Being As An Ocean

Post-Hardcore

États-Unis

Dear G - D ...

2012
Type : Album (LP)
Labels : Invogue Records

Chronique

par Pentacle

Je pourrai jouer la carte de la facilité en vous disant que si vous avez apprécié Hands ou Devil Sold His Soul, il y a de fortes chances pour que Being As An Ocean ne quitte plus votre platine pendant des semaines, devienne la bande son de vos journées et hante même vos nuits. Je pourrai aussi vous dire d'aller immédiatement visionner le clip de The Hardest Part Is Forgetting Those You Swore You Would Never Forget dont vous n'en ressortirez pas indemne. La chronique pourrait se limiter à ces deux phrases, mais ce serait faire injure à ce groupe qui mérite qu'on en dise un peu plus sur eux.

Il n'aura fallu que deux clips pour que Being As An Ocean concentre tous les regards, accumule les vues, captive toutes les attentions. En deux morceaux, le groupe avait déjà remué beaucoup de choses, rendu fébrile de nombreux auditeurs en vue de leur premier album. Ils ont su toucher là où ça faisait mal. Et du bien. En soit, la formation californienne n'apporte rien de très différent qu'on n'aie pu entendre chez DefeaterPianos Become The Teeth et La Dispute, au détail près qu'il en propose une synthèse inspirée, sincère et passionnée entre Post-Hardcore, Emo, Post-Rock et quelques bouts de Metalcore dans les riffs et les rythmiques saccadées. Difficile de rester de marbre face à ces guitares célestes et pleine d'émotions qui s'entremêlent dans ses voix arrachées. Car c'est bien là le dessein du quatuor, provoquer les serrements au cœur, qu'on les trouve dans la pureté des mélodies, dans la beauté des paroles ou la fureur des cris. Avec effervescence, Being As An Ocean montre les crocs, brise les chaînes et construit aussi des titres agités avec Salute E Vita ou This Room Is Alive très Touché Amoré dans son application.

J'en viens maintenant à un point très important : les paroles. Neuf cas sur dix, j'en ai jamais rien eu à cirer de ce que pouvais raconter un groupe, mais Being As An Ocean n'est définitivement pas comme les autres. De ceux qui savent saisir l'auditeur, qui prennent aux tripes comme rarement. Parce que Joel Quartuccio a mis toute sa foi au service de sa plume. Et que l'on soit croyant ou pas, difficile de rester insensible à l'intensité de ces lyrics quelles soient clamées en spoken words, hurlées avec ivresse ou en chant clair divin. Par exemple « You see love's a funny thing the way it lingers in the mind. No matter what you do or the passing of time. That ember still glows for those lovers behind. No matter if it's well remembered. That light still shines. » issu de The Hardest Part Is Forgetting Those You Swore You Would Never Forget. m'a tout particulièrement marqué, mais Dear G - D... possède beaucoup d'autres moments forts comme « I know should feel free, yet I continue to sing this sad refrain. I can't sleep and food has lost its taste; God, I'm so sick of this place. » sur This Loneliness Won't Be The Death Of Me ou « We are all your creation. You love us all the same. A father doesn’t sit idly by while his children are maimed. I’ve seen true grace. I promise you we will never feel the lick of those flames. » de If They'Re Not Counted, Count Me Out. Being As An Ocean incorpore même un discours éloquent de Mohandas Gandhi extrait de On God paru en 1931, à la fin du bienveillant It's Really Not As Complicated As You're Making It Out To Be.

Being As An Ocean est un coup de cœur tout particulier, de ceux qui n'arrivent que très rarement dans l'année. Il y a tellement de choses à dire sur cet album, mais ça serait gâcher son contenu de tout y révéler ici. Le plus important, c'est que Dear G - ... est un disque qui vient des tripes, qui vient du cœur, touché par une grâce providentielle. Vous avez maintenant toutes les cartes en main pour saisir le propos de Being As An Ocean. Ne passez pas à côté.

17

A écouter : 1

Les critiques des lecteurs

Moyenne 14.8
Avis 5
burning frost September 16, 2013 21:09
Au début, l'album commence bien. La plupart des passages s'enchaînent bien, restent entraînant et le chanteur rend l'émotion tangible.



Malheureusement, l'album tombe vite dans une platitude à cause de son songwriting d'amateur et des lyrics qui ne font absolument plus sens.



Alors on réécoute le début, on se dit qu'on s'est trompé, que le groupe a réellement quelque chose à proposer.

Mais plus rien à faire, on comprend que le groupe joue sur des mécanismes trompeurs et superficiels pour rendre l'expérience de l'auditeur agréable mais sans jamais réussir à stabiliser ces fondements, c'est-à-dire faire de la bonne musique.



Je recommande le "Recitation" d'Envy plutôt que ce concentré de bonne volonté sans talent.
8 / 20
jayhope February 11, 2013 16:58
Une révélation pour moi, clairement ! Un album qui à la fois m'enrage et me bouleverse, la voix du chanteur m'entrainant dans des limbes encore inconnues. Leur musique est une purification de l'âme. Le parfait remède.
17 / 20
metalleur67 December 16, 2012 12:56
Révélation Post-hardcore de l'année pour moi aussi, beaucoup d'émotion dans leur chansons, les guitares mélodiques et mélancolique mon transporté, et la voix du chanteur et magnifique.
16 / 20
Ark Age December 15, 2012 23:47
Que dire de plus, si ce n'est que ce groupe est grand et tellement passionné. A mis chemin entre La Dispute, Defeater, Pianos Become The Teeth. L'une des révélation de cette fin d'année.
17 / 20