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Biographie

Benighted

Benighted est un groupe formé en 1998 dans les environs de Saint-Etienne. Ils débutent par un Black / Death Metal de bonne facture et sortent leur premier album éponyme en 2000. En mars 2002, après quelques problèmes de line-up, le groupe sort son deuxième album Psychose, qui lui permet de se faire connaître de la scène française. Après une longue tournée avec Furia et Carcariass, le groupe entre en studio en allemagne pour enregistrer son nouvel album : Insane Cephalic Production. Sorti en 2004, l'album est excellent et propulse Benighted au rang d'espoir de la scène Brutal Death française (aux côtés des Kronos et autres 7th Nemesis). Après de nombreuses dates, dont le Fury Fest ou le Nuclear Festival, Benighted retourne en studio et enregistre son quatrième album le plus abouti : Identisick.
En janvier 2007, Benighted rejoint le label Osmose Productions pour son cinquième album Icon qui sort en octobre de la même année. L'année suivante, le groupe s'offre une place au Hellfest. En 2011, le groupe signe avec le label Season Of Mist et sort son nouvel opus, intitulé Asylum Cave. Le 14 février 2014, le groupe fait paraître Carnivore Sublime, un nouvel album composé de 11 titres (et un disque bonus de 8 titres - reprises, lives et démo - pour l'édition spéciale). En 2015 c’est un live qui sort, Brutalive The Sick, enregistré au festival du Sylak Open Air en 2014. Fin 2015, le groupe officialise le départ de son batteur, Kevin Foley, qui jouait avec Abbath également. Avec un line-up un peu modifié, les bouchers reviennent en 2017 avec Necrobreed, un album sauvage et direct. Une grande et belle tournée à travers la France et l'Europe se fait durant cette même année avant de revenir avec Obscene Repressed en 2020.

16 / 20
12 commentaires (15.5/20).

Necrobreed ( 2017 )

Au fil des ans, Benighted s’est imposé comme une valeur-sûre du Death Metal en Europe. Non contents de balancer de véritables parpaings à chaque album, les Français assurent également des prestations live énormes, ultra festives où personne ne sort en boudant. Si on ajoute à cela que les membres sont sympas et disponibles pour les fans et la presse, on obtient forcément la bonne recette, celle qui fait qu’un groupe marche bien. 

Necrobreed est déjà le huitième opus des Stéphanois, c’est dire si le temps passe vite et si les gaillards sont créatifs. Pour ce nouvel effort, Benighted ne change pas vraiment son style, son Death Metal est toujours violent à souhait, technique juste ce qu’il faut et il se dégage une fois encore une douce odeur de chairs en décomposition. Pour autant, n’allons pas croire que Benighted est resté dans sa zone de confort, pour Necrobreed, la formation est allée un peu plus loin dans la violence, la rapidité d’exécution et l’envie d’assommer l’auditeur. On en prend plein les gencives pour pas un rond avec les surpuissants Reptilian, Versipellis ou encore le terrifiant Leatherface et son intro à glacer le sang. Difficile de ne pas utiliser des poncifs tels que : ça tabasse, déchire, envoie, cartonne ou fracasse. Difficile puisque la base de Necrobreed est là, du blast beat mêlé à des breaks écrasant sur des growls profonds dans des ambiances on ne peut plus lugubres. Parmi les titres incontournables de cette nouvelle œuvre on citera sans problèmes l’angoissant Forgive Me Father qui accueille Trevor Strnad de The Black Dahlia Murder, dont les vocaux collent parfaitement avec ceux de Julien Truchan, mais également Cum With Disgust avec Arno de Black Bomb A en guest. On pourrait continuer en mentionnant Der Doppelgaenger, Monster Make Monsters et le titre éponyme, mais vous l’avez probablement compris, dans Necrobreed rien n’est à jeter, tout se savoure. Pourtant on aurait pu croire que Benighted se serait trouvé en difficulté avec le départ de Kevin Foley, perdre un tel batteur ne peut être que préjudiciable, mais non. Son remplaçant, Romain Goulon fait plus que le job, il apporte énormément d’impacts par jeu, tout comme le nouveau bassiste Pierre Arnoux qui assure également une bonne partie des chants secondaires. On peut penser que cet apport de sang frais à fait du bien et que Necrobreed ne sonnerait pas pareil sans eux. 

