Du Brutal Death comme on en voit rarement ! Rien que pour "Mourning Affliction", cet album vaut le détour !
A écouter sans modération !
Benighted, ou un des plus gros espoirs de la scène française. ICP, précédent disque, était déjà un excellent disque de brutal death, varié, accrocheur et techniquement irréprochable. Le groupe étant également un mur de puissance sur scène, très réputé pour ses prestations, il était attendu au tournant avec ce nouveau disque... Allait-il être à la hauteur des précédents méfaits du groupe ?
Le disque commence déjà très fort sur Nemesis, ou le plus pur style de Benighted. Un riff accrocheur fini par une pluie d'harmoniques, suivi par un prenant pont thrashisant. Le morceau enchaine ensuite sur un de ces terribles refrains comme seul Benighted sait les faire : une sublime montée en puissance, une mosh-part digne du TXDM de Devourment, alliée de main de maître à un surprenant passage où la guitare flirte avec le death mélodique... le tout est très bien executé, et les riffs sont plus qu'appréciables. On continue ainsi durant tous les morceaux de l'album : le très brutal Collapse et ses blasts furieux, percutant dès la première seconde (un morceau rappellant le Foetus d'ICP), la surprenante introduction du morceau titre (défintivement un des meilleurs du disques), toute en puissance et en mélodie... Chaque riff est très étudié, et le placement de chaque harmonique ou chaque accord est parfaitement calé avec la voix ou la batterie. Cette dernière est excellente, Fred martyrisant ses fûts de la plus belle manière. Son jeu est assez varié, passant de blasts surpuissants (malgré une caisse claire un peu plus faiblarde que sur ICP) à des rythmes thrash ou hardcore, parsemés de breaks-mitrailleuses rappellant tantôt Pete Sandoval, tantôt Vitek de Decapitated. Mais ne nous égarons pas sur les qualités techniques des membres, qui ne sont plus à prouver (encore une fois, félicitation à Julien pour son travail... j'ai encore cru qu'il y avait plusieurs chanteurs sur tous les morceaux), passons au gros du disque.
Identisick montre une gigantesque évolution dans le death metal de Benighted. Si ICP était du pur brutal death, parsemé de petites touches diverses par-ci par-là, Identisick clame haut et fort toutes les influences des membres, ce qui a pour effet d'enrichir énormément les titres de l'oeuvre. On passe ainsi à des purs passages black métal comme sur Identisick, du death mélodique façon At The Gates sur Iscarioth, du hardcore (nombreuses voix hardcore de Julien), et du thrash (Sex-addicted, qui comme pour appuyer mes dires compte un featuring avec le chanteur de Dew-Scented), en passant par des petits interludes acoustiques ou des riffs toujours mélodiques (Mourning Affliction). Mais attention, il ne s'agit pas non plus du death à ambiance malsaine des premiers méfaits de Benighted. Ici, l'ambiance générale tend plutôt vers le mosh, et surtout : les riffs prennent sacrément aux tripes. Peu d'albums aujourd'hui arrivent encore à être dotés d'une telle ambiance, indescriptible, imaginez celle qui règne sur le Obscura de Gorguts où chaque riff vous attrape violemment les intestins de l'intérieur, pour les lâcher qu'à la fin du morceau... Ambiance notamment retranscrite par la production, très bonne, moins plate que sur ICP, et surtout plus puissante, tant qu'elle donne l'impression d'assister à un des concerts du groupe... Et que dire de la reprise du mythique Suffer The Children de Napalm Death : alliez le talent du groupe anglais à la puissance de Benighted (et de Kronos, leur chanteur participant au cover), et imaginez les dégats qu'une telle arme peut provoquer...
Un excellent disque tout droit sorti des usines brutales françaises. Benighted a désormais sa place réservée au panthéon des meilleurs albums de death français (et peut être même européens). Identisick brille par sa puissance, son efficacité, mais aussi et surtout par son ouverture à d'autres horizons, qui se fait bien rare dans le genre du brutal death... Vivement le live.
MP3 : Collapse
4ème album, moins bon que Asylum Cave mais mieux que Icon, surement un des meilleurs albums.