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Biographie

Black Inked Ocean

Toulouse, 2017. Thomas Loupy (guitare), Dimitri Casteldo (batterie) et Marjorie Bicheron (chant) fondent Black Inked Ocean avec la volonté de faire du Metalcore tout en gardant un approche très mélodique, notamment grâce à du chant clair féminin. Le line-up se complète petit à petit avec Nabil Belkacemi (basse), Cédric Binder (screams), et Axel Roy (guitare). Ensemble, ils enregistrent un premier EP, Wild Mind, qui sort en juin 2019.

Chronique

Wild Mind ( 2019 )

Black Inked Ocean et moi, c’est l’histoire d’un retour en adolescence. Un post Facebook random, par quelqu’un que je ne connais même pas, qui me tombe par hasard sous les yeux la semaine dernière. « Voici notre nouveau titre, notre EP sort vendredi prochain ». J’aurais pu ne pas cliquer. A mille autres reprises, pour mille autres groupes, je ne l’ai d’ailleurs pas fait. Mais cette fois je me suis laissé tenter. Je découvre Chances, puis rapidement, le premier extrait Strangers que j’avais donc raté quelques semaines plus tôt.
Et instantanément, à l’écoute de leurs titres, je retourne de dix ans en arrière, à l’époque où je traînais avec Exceed ou avec Playgirl (on se souvient <3 ), à l’époque où on écumait les skateparks toutes Vans dehors en écoutant du Punk-Rock ou du Metalcore, à l’époque où j’ai fait les quatre-cent coups avec ces potes-là, du haut de toute la confiance qu’on a quand on a vingt ans. Ce flashback est d’autant plus marqué que comme Black Inked Ocean, je suis toulousain. Les choses que ça m’évoquent, eux doivent les vivre, et peut-être aux mêmes endroits, peut-être avec des gens que j’ai croisé.

Toute madeleine de Proust laissée de côté, que reste-il ? Le sextet propose un Metalcore ultra mélodique, qui se démarque de la masse grâce à des influences Pop-Rock non dissimulées. Si ça se traduit dans les compositions (le riff d’intro de Strangers sonne carrément Punk-Rock mélodique, le mid-tempo Walls déconstruit l’aspect « bourrin » que peut avoir B.I.O.), la façon la plus évidente de mettre en place ces influences passe par le chant, partagé à peu près équitablement entre du growl et du chant clair féminin. Cette voix est clairement Rock, simple et mélodique, proche de ce qu’on entend chez Flyleaf ou chez Paramore (ou chez les regrettés toulousains de Playgirl, tiens). Le groupe se sert de ce chant pour proposer des refrains dynamiques, entêtants, faciles à reprendre en chœur, offrant une dimension vraiment accessible par contraste aux couplets qui sont souvent bien plus velus et costauds, et menés par du growl (Wasteland, Hatred…). Le chant hurlé est moins grave et caverneux que dans la moyenne des groupes de Metalcore, mais n’en est pas moins qualitatif dans son style. Dommage cependant de ne pas beaucoup utiliser possibilités offertes par le fait d’avoir deux voix en même temps (harmonies, contrechants…) en dehors de quelques phrases très ponctuelles dans certains refrains ou dans le pont de Chances.

En dehors du chant, musicalement ça tient la route, on sent que les Sudistes ont clairement compris leur sujet. De dissonances djenty (Chances, la fin de Strangers) en rythmiques brise-nuques XXL (fin du second couplet de Wasteland, final de Hatred), de refrains péchus (sur tous les titres, en fait) en riffing incisif (deuxième couplet de Chances, deuxième couplet de Hatred...), les morceaux ne tombent pas dans l’évident piège inhérent au genre : aucune monotonie à déplorer ici. L'intro et les couplets de Wasteland sont par exemple délicieusement Hardcore. Si Cédric Binder amorce la plupart des titres avec son chant crié, Marjorie Bicheron s’occupe de désamorcer ce schéma sur les deux dernières pistes. La formule basique « couplet rentre-dedans / refrain mélodique » est aussi mise à l’épreuve dans Walls pour éviter toute lassitude, ainsi que dans Strangers ou le second couplet fait office de pont plus calme. Rien n'est donc vraiment répétitif et permet une écoute fluide et intéressée.
Côté prod, ça reste très honnête pour un premier effort, mais si on voulait chipoter on pourrait dire que la basse reste globalement trop discrète alors qu’elle pourrait apporter un peu plus de lourdeur dans les parties « déménageurs bretons », ou un peu de mélodie dans les rares passages où on la devine un peu en avant (second couplet / pont de Strangers).

Wild Mind est donc un franc succès, rafraîchissant dans le paysage Metalcore pour son côté easy-listening assumé et réussi. Quant à la dimension nostalgique, écoutez, ça ne parle sûrement qu’à moi et à une poignée de potes, mais bon… Pour les autres, il reste les indéniables qualités musicales de Black Inked Ocean.

A écouter : Chances
Black Inked Ocean

Style : Metalcore mélodique
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Origine : France
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