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Birds In Row a sans doute déstabilisé beaucoup de monde en dévoilant en premier « 15-38 » : chant clair, assez loin de ce dont on avait l’habitude sur les derniers clips comme « Weary » ou « Can’t Lie ». Néanmoins, il n’en fallait pas moins justement pour comprendre que We Already Lost The World offrirait autre chose qu’un You, Me&The Violence version 2018. Premier LP suite au changement de bassiste, dont les premières performances vocales furent sur Personal War et le split avec WAITC, on pouvait discerner quelques échos annonçant un mouvement progressif de la musique des Lavallois.
En choisissant ensuite « We Count So We Don’t Have To Listen » en titre d’ouverture et second single, c’est un retour en terrain plus connu que Birds In Row annonçait. On retrouvait les envolées Post-Hardcore, mais aussi le chant maintenu bien connu du frontman. En apparence, tout était parti pour prendre un chemin bien tracé, avec « Remember Us Better Than We Are » ou « Triste Sire » (rappelant le « Snakes » de Personal War). C’était sans compter sur la personnalité des musiciens, préférant se mouvoir légèrement à nouveau que rester dans un état stationnaire qui pourtant ne décevait pas en live.
Mais Birds In Row ne s’arrête pas à quelques titres que l’on attendait de pieds ferme : le trio parsème sa musique de quelques subtilités lissées dans l’ensemble, mais pourtant bien présentes (le court passage bass-only sur « Love Is Political », le démarrage de « We vs. Us », …), qui confirment une cohérence dans la composition (« Fossils », lorgnant par moment vers le Post-Rock).
Ainsi donc, le combo offre un nouveau visage, bien plus subtil (sans renier les qualités évidentes des opus précédents), à sa musique. Montrant à nouveau que le Darwinisme ne s’arrête pas aux espèces, mais s’intègre aussi dans l’art, l’évolution sera vraiment déstabilisante le temps de quelques écoutes. Les mots pour illustrer parfaitement ce sentiment sont d’ailleurs inscrits dans « Morning » : « Not looking forward to the good old times / For i don’t know how to keep all my shit together »
De fait, de part « Morning » ou « I Don’t Dance », We Already Lost The World gagne en superbe, et les éléments précédemment évoqués rappellent un peu la posture qu’avait pris Converge après son culte You Fail Me, générant une incompréhension aussi logique qu’illogique, si l’on se place tant sur l’attente que l’on avait que sur l’enchaînement artistique depuis Cottbus.
Birds In Row est Hardcore, Post-Hardcore, Rock, Punk, … Mettez-y les affinités que vous souhaitez (le rapprochement avec Modern Life Is War est toujours d’actualité), mais ce disque n’est ni plus ni moins qu’une évolution du Hardcore, justifiant l’étiquette « Post » tant vantée pour certains, et bénéficiant pour le coup d’une production assez fine (« Triste Sire »).
L’avis peut sembler dithyrambique, sans prise de recul véritable, mais pour autant cet opus a souffert d’un mois d’écoutes, passant au gré des états en fond sonore comme en séparation du reste du monde, sans jamais lasser ou s’inscrire en décalage avec les précédents passages dans la platine, se hissant facilement au niveau de l’album précédent en termes d’engouement.
Surprenant. C’est le mot que l’on utilisera le plus souvent si l’on passe de You, Me&The Violence à We Already Lost The World. S’essayant en apparence à de nouveaux aspects du Post-Hardcore, le lien avec Personal War est toutefois plus évident. Les aficionados de la partie la plus catchy de Birds In Row seront potentiellement les plus déçus, ceux qui attendaient une évolution et une nouvelle vision dans la musique du combo y trouveront plus facilement leur contentement.
Et personnellement, j’adhère à ce que propose cet album.
A écouter : 1
Bah mortel, grosse choummette