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Biographie
Black Light Burns est un groupe de Rock / Metal Indus formé par Wes Borland au chant et à la guitare (Limp Bizkit, Big Dumb Face, Eat The Day), Marshall Kilpatric à la batterie (The Esoteric), Sean Fetterman à la basse et Nick Annis à la guitare (Turn Of The Screw). Après environ un an de publications de démos sur leur myspace, le groupe sort son premier album Cruel Melody en juin 2007, sous le label I Am:Wolfpack de Ross Robinson, enregistré avec les fameux Danny Lohner (Nine Inch Nails), Josh Freese (A Perfect Circle) et Josh Eustis (Telefon Tel Aviv). Seulement quelques mois après la sortie de l'album, Black Light Burns sort un album de reprises intitulé Cover Your Heart comprenant entre autres Devil Inside de INXS et Blood Red Head On Fire de Big Dumb Face, ainsi qu'un DVD avec des bootlegs de leur tournée promo et le making-of de leurs clips. Le groupe revient en 2012 avec The Moment You Realize You're Going To Fall.
Après la très grosse surprise de Cruel Melody sorti en 2008, il aura fallu pas moins de 4 ans à Wes Borland et sa bande de petits chimistes de l'indus pour remettre le couvert. Si Cruel Melody avait marqué par sa déferlante de bonnes idées, de créativité exprimée sans complexes, on avait du mal à imaginer comment le groupe allait rebondir après un tel album. Autant le dire tout de suite, cet album est un contrepied extrêmement intelligent à ce à quoi nous aurions pû nous attendre. Certains aimeront ce léger virement de bord, d'autres préfèreront Cruel Melody. Autant clarifier les choses tout de suite.
The moment you realize you're going to fall est, à l'instar du précédent opus, toujours aussi original, toujours aussi percutant et toujours aussi bien produit. Si Cruel Melody avait mis l'accent sur une espèce de pop indus léchée aux riffs pachydermiques entrecoupée de plages plus atmosphériques/électro avec son étalage de mélodies inparables, ce deuxième album studio s'articule plutôt autour d'un bloc indus beaucoup plus prononcé et plus homogène. Exit les refrains pop entêtants, place ici à tout une palette de compositions violentes, malsaines, où la noirceur ambiante est presque palpable, avec leurs lots d'ambiances froides, maladives et un brin désespérées. En pratique, cela donne un album à la saveur douce amère au premier abord, avec moins de compositions rentre dedans, moins d'accroche immédiate, moins de riffs de tueurs que sur le premier album, et un objet globalement plus difficile d'accès. Passé la première impression de "mouais je préférais Cruel Melody", on commence à voir où Borland veut nous emmener : ailleurs. Ne cherchez plus les comparaisons avec Cruel Melody, elles sont inutiles, cet album est au final complètement différent, son approche artistique radicalement opposée, et putain qu'est-ce que c'est bon !
Musicalement parlant, Borland atteint des sommets de créativité : des détails à foison, des structures classiques refrain/couplets magnifiées par des ambiances glaciales, et ce duo basse/guitare tantôt bluesy tantôt gras et incisif, c'est un pur régal. La batterie est un peu en retrait, afin je pense d'éviter une surexposition superflue permettant de mettre en valeur de courts moments de rythmique endiablée. Enfin parlons de la voix : Borland vous surprendra, sa voix ayant gagné en nuances, en variations, maîtrisant les passages hurlées et clairs à la perfection. La classe !
Une composante indus façon Borland (semi atmosphérique, semi percutant) qui domine l'ensemble de l'album (How to look naked, Burn the World, We light up, ...) et des pistes plus expérimentales très intéressantes : Torch From The Sky avec son vocodeur chaotique et ses solos aériens façon Gilmour, Because of You avec sa rythmique et ses riffs pesants, The Colour Escapes où Wes Bowie se la joue mystique oriental, ou encore Grinning Like a Slit et son refrain incroyable.
A noter que pour cet album, Borland n'est plus accompagné des stars de production du premier album, il est en solo derrière les manettes, et le moins que l'on puisse dire c'est que ça se sent : une approche moins "Nine Inch Nails", plus personnelle, et à la longue plus convaincante. Tout comme sur Cruel Melody, la première moitié de l'album est énergique et brut de décoffrage, tandis que la seconde moitié laisse la place aux ambiances et compositions tordues que Borland semble apprécier ; des titres sombres, bien faits et toujours cohérents avec le reste de l'album. Un régal.
Au final, cet album, beaucoup plus violent que le précédent, et paradoxalement moins "catchy" laissera une marque indélébile dans votre inconscient musical, laissez vous emporter par cet objet difficile d'accès, vous ne regretterez pas. Ni moins bon ni meilleur que Cruel Melody (à vous de juger, les goûts et les couleurs tout ça tout ça), Borland signe là un deuxième album studio de qualité, et ça, ça fait rudement plaisir. Black light burns n'est plus un side-project ambitieux suivant de loin des grands noms de l'industrie (NiN), c'est désormais une entité musicale artistiquement convaincante, qui, à n'en pas douter, a de beaux jours devant elle.
A écouter : Parce que vous ne le regretterez pas...
