Mon coup de coeur du moment (ou coup de boule c'est selon...). Ils prouvent ici qu'on a pas forcément besoin de double pédale pour se prendre un gros pavé dans la tronche. Le chanteur impose une voix rocailleuse très efficace. Le rythme est lent mais lourd. Chaque coup t'écrase encore un peu plus et lorsque la mélodie s'installe, elle est tout de suite broyée par une tornade de violence poussée à l'extrême (modest machine). Pas un seul instant de répit, c'est bien simple cet album donne envie de tout détruire.
Black Sheep Wall
Postcore

I Am God Songs
Chronique
Le mur de mouton noir. Etrange traduction, mais à l'écoute de I Am God Songs, premier album de Black Sheep Wall, on n'a plus envie de rire. Groupe sorti de nulle part, qui a posé sa basse au milieu du chemin et interpelle à la première écoute. Le truc qui racle la terre en avançant, qui te colle au mur en effleurant ses cordes. Pour simplifier, un truc lourd, lent, et massif. Vous avez sans doute déjà entendu cela pour de nombreux albums, parfois pour se retrouver au final avec un disque mou et banal. Pourtant, ici, il n'est point question de publicité mensongère...
Quelques mots issus de la session d'enregistrement, puis un bruit de batterie à fissurer les vitres. La base rythmique est poussée au maximum. Un tempo lent, comme si Black Sheep Wall prenait le temps de mettre la force dans ses coups. Et c'est principalement la force de Black Sheep Wall, assommer son auditeur, le faire ployer sous un chant gras, raclant le fond de la gorge, et des instruments au ras du sol, si ce n'est carrément posés dessus. On retrouve la noirceur de Neurosis, en plus lourd. Même les interludes (D327ht2qwbref2 5g2 et DJewbf348thoqab) font vibrer les vitres, alors qu'elles sont pourtant les parties les plus légères de I Am God Songs. La voix sonne comme un cri d'outre-tombe, agonisant, et même lorsque quelques parties musicales sonnent plus lumineuses (sur Modest Machine par exemple), elles sont vite piétinées et baignées dans cette haine éprouvante. Xiomara, concluant I Am God Songs sur 13 minutes semble construit à l'envers. Une longue intro faite de sons disparates, comme un nuage de voix indistinctes, puis au bout de 9 minutes 30, la masse s'abat. Encore plus puissante, le chant devenant presque des cris tandis que des spoken-words défilent. Que ce soit Care By Carcinogenic, Nihility ou Ten Fucking Billion, le rythme n'accélère jamais, la voix reste presque invariable, les cordes ne changent pas de ton, donnant l'impression d'instruments à quelques notes, pouvant lasser l'auditeur à force d'écoute ou même lors d'une seule et unique écoute. Car c'est bien là l'un des seuls points faible / fort de Black Sheep Wall : sa monotonie. Peu de variations, peu de changement, la même haine linéaire. Certains groupes ont une approche variée de la musique, tout en restant dans un style proche (les grands noms comme Cult Of Luna, Neurosis, Isis, ...), mais ici, I Am God Songs est un mur droit, presque lisse mais heureusement imposant et agréable.
On ressort d'une écoute lessivé, épuisé, piétiné. L'orage s'est abattu et les sombres nuages disparaissent au loin. I Am God Songs vient de se terminer, mais on voit déjà poindre d'autres cumulus empli de notes à nous clouer au sol. Black Sheep Wall n'a de comique que le nom, le reste fera disparaitre ce sourire sur vos visages en quelques secondes. A consommer sans retenue, sauf si vous avez peur de l'angoisse personnalisée...
"I Am A Vision Of Nothing, Born To A World That Hates Me"
Les critiques des lecteurs
Mon coup de coeur du moment (ou coup de boule c'est selon...). Ils prouvent ici qu'on a pas forcément besoin de double pédale pour se prendre un gros pavé dans la tronche. Le chanteur impose une voix rocailleuse très efficace. Le rythme est lent mais lourd. Chaque coup t'écrase encore un peu plus et lorsque la mélodie s'installe, elle est tout de suite broyée par une tornade de violence poussée à l'extrême (modest machine). Pas un seul instant de répit, c'est bien simple cet album donne envie de tout détruire.
Gras et massif, du sludge puissant qui poutre et brise n'importe quel mur.
