Biographie

Bishop Allen

On ne remerciera jamais assez les campus américains.
Début des années 2000, destinés à partager une même chambre, Justin Rice et Christian Rudder, se trouvent rapidement des affinités et se mettent à composer en duo, dans la plus pure tradition du songwritting anglo-saxon. L’émulation fait son travail et rapidement Bishop Allen sort son premier effort, nommé Charm School (2003), en hommage à cette rencontre née sous le signe de l’université, lequel sera auréolé d’un succès d’estime. Mais ces études sont  tenaces et le projet doit hiberner pendant 2 ans, avant que ses auteurs reprennent le chemin de l’écriture, et ce, pour se lancer dans un pari fou : créer un EP composé de 4 titres pour chacun des mois de l’année. Nom de code de l’opération : The EP Project. Bishop Allen sort ainsi 58 pépites pop en un an. Dingue.
Fort de cette pléiade de morceaux, le combo, qui se présente en tant que Justin Rice, Christian Rudder and Friends - du fait que beaucoup d’autres musiciens collaborent - , The Broken String va regrouper 9 de ses meilleurs travaux et ajouter 3 inédits. Premier album enregistré en studio, l’opus sort en 2007 via le label Dead Oceans.
Véritables coqueluches de la scène indie underground d’outre atlantique, le duo de Brooklyn s’apprête à débarquer en Europe. On les trouvera à Paris le 26 et 27 Novembre.

Chronique

The Broken String ( 2007 )

Bishop Allen, c’est un peu l’éclaircie inattendue qui accompagne certaines ballades bohèmes improvisées. En potentialité dès les premières secondes, au creux de l’horizon les suivantes, prête à poindre et qui soudainement décide à se montrer pleinement, pour être contempler.

"Click, click, click, click". 4 onomatopées, un effet ; au cœur, instantané et l’intronisation d’un morceau imparable, qui place la barre (très) haute et dévoile l’artillerie indie pop de luxe du duo new-yorkais. Arpège fragile, tintement de clochette, mélodie scintillante, refrain-smile, Bishop Allen trouve en un claquement de doigt la formule si prisée par les alchimistes : changer un matériel en or.
Mais réduire le combo à un seul titre serait lui faire injure. Bishop Allen, c’est avant tout un melting-pot de pop moderne, au sens noble du terme, capable de jouer avec les sous divisions du genre avec une impressionnante maîtrise. Offrant variations et fluctuations à foison, The Broken String passe ainsi de compos indie minimalistes à des titres riches de saillies exotiques ("The Chinatown Bus" et son cortège de trompettes/flûtes ou "Like Castanets" et ses sonorités South’).

Et c’est là la force des natifs du Brooklyn, de puiser leur inspiration dans le cosmopolitisme artistique de la ville, là où jazz, rock, soûl et pop dînent à la même table. L’album libère donc une énergie gorgée des noises propre aux ruelles de Manhattan, des fumées de ses cabarets et des effluves de l’Hudson River. "Shrinking Violet "emprunte ses accents à la tradition songwritter américaine (Bob Dylan, Simon & Garfunkel ), "Choose Again" au rock garage de The Lost Patrol et "Butterfly Nets" aux ballades suaves de The Feverfew (du fait de la présence pleine de grâce de Darbie Nowatka).
Car Bishop Allen est mélomane et joue avec toutes ses fibres. Parvenant à démontrer que fraîcheur ne rime pas forcément avec naïveté, l’équipée fait preuve d’un sens des arrangements prodigieux, gonflant la majorité de ses titres d’une orchestration raffinée (clavier, saxophone, clarinettes, violons) pour un résultat au final proche de certaines des prouesses d’Arcade Fire ("The Monitor", "Fligh 180"). C'est dire.

Bishop Allen sonne les cloches, donne le rythme avec les mains et distribuent des offrandes à ses fidèles. Pure produit de la scène indie new-yorkaise, encore à l’étape de bourgeon en terme de notoriété, souhaitons leurs que le printemps vienne vite.

En écoute sur myspace.

A écouter : "Click, click, click, click", "Rain", "Butterfly Nets"
Bishop Allen

Style : Indie Pop
Tags :
Origine : USA
Site Officiel : bishopallen.com
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