Inutile d’en dire plus, le message est clair, Benighted est probablement aujourd’hui au sommet de son art. Plus qu’un assemblage de gros riffs gras et de cris malsains, cet opus consacre définitivement l’un de nos meilleurs groupes, on applaudie bien fort et on appuie de nouveau sur play. 

A écouter : Reptilian, Versipellis, Leatherface, Forgive Me Father
15.5 / 20
19 commentaires (15.34/20).
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Carnivore Sublime ( 2014 )

Album après album, il est impressionnant de voir à quel niveau d'excellence Benighted a su porter son Brutal Death Metal. Un septième disque au compteur et toujours pas la moindre perte d'inspiration, ni la moindre sensation de redite. Et ça, c'est déjà fort!

Il est vrai que chez Benighted, c'est toujours plus ou moins la même chose car depuis Identisick qui avait placé la barre tellement haute qu'il fait désormais office de référence pour le genre, on sait à quoi s'attendre et ce Carnivore Sublime ne déroge pas tout à fait à la règle. "Avec Benighted c'est toujours un succès" c'est le genre de sticker que Season Of Mist aurait dû accoler sur le boîtier. Assurément, le groupe possède la recette pour créer de bons morceaux de Brutal Death : hargne féroce, technicité, groove et variété. Ca parait tellement simple quand c'est eux qui le font qu'on s'étonne que pas plus de groupes n'appliquent ce principe. On apprécie donc toujours le Death protéiforme avec des titres hyper brutaux (Noise), plus lents (Slaughter / Suicide) et avec un groove déboîte nuque (Jekyll). Les hurlements de Julien sont toujours impressionnants avec encore plus de nuances dans les cris, les growls ou les grunts et l'arrivée d'Adrien Guérin en remplacement de Liem N'Guyen rassure quant à la qualité d'écriture des nouveaux morceaux. 

La marque de fabrique est bel et bien là, mais l'on sent l'envie de proposer de nouvelles choses comme le maladif Spit mené par le non moins empoisonné Niklas Kvarforth de Shining. D'une manière générale, Carnivore Sublime n'est pas empreint de la même folie qu'un Asylum Cave car on n'y trouve pas de titre complètement furieux ou de véritables aspirations Grind. La rage du groupe semble être plus contenue comme si Benighted évitait désormais de frapper au hasard, sélectionnait plus attentivement ses proies. En résulte donc des titres plus ambiancés affectionnant l'affliction et la violence mentale comme Carnivore Sublime ou Noise. Le feu rageur se mue en phases légèrement plus mélodiques (Collection Of Dead Portraits), plus réfléchies, plus discernables (Defiled Purity). Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit car Benighted reste un groupe de Brutal Death capable de pondre des tueries comme Experience Your Flesh ou Slaughter / Suicide, de futurs hits en puissance, c'est juste que l'on sent poindre une petite évolution, des plus maîtrisée, mais qui fait toujours aussi mal.

Carnivore Sublime est donc un disque de Death Metal racé et intelligent à la manière d'un Hannibal froid et calculateur. La violence est toujours là, mais exprimée de manière différente. La preuve qu'un groupe sait se renouveler sensiblement tout en gardant la même empreinte sonore et la même capacité à écrire de gros brûlots Brutal Death. Par ailleurs, la version collector offre un second disque comprenant 4 titres live, deux versions démo de Spit et Collection Of Dead Portraits ainsi que de sympathiques reprises porcines d'Aborted (normal), Rammstein et Machine Head pour le moins originales.

