Bishop Allen
Indie Pop

The Broken String
1 - The Monitor 2 - Rain 3 - Click, Click, Click, Click 4 - The Chinatown Bus 5 - Flight 180 6 - Like Castanets 7 - Butterfly Nets 8 - Shrinking Violet 9 - Corazon 10 - Middle Mangement 11 - Choose Again 12 - The News From Your Bed
Chronique
Bishop Allen, c’est un peu l’éclaircie inattendue qui accompagne certaines ballades bohèmes improvisées. En potentialité dès les premières secondes, au creux de l’horizon les suivantes, prête à poindre et qui soudainement décide à se montrer pleinement, pour être contempler.
"Click, click, click, click". 4 onomatopées, un effet ; au cœur, instantané et l’intronisation d’un morceau imparable, qui place la barre (très) haute et dévoile l’artillerie indie pop de luxe du duo new-yorkais. Arpège fragile, tintement de clochette, mélodie scintillante, refrain-smile, Bishop Allen trouve en un claquement de doigt la formule si prisée par les alchimistes : changer un matériel en or.
Mais réduire le combo à un seul titre serait lui faire injure. Bishop Allen, c’est avant tout un melting-pot de pop moderne, au sens noble du terme, capable de jouer avec les sous divisions du genre avec une impressionnante maîtrise. Offrant variations et fluctuations à foison, The Broken String passe ainsi de compos indie minimalistes à des titres riches de saillies exotiques ("The Chinatown Bus" et son cortège de trompettes/flûtes ou "Like Castanets" et ses sonorités South’).
Et c’est là la force des natifs du Brooklyn, de puiser leur inspiration dans le cosmopolitisme artistique de la ville, là où jazz, rock, soûl et pop dînent à la même table. L’album libère donc une énergie gorgée des noises propre aux ruelles de Manhattan, des fumées de ses cabarets et des effluves de l’Hudson River. "Shrinking Violet "emprunte ses accents à la tradition songwritter américaine (Bob Dylan, Simon & Garfunkel ), "Choose Again" au rock garage de The Lost Patrol et "Butterfly Nets" aux ballades suaves de The Feverfew (du fait de la présence pleine de grâce de Darbie Nowatka).
Car Bishop Allen est mélomane et joue avec toutes ses fibres. Parvenant à démontrer que fraîcheur ne rime pas forcément avec naïveté, l’équipée fait preuve d’un sens des arrangements prodigieux, gonflant la majorité de ses titres d’une orchestration raffinée (clavier, saxophone, clarinettes, violons) pour un résultat au final proche de certaines des prouesses d’Arcade Fire ("The Monitor", "Fligh 180"). C'est dire.
Bishop Allen sonne les cloches, donne le rythme avec les mains et distribuent des offrandes à ses fidèles. Pure produit de la scène indie new-yorkaise, encore à l’étape de bourgeon en terme de notoriété, souhaitons leurs que le printemps vienne vite.
En écoute sur myspace.