Le line up du projet avait de quoi faire rêver : regrouper Wes Borland (guitariste de Limp Bizkit) au chant et aux guitares, Danny Lohner (Nine inch Nails) et Josh Eustis (Telefon tel Aviv) à la programmation ainsi que Josh Freese derrière les fûts (A Perfect Circle, NiN) pour enregistrer un album, sous l'impulsion de Borland, c'était déjà intrigant. De là à accoucher d'un album réussi, on ne préférait pas trop se mouiller et attendre patiemment la sortie du bébé, c'est chose faite depuis un bon moment, et force est de constater que c'est une franche réussite. Sorti en 2007 de façon assez discrète, cette collaboration est le fruit d'efforts de Borland à vouloir s'affranchir petit à petit du biscuit mouillé, et de construire quelque chose de ses propres mains, aidé par la crème de la crème niveau indus. Un album très personnel, mais d'une richesse incroyable, en voici la chronique...
Les premières impressions sont bonnes, très bonnes même. Wes Borland s'est manifestement débarrassé de l'encombrante étiquette Nu qui lui colle à la peau depuis un bout de temps, pour enfiler sur cet album une casquette qu'on ne soupçonnait pas chez lui, celle de la maturité musicale. Évidemment, les gens qui l'entourent y sont pour beaucoup, mais cette démarche artistique fait vraiment plaisir, et on reste soufflé par cet album de rock indus absolument magistral ! L'album est une compilation de morceaux très différents, ayant tous une touche plus ou moins évidente de rock indus. Histoire de brouiller les pistes dès le premier morceau et de montrer à tout le monde que cet album est surprenant (à bien des égards), Borland nous propose du... stoner ! Un refrain facile mais bien interprété, des guitares au son clinquant, et une section rythmique inspirée, le tout enrobé d'un mix indus des plus agréables, font de cette première chanson une introduction efficace : ce "Mesopotamia" pourrait figurer au répertoire de Queens of the Stone Age, et constitue un contre pied magistral pour tous ceux qui attendaient cet album comme une rolls royce de l'indus ! Patience...
La suite sera indus ou ne sera pas ! "Animal" puis "Lie" et son riff terrifiant sont là pour attester du talent de Borland à composer de véritables pépites crasseuses, avec un son et des refrains accessibles mais indéniablement puissants, des paroles bien tournées et intéressantes, et une capacité à transporter l'auditeur dans une atmosphère étouffante. Les arrangements sont magnifiques (merci les copains), et les guitares sonnent de façon assez étonnante, mention spéciale à "Lie" qui est vraiment bluffante : la couleur d'un NiN, la puissance d'un A perfect circle au service d'un songwriting vraiment inspiré. Wes Borland est en forme et c'est tant mieux ! Viendra Coward, chanson plus posée, mais pas dénuée d'intérêt, toujours dans la veine rock / indus, où il confirme ses talents de chanteur, c'est propre et maîtrisé, un vrai régal ! La chanson suivante "Cruel Melody" est une des meilleures de l'album, et là encore Borland nous surprend puisqu'il abandonne pour un temps le métal indus "rentre dedans" pour nous servir une sorte de ballade moitié indus moitié pop absolument géniale, avec un refrain et une mélodie superbes, un bridge à la gratte folk à vous couper le souffle, juste avant d'entonner la dernière partie de la chanson : une envolée sauvage superbement maîtrisée qui provoquera chez l'auditeur non averti démangeaisons dans les pieds et grosse patate pour la suite. La suite justement avec The Mark, chanson assez courte (3 minutes) mais qui mettra vos neurones à l'épreuve avec son riff pachydermique, annihilant ce qui vous restait d'aprioris à propos de cet album.
On passe à la seconde moitié de l'album, avec une dominante expérimentale : Borland aurait pu se contenter d'en rester là avec cette première demi heure sans écarts, sans faute de goût apparente, mais il rempile avec une autre demi heure plus nuancée, avec des compositions dont certains feront abstraction, alors que d'autres y trouveront leur compte d'émotions (New Hunger, I am where it takes me, Iodine Sky) pour peu qu'on apprécie les compositions fleuves tantôt hypnotiques tantôt aériennes, à la limite de l'électro planante. On trouvera également sur cette deuxième partie des passages Nu plutôt convaincants (4 walls, One of yours) et une pépite de noirceur : Stop a Bullet, sorte d'ode à la musique indus avec tout ce qu'il faut pour devenir un hit. A noter que l'avant dernière chanson, en plus d'être vraiment bien composée (I am where it Takes me) est interprétée en duo avec Johnette Napolitano de Concrete Blonde, pour un rendu à l'émotion palpable, un régal pour les oreilles.
Au final c'est bel et bien un album brillant, sans vraiment d'étiquette principale puisqu'on oscille entre indus, métal, et bizarreries planantes. On sent que l'ensemble des protagonistes à l'origine de ce projet ont mis tout leur talent respectif à l’œuvre, un certain plaisir aussi, pour faire de cette galette un pot pourri (absolument pas pourri) d'élégance et de puissance dont la beauté n'égale que la noirceur et l'efficacité. Un must have !
A écouter : tous les jours pendant une semaine
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