifice déjà bien solide. Le groupe risquera comme toujours de perdre certains fans de la première heure mais en gagnera d'autres pour lesquels l'essentiel n'est pas la recherche d'un énième alibi pour mouliner dans le pit. Blacklisted vient d'entrer dans l'âge adulte et ça fait du bien.

Tracklist : 1. Stations; 2. Touch Test; 3. I Am Weighing me Down; 4. Always; 5. Memory Layne; 6. Circuit Breaker; 7. Matrimony; 8. Self-Explosive; 9. Burning Monk; 10. Canonized; 11. Wish

A écouter : Wish, Wish, Wish
14 / 20
1 commentaire (16/20).
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We're Unstoppable ( 2005 )

L'allégorie du requin, chère à Woody Allen, est aisément transposable dans beaucoup de domaines, et particulièrement en musique où le fait d'avancer, d'évoluer, est souvent considéré comme la condition première de la survie d'un style. Toutefois, persistent des groupes où la sincérité, l'efficacité prennent le pas sur l'originalité, des groupes qui se contrefoutent des modes et dont le seul moteur est l'envie de jouer et de s'éclater. C'est le cas de Blacklisted dont le dernier opus We're Unstoppable, regroupant les deux premiers ep du groupe, sort en Europe ces jours-ci sur le label Reflections Records.

Ainsi, pas la peine de tourner autour du pot et de trouver des finesses là où il n'y en a pas. Blackisted joue un punk hardcore old school ultra classique qui puise son inspiration chez les groupes de la fin des années 80, tels que Sick of It All ou Madball, mais que l'on peut aisément rapprocher de plus récents comme Terror, The Hope Conspiracy ou Give Up The Ghost.

Leur approche du style est, donc, sans surprise. Blacklisted nous expédie sa colère en pleine poire par l'intermédiaire de dix missiles sonores, structurés de manière très simple où la part belle est faite aux rythmiques supersoniques auxquelles viennent se greffer breaks et refrains hurlés, les choeurs répondant au chant principal ("Long Way Home", "Back and Forth"), véritable marque de fabrique du NYHC. Toutefois, qu'on ne s'y trompe pas, simple ne veut pas dire simpliste, Blacklisted alternant assez fréquemment les tempos, cette attitude leur permettant de ne jamais tomber dans le monotone (l'énorme "Crossed Fingers").
La force de Blacklisted est de conserver sa rage et son énergie dans toutes les situations même lorsque le tempo se ralentit comme sur "Left Alone" ou "Finding Faith", grâce notamment à la voix en permanence screamo du chanteur - à mi chemin entre Wes Eisold (Give Up The Ghost) et Scott Vogel (Terror) - parfois à la limite de la rupture sur "That Ain't Real Much", mais également au rôle important d'une basse au son "métallique", poumon de la section rythmique, que l'on pourrait aisément rapprocher de celui de Craig Setari chez Sick of it All

L'affaire est pliée en 18 minutes. 18 minutes de pur hardcore, impulsif et jouissif rendant tout commentaire supplémentaire superflu. We're Unstoppable se vit, se subit, s'encaisse. C'est pas révolutionnaire, celà ne renouvelle pas le genre, mais l'énergie et la simplicité de Blacklisted nous ramènent aux choses essentielles, notamment celle de prendre du plaisir pendant qu'il en est encore temps.

Télécharger "Long Way Home"

A écouter : "Crossed Fingers", "Transparent/Opaque", "My Advice

The Beat Goes On ( 2005 )

Même si, dans son ensemble, le hardcore européen n'a plus grand chose à envier à son homologue outre-atlantique, du moins sur le plan de l'inspiration, ce dernier possède toujours une longueur d'avance en ce qui concerne le old school. La dernière vague des Go it Alone, Champion, ou Blue Monday est là pour le prouver.
A leurs côtés Blacklisted n'est pas le moins talentueux. Après nous avoir gratifié cette année de We're Unstoppable, carte de visite qui regroupait ses deux premiers ep, le groupe de Philadelphie revient avec son premier véritable album sur Deathwish Records.

A première écoute, The Beats Goes On n'offre pas de nouveautés notables. Blacklisted évolue toujours dans un hardcore brut fortement teinté de NYHC style, tourné vers Sick of it All ou Terror. Toutefois, aux tatonnements légitimes des premières productions, succède un caractère plus affirmé qui se matérialise notamment dans une production de très bonne qualité - Jim Siegel (Give Up The Ghost) est loin d'être le premier venu - faisant la part belle à la voix de George Hirsh, remarquable de justesse et d'agressivité et mettant relativement bien en valeur des guitares incisives qui n'en conservent pas moins leur clarté.
Même si la vitesse est toujours importante ("Brightest Song", "Tourist", "Life Moves On"), elle ne constitue plus l'objectif majeur de Blacklisted. Ce dernier met également l'accent sur des mid tempos hystériques entrecoupés de nombreux changements de rythmes ("Bruising Serenade", "What's Wrong with George", "Old Friend") démontrant que le combo a très rapidement gagné en maturité sans pour autant perdre de son énergie.

A côté de ces morceaux traditionnellement hardcore on en retrouve d'autres, sinon plus travaillés, du moins plus inspirés. Développant des accords plus torturés proches du côté maladif de Modern Life is War ou Give Up The Ghost, "Mother Superior" ou "Do You Feel" exacerbent le côté sombre de Blacklisted tout en suggérant une direction musicale potentielle future.

Bref, The Beats Goes On constitue un album au style direct, simple, efficace, offrant une bonne décharge juste avant les fêtes. Toutefois, même si Blacklisted semble s'affirmer comme une valeur sûre du hardcore US, il lui faudra redoubler d'effort pour pouvoir sortir franchement du lot. A condition d'avoir une existence plus longue que la moyenne des groupes de hardcore,le potentiel décelé dans sa musique devrait lui permettre de tendre vers cet objectif.

A écouter : "Tourist", "Mother Superior", "Do You Feel"