Dans Benoit, il y a du Hardcore. Dans Benoit, il y a des membres de Black Sheep Wall. Mélangez les deux et imaginez le résultat. Et pourtant, vous êtes loin du compte. Démo sans nom (un sobre Demo), Benoit ne s'embarrasse pas de détails (comme le prouve le myspace) et va à l'essentiel : la musique.

Dès les premières secondes, les oreilles bourdonnent. A la fin de la première minute (soit au milieu du second morceau), on réalise que Benoit a déjà collé une dizaine de baffes. Sur l'ensemble de ce disque, la moindre compo semble jouée dans l'urgence, même lorsque le tempo ralenti ("Knee Deep", "Branded" et "Burn") pour retrouver des airs de Black Sheep Wall, le côté massif en moins. En quelques écoutes, on peut déjà rapprocher Benoit de Cursed, Converge, Pulling Teeth, ... soit une grosse partie de la vague Hardcore contemporaine. Benoit creuse son chemin à coup de riffs bien placés, de gouttes de sueur voltigeant à chaque mouvement ou encore avec un chant hurlé dévastateur.

L'atout principal de cet album reste sa capacité à ne pas stagner, maîtriser la durée du morceau pour ne pas le rendre trop intense ou d'un mortel ennui. Les cordes ont à peine le temps de s'échauffer que les riffs résonnent déjà au loin. Les envenimés "Dry Logic" et "Anchor" lâchent les notes tels des chiens enragés tandis les 3 derniers morceaux du disque se font plus pesants, aux effluves d'une douleur sourde et grandissante.

En 9 titres, soit 15 minutes de secousses, Benoit se plante au milieu de la scène et joue avec passion. Sans concession, le groupe part dans tous les sens, pioche allègrement dans Cursed mais n'en reste pas là. A écouter si vous en avez marre des morceaux de 20 minutes sans action ou simplement pour se détendre...