Putain de gros pavé dans la face que ce I Am God Songs. Le truc le plus lourd qu'il existe dans le domaine Post-Hardcore / Sludge. Black Sheep Wall traîne, rampe, puis broie ton petit corps sans vergogne et te laisses les oreilles vides. Tellement massif qu'il est épuisant d'aller jusqu'au bout de l'album. Une expérience à tenter néanmoins.
Une prod' parfaite, des riffs qui coulent, une basse qui se montre, un chant au combien maitrisé et une batterie qui fait ce qu'il faut quand il faut.
On pourrait croire à l'album parfait, et si se n'est pas le cas, on en est pas loin. Pour un 1er album, c'est plus que convainquant, me tarde de voir à quoi va ressembler le prochain.
énorme violence, une envie de tout péter, c'est malsain comme il faut, merci pour cette découverte. Je regrette juste la dernière chanson avec ses 9 minutes de.... rien en fait.
Mais sinon le reste est vraiment extra. lourd, très lourd, faisant grandir un malaise continue chez l'auditeur.
j'ai envie de donner un bon gros 15 pour les 4 chansons que j'ai écouté sur leur myspace car elles sont tout bonnement géniales!
bon c'est vrai que pour le style on peut en discuter pendant des heures mais on reconnait la voix typiquement hardcore, encore plus arrachée ici, la basse bien grasse comme Mastodon(des 2 premiers Cd) pour le slugde, de beaux roullements de batterie par intermitence, et des guitares accordées super basses à souhait (pour le post-core). on peut dire qu'ils ont de bonnes influences.
On pourrait trouver cela fort classique mais ce qui est prenant c'est surtout l'ambiance, la noirceur, la haine exprimée, le sentiment d'oppression. ce qui donne énormément de relief aux chansons. et l'effet de répétition et de longueur qui rend les chansons plus intenses. je trouve qu'il en ressort aussi une profonde tristesse, l'émotion est palpable comme sur Modest Machine.
que dire de plus un album énorme.
je n'arrive pas à ma lasser de la violence de Lambgayyy. Ce morceau est génial, la meilleure du cd.
Oui oui, Black Sheep Wall est un code pour le jeu pc Starcraft ;)
Sinon, pour le Postcore / Post-hardcore, c'est en effet un peu un gros fourre-tout, comme le Néo à son époque. Seul soucis, en quoi d'autre le classer ? Hardcore ? ;)
C'est vrai les gars, le "postcore" est devenue une vaste poubelle de laquelle on a banni toute prise de risque. Et Black Sheep Wall ne mérite pas telle estampille. Ce disque est un grand coup de pied au cul à toutes les productions bourgeoises (ouais, vous savez de qui je parle...) du moment...et à dire vrai, ça fait du bien ! Je comprend le clin d'oeil "Eyehategod", (cf. Sugar_SG) même si finalement on en est loin...enfin bon, ça secoue pas mal les cages à miel.
Encore !
P.S.: le patronyme vient d'un jeu vidéo...
Un album d'une lourdeur inouïe, comment font-ils pour toujours enfoncer l'auditeur plus bas dans la terre à chaque riffs ? Niveau c'est exemplaire.
Je rejoins zurb pour le style, Black Sheep Wall n'a rien de postcore c'est du tout simplement un CD à ranger aux côtés d'Eyehategod.
énorme énorme énorme! Un son exemplaire, des morceaux incroyables (la fin de "Xiomara (aka Lamb... Gayy)" qui explose tout!). Tu crois avoir atteins le sommet de la lourdeur qu'ils t'enfoncent le clou droit derrière. Inutile d'écouter ce disque sur sa petite chaîne hi-fi, ça serait ridicule. Non, là faut investir dans du gros matos, le seul moyen d'apprécier ce disque pachydermique!
Par contre je vois pas en quoi ce disque est un album de post-hardcore, ce terme commence à être utilisé pour tout et n'importe quoi. C'était pareil il y a quelque années avec l'emo.
Je me souviendrais toujours de ce pote qui, après nous être retrouvés par hasard dans un bar, me balance les écouteurs de son iPod et me dit : "Mec, check ça, j'ai jamais rien écouté d'aussi violent" ! C'était Black Sheep Wall !
Dans le genre "rouleau compresseur musical", je crois qu'on a jamais fait mieux ! Quelle rage, quelle puissance, quelle folie destructrice mais quel bonheur ! Un des rares groupes pour lequel je donnerais n'importe quoi pour le voir sur scène !
J'attends la suite avec une impatience fébrile...