Birds In Row

Rockin' Hardcore

France

Personal War

2015
Type : Album (LP)
Labels : Deathwish
Tracklist
01. Intro 
02. Torches 
03. O'dear 
04. Weary 
05. Worried 
06. Snakes 
07. Marathon

Chronique

par Chris

Après nous avoir bien sonnés en 2012 avec le magistral You, Me&The Violence, leur premier effort pour Deathwish Inc. (label du chanteur de Converge Jacob Bannon), les Lavallois reviennent forts fin 2015 via un très beau split partagé avec leurs compères mayennais de WAITC et avec ce Personal War, particulièrement attendu par ceux qui avaient pris leur claque il y a trois ans et dont les joues piquent encore un peu aujourd’hui.
Captivantes dès le larsen inaugural d'une Intro faussement apaisée et annonciatrice d’un chaos imminent, les 17 minutes de ce disque libèrent et exacerbent des émotions, aussi douloureuses soient-elles, qui ne demandaient qu’à trouver un exutoire.

La musique jouée par Birds in Row trempe dans l’emo et le screamo, mais sans jamais renoncer une seule seconde à l’énergie brute et vitale que l’on retrouve chez les plus grands groupes de hardcore et de punk. Si l’on pense naturellement à Converge, les noms d’Envy (celui d’il y a une quinzaine d’années) ou de Modern Life Is War viennent également à l’esprit. Ces comparaisons n’ont cependant comme intérêt que de vous dessiner un paysage musical au sein duquel le groupe réussit à trouver sa propre voie, sans tomber dans des clichés que tant d’autres n’ont jamais eu le talent de pouvoir éviter.
Le bruit et la fureur de leurs prestations scéniques sont ici recréés grâce à une production, rêche mais précise, approchant la perfection. Torches martèle sa mélodie pour l’ancrer en nous un peu plus profondément au fil des écoutes. Le chant bouleverse à chaque couplet, incarnant le désespoir et un début de résignation (le déchirant « I run away » à la fin de O’Dear) mais s’accrochant fermement à l’espoir ténu que les choses puissent tout de même s’arranger. L’entraînant Weary se nourrit d’ailleurs d’une rage qui porte en elle cet optimisme qui peut paraître absurde. La basse grondante de Worried, où le groupe ralentit la cadence sans perdre en intensité, nous plaque au sol, les yeux clos, à attendre fébrilement qu’un malheur nous emporte avant que l’agressif Snakes nous offre une catharsis dont la portée ne sera évidente qu’une fois évanoui le dernier larsen de Marathon. Ce morceau final, le plus long du disque, symbolise la qualité de composition atteinte par Birds In Row. Alternant fracas et introspection, il se révèle en un peu plus de quatre minutes comme ce que le trio a certainement fait de plus abouti.

Avant d’être contre un ennemi, quel qu’il soit, la guerre est en nous, cela ne fait pas de doute. Elle n’est pourtant pas perdue d’avance et Personal War donne à celui ou celle qui a la volonté de s’y plonger toutes les armes nécessaires pour en sortir, si ce n’est triomphant, du moins en vie et prêt à affronter la suivante.

17

Les critiques des lecteurs

Moyenne 16
Avis 6
metgopsypeth123 December 1, 2015 17:13
Toujours impressionné par l'émotion qu'arrive à procurer ce groupe au travers une musique aussi abrasive!

La baffe que j'ai pris avec "Snakes" et "Worried" m'a ramené à l'époque bénie de Cottbus et rien que ça c'est un gage de qualité!

Définitivement un des meilleurs groupes hardcore de notre cher pays.
17 / 20