Black Orchid Empire

Rock Alternatif

Royaume-Uni

Tempus Veritas

2023
Type : Album (LP)
Labels : Season Of Mist
Tracklist
01. Tempus Veritas02. Hydrogen
03. The Raven
04. Last Ronin05. Scarlet Haze
06. Deny The Sun
07. Glory To The King
08. Summit
09. Weakness
10. Vesuvius
11. Latimer

Chronique

par OonaInked

La coutume imposerait une critique structurée - thèse, antithèse, synthèse, mais comme dirait Karim Debbache, « les longs discours, c’est pour les longs métrages », et ce 11 titres peine à dépasser les 35 minutes - ce qui est court, pour un album de Prog, vous en conviendrez. Ne vous méprenez pas : ce n’est pas la taille qui compte, ces 35 minutes ne vous laisseront pas sur votre faim et vous aurez réellement l’impression d’avoir écouté un album réfléchi, pas juste un enchaînement de singles entrecoupés de préludes pour meubler. Après le conceptuel Semaphore (2020) chez Long Branch Records, le trio londonien nous régale d’un quatrième effort signé chez Season Of Mist, s’éloignant de la veine alternative d’un Biffy Clyro de 2013 pour se rapprocher du Progressif plus récent, n’en déplaise aux fans de TesseracT et Monuments.

C’est après l’habituelle intro instrumentale planante que nous découvrons la nouvelle facette de Black Orchid Empire : au revoir le mastering brut et un peu plat, place au feutré, à la profondeur et la réverbération. Alors, qui dit “feutré” ne veut pas forcément dire doux et nonchalant : Paul Visser ne fait pas dans la dentelle, ni à la voix ni à la guitare. Les riffs sont énervés, l’intensité soutenue, notamment sur Summit et Vesuvius, est vraiment maîtrisée, et la ballade Scarlet Haze ne créera pas d’effet dent de scie mais plutôt un moment de répit, une pause pour éviter l'essoufflement. Seul reproche : la basse se fait discrète face aux autres instruments. Dave Ferguson s'endort un peu trop sur la fondamentale ou l’octave, et celles-ci se retrouvent par moments noyées dans les riffs de la guitare lead.

Vous l’aurez compris : pas tout à fait Rock Prog, pas tout à fait Djent, nous avons affaire à un melting-pot d’influences Metal modernes avec une approche presque plus directe du genre. SoenWheel, Karnivool, Caligula’s Horse, chaque titre chatouille notre mémoire et fait écho à ce qui plaît dans chacun de ces groupes, sans donner l’impression de plagier… Pour ça, il faudra attendre la moitié de l’album : le refrain de Deny The Sun aurait parfaitement pu être chanté par Andy Cizec, mais ce sera l’unique occurrence. Certes, il serait facile de critiquer Tempus Veritas pour son manque d’originalité, que ce soit pour la pochette semblant pompée sur Hospice (2009) de The Antlers ou pour le fond du propos. Les thèmes abordés ne seront que trop familiers : les notions de destin, de défaitisme, le protagoniste en quête de salut et son rapport à la vie, à la mort, au danger… En même temps, il est compliqué d’être révolutionnaire quand le genre a déjà connu plusieurs “vagues” de renouveau à travers les décennies, chaque formation élargissant davantage ce que regroupe le terme-parapluie.

Est-ce suffisant pour qualifier Tempus Veritas d’album “de la maturité” ? Peut-être pas. Devriez-vous pour autant passer à côté ? Non. Allez zou, on va jeter une oreille de ce pas ! :)

14

Les critiques des lecteurs

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