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Biographie

Black Cross

Rob Pennington - chant
Evan Patterson - guitare
Ryan Patterson - guitare
Nick Thieneman - basse
Forrest Kuhn - batterie

Formé à Louisville en 2001 sous l'appellation Black Widows, le line up à cette époque se compose de Rob Pennington (chant, ex-By The Grace Of God, Endpoint), Ryan Patterson (guitare, ex-National Acrobat, Automatic), Evan Patterson (basse, ex-National Acrobat) et Thommy Browne (By The Grace Of God, Automatic). Le groupe enregistre un premier ep pour Initial Records, intitulé Stop A Beating Heart, rejoignant Equal Vision dans la foulée, mais se voit forcé de changer de patronyme en raison du nombre important de formations ayant opté pour Black Widows. Black Cross est né.
Fin 2002, Black Cross entre en studio avec le producteur J.Robbins pour enregistrer Art Offensive, premier full length. Sorti en 2003, ce dernier obtient pas mal de succès et le groupe part sur les routes avec Give Up The Ghost, The Hope Conspiracy, Thursday, These Arms Are Snakes parmi tant d'autres.
Rapidement, les changements de line up, les autres formations des membres du groupe et les responsabilités familiales reprennent le dessus sur Black Cross qui devient side-project. Thommy Browne quitte le groupe pour se consacrer à sa famille. Il est remplacé par Sean Johnson, puis Matt Jaha. Evan forme Breather Resist et Ryan, Coliseum.
Excepté Sink, Knives & Chrome ep, sorti en 2005, Black Cross apparaît inactif. Pas pour longtemps. Dans l'année, un nouveau line up commence à écrire de nouvelles compositions. Evan passe de la basse à la guitare et un nouveau bassiste, Nick Thieneman (Young Widows) fait son apparition. Le groupe est rejoint par Forrest Kuhn (Sunspring, Halifax Pier) à la batteuse et l'aventure repart dés janvier 2006.

Un an plus tard, Black Cross entre en studio avec Chris Owens pour enregistrer le très attendu second opus, Severance Pays.

Chronique

Severance Pays ( 2007 )

Lords, Coliseum, Young Widows, Breather Resist, Slint. Autant de noms, autant de groupes révélateurs d'une certaine richesse artistique, d'un certain savoir-faire local. Même si l'appellation de bouseux colle encore et toujours à son âme, il faut bien se rendre à l'évidence. En matière de hardcore et de rock furieux, Louisville est actuellement The Place to Be.

Formé avec la ferme intention d'emprunter le chemin tracé par les formations Eighties de Washington DC, Black Cross frappe vite et fort, au moment où l'on s'y attendait le moins. Rude, acerbe, mal rasé, Severance Pays vient frotter son cuir de fermier tanné par le soleil sur nos peaux fragiles. D'aspect grossier, rustique, la formation du Kentucky nous ramène quelques années en arrière, privilégiant une certaine authenticité, une sincérité sans aucun artifice. De cette période, le quintet a conservé cette grosse assise rythmique, ce son brut de décoffrage, cette basse cinglante, bref ces sonorités particulières que l'on retrouve chez pas mal de formations du coin, Coliseum et Lords en tête, un volume exacerbé par une vélocité punk empruntée aux sonorités familières de Marginal Man ou Articles Of Faith. Imparable.
Loin d'insister dans cette direction, Black Cross la joue tout de même plus fine qu'il n'y paraît. Insidieusement, de manière lancinante, l'écoute de Severance Pays met au jour des influences qui dépassent largement le cadre de départ. Progressivement le son s'affinne, devient plus ambitieux et, entre emo punk et post hardcore 90, émerge un rock plus alambiqué, assez échevelé à mi-chemin de Fugazi et Hüsker Dü. Saupoudrant sa partition de lichettes mélodiques lachées çà et là, Black Cross ne fonce pas tête baissée, préférant une approche moins frontale, basée sur des variations et des relances habillées d'harmonies dissonnantes provoquant une légère tension qui vole en éclats lorsque le quintet laisse percer sa fureur ("Wolves", "Business is Everything", "One in Four").
De plus, même si Black Cross prend un malin plaisir à nous prendre à rebrousse-poil sur une grande partie de l'album, l'attitude se fait quelquefois plus caressante. Ainsi sur "Severance Pays", "Firelight" mais surtout "Chargin'", excellent mid tempo emo-poppy, où la filiation mélodique avec Hüsker Dü se fait plus palpable, sentiment renforcé par la voix chevrotante, légèrement nasillarde mais emplie de mélancolie de Rob Pennington.

Par son habileté à unir le hardcore cérébral de DC avec la fougue du rock sudiste, Black Cross réussit à mettre en place avec Severance Pays un mélange frais et détonnant qui refile la pêche. De quoi donner envie d'aller rentrer le foin.

 "Snake Oil" sur MS

A écouter : Chargin', Severance Pays, Snake Oil