Ceux qui avaient succombé au charme de Delorean en 2005 attendaient un nouveau voyage dans le temps signé Black Mountain avec impatience. Il aura donc fallu attendre trois ans pour que Stephen Mc Bean et ses compères nous balancent dans les gencives ce In The Future ; nom étrange pour un groupe qui semblait plutôt tourné vers le passé, période 68 / 74 pour être précis. Alors album expérimental préfigurant du futur ou retour au rock pysché des 70's?

Il ne faudra pas longtemps pour s'assurer que cet album sera une nouvelle fois placé sous le signe du summer of love et de sa féconde trainée artistique. Car oui le nombre de groupes faisant revivre le mythe des 70's pullule en ce moment, nostalgie d'une époque que la plupart de ces musiciens n'ont pas connu (a la fois qui les blâmerais, le concert de reformation de Led Zeppelin a bien été un des événement majeur de 2007); et à ce petit jeu certains arrivent à se démarquer de la masse et apportent leur contribution à des courants qui semblaient pourtant taris. Black Mountain en fait sans nul doute parti, dans le genre rock psyché revival les canadiens font très fort.

Delorean avait été un petit bol d'air frais, le groupe arrivait à rendre pop des titres psychés sans que cela ne choque, tube sur tube le quintet alignait son savoir faire et son feeling à l'ancienne, le tout avec une sincérité incroyable. In The Future sera lui beaucoup moins enjoué que son prédécesseur, le coté pop s'atténue et les influences vont piocher plutôt du coté d'artistes plus sombres comme Black Sabbath (la fin de Tyrants) ou Neil Young (avec parfois d'incroyable similitude vocale comme sur Stay Free). Certes un tel grand écart semble sur le papier voué à la déchirure mais Black Mountain arrive à lier toutes ces affinités dans des titres longs et cohérents.
Le coté psyché est lui aussi plus recherché, on pense au mouvement krautrock sur de nombreux passages et certaines incursions d'éléments « électroniques » (Wucan) poussent Tangerine Dream dans le cercle grandissant des influences brassées par le groupe.
Une grande pièce de plus de 16 minutes, Bright Lights, synthétisera la direction prise sur cet album qui s'annonce déjà comme une valeur sûr de 2008.

Plus sombre et mélancolique ce nouvel album de Black Mountain va peut être repousser ceux attirés par le coté plus festif de leur précédent opus; pour ceux que ça ne dérange pas, In The Future risque bien de revenir souvent hanter leur platine (vinyl si possible!); Black Mountain synthétise et apporte sa patte à des styles pourtant surpratiqués, un bel exploit. Amateur de psyché, de l'ambiance 70's et d'artistes comme Neil Young jetez y une oreille, les albums comme cela se font rare.