16 / 20
16 commentaires (16.03/20).
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Asylum Cave ( 2011 )

Putain, mais quel pied cet Asylum Cave! S'il n'y avait qu'une expression à retenir pour le sixième album des tarés de Benighted, ce serait celle là. Alors oui, on pourrait faire la remarque pour chaque album des français depuis Insane Cephalic Production, mais quand on est aussi bon dans son domaine, le Brutal Death pour ceux vivants dans des abris antiatomiques depuis plusieurs années, cela mérite bien quelques louanges.

Benighted est le groupe de référence en matière de Brutal Death français. Au sommet de la pyramide. Il peuvent même se targuer de concurrencer les groupes internationaux sur leur terrain de jeu de l'extrême et cela se comprend parfaitement à l'écoute d'Asylum Cave. Cette fois-ci, les français nous entrainent dans la folie d'un schizophrène obsédé par Joseph Fritzl qui a séquestré, agressé et violé sa fille en l'enfermant dans une cave pendant 24 ans. Si l'on parle du thème de l'album, c'est que cela se ressent bien évidemment dans leur musique. Le syndrome de la personnalité multiple, Benighted la met en œuvre, se fond dans son personnage en allant fouiner un peu partout dans le panel du Metal extrême pour le ressortir de façon largement assimilé à leur Brutal Death. Que se soit le Death / Grind avec Fritzl, le Grindcore de Hostile, les débuts quasi Punk-Hardcore de Swallow ou le Thrash / Death d'Unborn Infected Children tout y passe ou presque. N'allez pas croire que les français offrent un album hétérogène, ça serait mal connaître nos lascars, car tout ça est impeccablement maitrisé, incorporé avec talent et rendu à leur manière. C'est aussi pour ça que l'on adore le style de Benighted. Chacun plan, chaque break ou soli apporte son lot de variété à l'ensemble si bien qu'on ne s'ennuie pas une seule seconde au cours des douze morceaux qui composent la galette. 

Mais ne perdons pas de vue qu'Asylum Cave est une bête féroce, arrachant, déchiquetant, mutilant tout sur son passage. La claque est brutale dès le morceau éponyme, passé la sonnerie du réveil matin, on se prend déjà tout en travers de la gueule et si l'on pensait en avoir échappé, Let The Blood Spell Between My Broken Teeth, déjà un tube pour le groupe avec son refrain dévastateur en mode gruik gruik et son solo imparable, nous ratrappe et continue la sale besogne. On pourrait citer Lethal Merycism comme la confirmation de ce que sait faire de mieux Benighted avec la violence et l'agressivité qu'on connait. Pourtant, derrière cette bestialité sans nom, cette technicité irréprochable, voir carrément impressionnante, Benighted offre un Brutal Death Metal finalement plutôt ''accessible'', ce qui est souvent dû au groove de malade que sait injecter le groupe dans ses compositions avec par exemple Drowing, conclusion avec ses scratchs qui colle étonnament bien au style, ou par ses quelques mélodies qui feront forcément mouche comme sur A Quiet Day. Du côté des défauts, on pourrait citer un ou deux morceaux comme The Cold Remains ou Fritzl qui sont un peu plus classiques et en dessous du reste, mais ce serait vraiment chercher la petit bête à un album surpuissant, varié et maitrisé de bout en bout.

Asylum Cave est encore une parfaite réussite pour les brutos de Benighted. Certes, on se fera jamais autant charcuter que sur la tuerie Identisick, mais livrer un album de Brutal Death de cette trempe, n'est pas donné à tout le monde. Ultra efficace, jouissif comme pas deux et surtout doté d'une personnalité à part dans le paysage du Metal extrême, Benighted continue son bonhomme de chemin et prouve qu'il fait toujours parti des leaders de la scène.

