Black Pyramid ne fait pas les choses à moitié. Aussi, lorsque le groupe déboule avec une imagerie accrocheuse, une carte de visite longue comme le bras et un nom qui hurle « écoutez-moi ! », ce n’est surement pas pour faire dans la finesse, en attendant que quelqu’un daigne poser une oreille sur sa démo. Non, Black Pyramid savate méchamment la porte d’entrée et se pose direct dans le salon pour immédiatement le dégueulasser comme il faut de riffing gras. On balance d’abord, on réfléchit après.
Le groupe décoche ici trois titres d’un Stoner / Doom jouissif au possible, direct et franc, avec pour seul but l’efficacité. Bien sur, le mighty Sabbath est encore une fois là en filigrane, c’est inévitable… sauf que, si Black Pyramid rend hommage et respecte, le groupe ne s’empêche pas pour autant de secouer un bon coup l(es) ancien(s).
Entrée en matière sérieuse sur un bon gros Stoner / Doom bien classique et bien joufflu qui renifle le Acrimony worship à plein nez. C’est lourd, gras, imperturbable, le solo de guitare est au-delà du psychédélisme et résonne comme un véritable hymne à la défonce. Déjà fait, mais « aïe » quand même. Y’a pas à dire, c’est terriblement bien senti pour un premier (!) jet. Riffs centraux mastoc, section rythmique aux reins solides, déclamation imposante et timbre granuleux à souhait sont au rendez vous donc ça avoine sec.
Sauf que cette belle application ne tient pas en place et que le groupe révèle assez vite sa vraie nature. Celle d’un combo remuant, totalement incapable de tenir en place. Car c’est bien cela qui va qualifier au mieux la prestation des gars du Massachusetts sur ces trois titres : loin du dépouillement extrême, du ralentissement général que certains semblent considérer comme une obligation tacite ou encore du culte exclusif du riff sabbathien, le trio se la joue foutrement rock n’ roll.
Black Pyramid a le Stoner / Doom bon vivant et rythmé. Aucune surprise ou presque alors de voir surgir, par exemple, un passage psyché quasi Postquelquechose que ne renierait pas And So I Watch You From Afar sur Mirror messiah avant une inévitable rechute - soit de gros riffs enfumés qui arrachent. Et, bien évidemment, non content de nous assurer de son potentiel énorme en deux titres, le groupe n’hésite pas à sortir l’artillerie lourde histoire de clôturer sa démo bien comme il se doit et de nous en faire baver. C’est l’heure de No life king et autant dire qu’il vaut mieux avoir bien accroché les cadres dans la baraque : ce titre est une charge, une véritable cavalcade Stoner bovine franchement jouissive, dopée d’influences Sludge, et qui, lancée à toute berzingue, évoque bien moins les psychotropes que la testostérone. Gros. Sauf que c’est déjà la fin.
Black Pyramid connaît ses gammes et les récite à merveille le long de compositions vivantes, sans le moindre temps mort: en un peu plus d'un quart d'heure, le combo impressionne déjà par sa force de frappe. Aussi puissament hypnotique qu'il sait être véhément le moment venu, le groupe n'a de cesse de nous sortir de la torpeur dans laquelle il nous avait pourtant si aisément plongé... et c’est bien sur là que les choses deviennent intéressantes, mais s’arrêtent, du coup, bien trop vite. Et oui, trois titres c’est peu, bien trop peu. Vite, la suite!
L'intégralité de cette Demo est en libre téléchargement depuis le myspace du groupe.
A écouter : Dans l'attente du gueuleton de rock gras � venir.