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Biographie
Belle Epoque s’est éteint une soirée de Septembre 2006. ChroniqueA La Dérive ( 2005 )Les grands groupes screamo ont souvent une destinée commune ; celle liée à un cri venu de si profond qu’il ne parvient à la surface qu’une fois la flamme du groupe éteint. Belle Epoque est donc semblable à ces étoiles qu’on contemple le soir, et dont la lumière apparaît à nos yeux au moment même où l’astre est déjà mort. Premier acte, rideau arraché : Belle Epoque abaisse les masques, vomit ses premières vindictes et montre que le gouvernail est mieux saisi que ses auteurs n’y prétendent. Déboulé de batterie, spasme des cordes, hurlement au firmament, la quatuor plisse les yeux pour ne pas s’attarder sur le décor et se dessoude le plastron pour déposer sur scène le cœur d’une composition chaude de revendications ("La danse finie les masques tombent"). Influencé par les formations précurseurs de ce qui fut nommé The French Way Of Emo (Peu-Etre, Anomie, Carther Matha), BE construit son œuvre sur le foyer d’un engagement intégral. L’homophobie, la dénonciation de la pensée unique, le refus de l’aliénation par le travail, la question de la marginalité : les parisiens plongent à bras le corps dans ces thèmes et en ressortent trempés de textes coup de poings et écorchés ("Croyant contester, on s'est fait berner On s'est fait racheter"… "A croire qu'on s'est perdu dans ce dédale de ressentis Ce carnaval d'a priori Et on se dira a posteriori, que c'était sans doute possible"... "Les artifices de vies factices C'est de la poudre aux yeux pour aveugler et occulter les grises pensées"). Belle Epoque crie donc pour exhorter ses maux, déchire les voiles de sa pudeur et se met à nu pour trouver la quintessence du message de dissidence. La boussole sans cesse tournée vers l’incendie social, l’urgence palpable de dire, avant le naufrage ("Il est top tard"), A La Dérive met en place une tension schizophrénique constante portée par une doublette vocale au bord de l’épilepsie. Le furieux côtoie alors la beauté dans une déferlante de passions exaltées, de doux murmures et d’hurlements calcinés ("Le Mal à penser"). Sans jamais chercher la démonstration, l’entente francilienne mise tout sur une sincérité de ton hors du commun, qui fait alterner les arpèges limpides et les assauts tumultueux fidèle au genre, avec le soutien d’une basse fiévreuse ("Naufragées volontaires"). La fin inéluctable, A La Dérive clôt son tracé sur un finish en apothéose où larmes de note et textes poignants s’échouent en harmonie ("Un Simple Etoile"). Projeté au milieu du tumulte de l’ouragan européen screamo du début des années 2000, Belle Epoque aura participé au renouveau du courant, donnant un souffle et une énergie unique puisé à la frontière du cerveau et des viscères. L’époque est terminée, la page noircie et prête à être tournée. On la regrettera. Belle Epoque était bien plus qu'une "simple étoile, parmi tant d’autres". A écouter : entre les r�voltes et les r�veries |
Belle Epoque
Style : Screamo Tags : Screamo Origine : France Site Officiel : belle.epoque75.free.fr Amateurs : 11 amateurs Facebook : |