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Biographie

Beau Navire

Kris - Batterie
Jon - Basse
Trei - Guitare
Sean - Guitare

Beau Navire – du nom du poème de Baudelaire – est un projet screamo formé à la fin des années 2000 entre des membres de I Wrote Haikus About Cannibalism in Your Yearbook et Loma Prieta.

Chroniques

Lumens Life Moves
11 / 20
1 commentaire (15.5/20).
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Lumens ( 2012 )

Une dernière étincelle avant quelques années de silence…
Le screamo de Beau Navire aura bercé dès les premières heures (Hours), alternant entre emo-violence et screamo. Dégageant une énergie qui porte le disque au travers de compos comme « Dead End, Start Over », la musique de Beau Navire s’engouffre dans un creux laissé vacant, entre Loma Prieta et Ampere pour ses titres les plus fougueux.

Peut être Beau Navire aura-t-il ici souffert de l’angoisse de la page blanche ? « Disgust and Fate » se noie dans un trop-plein de saturations, perdant en impact ce qu’il a gagné en durée : N’est pas Age Sixteen qui veut, encore moins quand les notes s’enlisent sur certains passages. On avait comparé Hours à I Wrote Haïkus About Cannibalism In Your Yearbook, c’est toujours le cas sur ces 10 morceaux, mais avec pourtant une sensibilité presque fantomatique, symptomatique d’une volonté de ressortir le même disque, sans chercher plus loin.
Il sera possible d’y retrouver des similitudes avec Republic of Dreams, avec qui Beau Navire aura partagé un split, mais les notes de « One So Illusive » n’auront pas la même saveur. Celles de « Epistolary » ne rejetteront pas l’ombre de Loma Prieta, tout comme « Our Illumination » se jettera derrière Funeral Diner. Une tonne de comparaisons, mais au final Beau Navire connaît la recette et le prouve avec facilité, à défaut d’envie.

Surexploité, forcé, Lumens reste un assemblage agréable à découvrir, mais qui pourtant manque de ce qui caractérise la plupart des combos de cette scène : une âme. Tant qu’à écouter Beau Navire, autant jeter une oreille sur Hours.

A écouter : Si vous avez envie d'un complément à Hours...

Life Moves ( 2011 )

Certaines rencontres d’artistes donnent lieu à de nouvelles pages. Ce fut le cas de Braque et Picasso qui accouchèrent du cubisme par le jeu de leurs observations réciproques. A l’inverse Basquiat et Warhol ne parvinrent pas à fusionner réellement et peignirent des toiles qui se contentaient de juxtaposer leur style. Beau Navire est en entre les deux.

Car, que ce soit par sa Demo ou par ce Life Moves, Beau Navire renvoie du fond de sa cale un son qu’on ne saurait ignorer, un son qui rappelle les deux entités qui constituent le combo. Ainsi, l’hystérie vocale verse irrémédiablement du côté d’I Wrote Haikus ("Croscosmia") tandis que la tension des instruments atteste de la présence évidente de Loma Prieta ("March Of 03"). Le cachet perso déposé en bas de la missive, les membres de chaque formation se retrouvent dans l’horizon visée. L’ambition est toujours de fracturer le sol, d’enchainer les plans furieux, d’évoquer le déluge par la mitraille ("Whisper"). Alors clairement, on en prend plein la ganache, sans temps mort, dans une coque emo-violence quasi sans ornements, qui ne plie pas le mat d’un iota face à la tempête rythmique et qui s’évertue à agiter une voile déchirée et frénétique ("Fitting Pieces").

Au rang des nouveautés sur le pont, la jolie dérive lumineuse des guitares façon Suis la Lune sur l’épilogue de "Whisper", accompagnée d’une emotisation appréciable du tempo. Le reste est un pavillon relativement classique. Aussi, pour ceux qui n’ont jamais entendu aucun de ces deux groupes, la vague de fond de Beau Navire leur remuera à coup sûr les tripes et fera bien boire des tasses par litrons. Pour les plus rompus aux habituels traversées des embarcations screamoïques en revanche, de l’amarrage à l’arrivage, l’odyssée aura peut-être un air de déjà-vu.

En écoute sur MS.

A écouter : "Whisper"