A écouter : bien sûr, encore plus pour faire un premier pas dans le Brutal Death
18 / 20
26 commentaires (16.9/20).
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Identisick ( 2006 )

Benighted, ou un des plus gros espoirs de la scène française. ICP, précédent disque, était déjà un excellent disque de brutal death, varié, accrocheur et techniquement irréprochable. Le groupe étant également un mur de puissance sur scène, très réputé pour ses prestations, il était attendu au tournant avec ce nouveau disque... Allait-il être à la hauteur des précédents méfaits du groupe ?

Le disque commence déjà très fort sur Nemesis, ou le plus pur style de Benighted. Un riff accrocheur fini par une pluie d'harmoniques, suivi par un prenant pont thrashisant. Le morceau enchaine ensuite sur un de ces terribles refrains comme seul Benighted sait les faire : une sublime montée en puissance, une mosh-part digne du TXDM de Devourment, alliée de main de maître à un surprenant passage où la guitare flirte avec le death mélodique... le tout est très bien executé, et les riffs sont plus qu'appréciables. On continue ainsi durant tous les morceaux de l'album : le très brutal Collapse et ses blasts furieux, percutant dès la première seconde (un morceau rappellant le Foetus d'ICP), la surprenante introduction du morceau titre (défintivement un des meilleurs du disques), toute en puissance et en mélodie... Chaque riff est très étudié, et le placement de chaque harmonique ou chaque accord est parfaitement calé avec la voix ou la batterie. Cette dernière est excellente, Fred martyrisant ses fûts de la plus belle manière. Son jeu est assez varié, passant de blasts surpuissants (malgré une caisse claire un peu plus faiblarde que sur ICP) à des rythmes thrash ou hardcore, parsemés de breaks-mitrailleuses rappellant tantôt Pete Sandoval, tantôt Vitek de Decapitated. Mais ne nous égarons pas sur les qualités techniques des membres, qui ne sont plus à prouver (encore une fois, félicitation à Julien pour son travail... j'ai encore cru qu'il y avait plusieurs chanteurs sur tous les morceaux), passons au gros du disque.

Identisick montre une gigantesque évolution dans le death metal de Benighted. Si ICP était du pur brutal death, parsemé de petites touches diverses par-ci par-là, Identisick clame haut et fort toutes les influences des membres, ce qui a pour effet d'enrichir énormément les titres de l'oeuvre. On passe ainsi à des purs passages black métal comme sur Identisick, du death mélodique façon At The Gates sur Iscarioth, du hardcore (nombreuses voix hardcore de Julien), et du thrash (Sex-addicted, qui comme pour appuyer mes dires compte un featuring avec le chanteur de Dew-Scented), en passant par des petits interludes acoustiques ou des riffs toujours mélodiques (Mourning Affliction).  Mais attention, il ne s'agit pas non plus du death à ambiance malsaine des premiers méfaits de Benighted. Ici, l'ambiance générale tend plutôt vers le mosh, et surtout : les riffs prennent sacrément aux tripes. Peu d'albums aujourd'hui arrivent encore à être dotés d'une telle ambiance, indescriptible, imaginez celle qui règne sur le Obscura de Gorguts où chaque riff vous attrape violemment les intestins de l'intérieur, pour les lâcher qu'à la fin du morceau... Ambiance notamment retranscrite par la production, très bonne, moins plate que sur ICP, et surtout plus puissante, tant qu'elle donne l'impression d'assister à un des concerts du groupe... Et que dire de la reprise du mythique Suffer The Children de Napalm Death : alliez le talent du groupe anglais à la puissance de Benighted (et de Kronos, leur chanteur participant au cover), et imaginez les dégats qu'une telle arme peut provoquer...

Un excellent disque tout droit sorti des usines brutales françaises. Benighted a désormais sa place réservée au panthéon des meilleurs albums de death français (et peut être même européens). Identisick brille par sa puissance, son efficacité, mais aussi et surtout par son ouverture à d'autres horizons, qui se fait bien rare dans le genre du brutal death... Vivement le live.

MP3 : Collapse

A écouter : Identisick, Iscarioth, Mourning affliction.