Bon ok, ce premier vrai disque des lavallois date de l’année dernière. Mais sachez qu’on est pas mal à la rédac’ à avoir chaudement apprécié l’objet, il faut dire aussi qu’entre temps on a été gâtés en sorties de qualité. Enfin, trêve de justifications vaines, les Oiseaux en Rang nous ont pondu un putain de condensé de violence (bah oui) salvatrice. Sans doute que le fait d’avoir signé sur le très convoité label Deathwish (Converge, Touché Amoré, Rise And Fall, Trap Them) leur a permis d’exprimer davantage la rage et la mélancolie qui habitaient déjà Cottbus.
Certaines choses sont immuables, Amaury Sauvé (As We Draw, The Brutal Deceiver) et Sylvain Biguet (Comity, Revok, Klone) squattent toujours les tables, accentuant cette fois les angles épineux d’une musique alliant (auto) destruction et finesse à tous les étages. Comme le constat nihiliste d’une époque où le temps nous ronge tout en restant figé, You, Me&The Violence mâchouille et digère nos certitudes. Pilori nous colle directement sa colère décharnée, dégoulinante sur le visage, et l’on est instantanément happé par ce tourbillon de guitares incandescentes, soutenues par une basse carbonisée, elle-même corroborée par une batterie essentielle, aussi bien maîtrisée dans la vélocité que dans le groove bien senti, ou bien dans l’alternance de ces deux approches (There Is Only Chair In This Room, Walter Freeman, Police&Thieves). Le chant a lui aussi de sérieux arguments à faire valoir. Qu’elle soit hurlée à la mort ou mélodique, cette voix prend à la gorge, se fait participative, et parvient même à activer les glandes lacrymales des plus sensibles d’entre nous (Guillotine, You, Me&The Violence). La mélodie n’est d’ailleurs pas épargnée – induite au sein de cette violence nécessaire – parfois mise au premier plan (Last Last Chance, Lovers Have Their Says), elle extirpe ce qu’il nous reste d’humanité, ne gardant au final que l’animalité, donc la sincérité. Là, on se dit que ces mecs n’ont pas volé leur signature sur le label de J. Bannon, à tel point que le trio pourrait même incarner le porte-étendard de la boite. Tout y est : le talent d’écriture, l’intensité à fleur de peau, le rendu organico-viscéral impeccable, le groove hardcore démentiel, sans oublier un sens profond de la mélodie, ainsi que la touche post-hardcorisée qui va bien (les douze minutes dépressives et crasseuses de Lovers Have Their Says).
Avec Cottbus, on savait les Birds In Row capables de nous pomper l’énergie vitale jusqu’aux dernière gouttes. Objectif plus qu’atteint sur You, Me&The Violence, avec classe et sans fausse note. Un disque exemplaire, indispensable. "Cocorico".
Un titre d'album très bien choisi.
Je découvre ce groupe et la baffe est coriace.
On en prend plein les oreilles, le son est dantesque (loin des surproductions dégueulasses), l'intensité continue. Bref du hardcore comme on l'aime!