Baton Rouge
Emo / Punk / Noise
Totem
Chronique
Après s’être livrés en fragments, Baton Rouge distille à nouveau quelques éclats avec Totem. Et comme sur son prédécesseur, il n’est pas nécessaire de tout référencer ni archiver tant le combo cherche plus à faire vibrer qu’à catégoriser.
Ces brefs instants que l’on vit, ces tranches de vie éparpillées qui nous font trembler plus qu’à l’accoutumée, c’est cela que transfigure Baton Rouge. Hypnotisant, poétique, vivant, Totem est cet ensemble de compos jamais trop Punk ni Emo.
Il était fait référence à Daitro et 12XU lorsqu’il était question de Fragments d’Eux Mêmes. La filiation n’est pas complètement gommée, Baton Rouge n’en fait pas table rase et garde quelques souvenirs (« Guetter les Ondées » ou le son de guitare de « Le Fixeur » un brin noisy, très typé 80’s / 90’s) histoire de rappeler que nous avons tous une histoire même si ce n’est plus aussi évident au travers de titres comme « Au Gré du Gel » ou « Hypn-O-Sonic ».
Pour autant, Baton Rouge c’est la poésie d’un soir, une vague à l’âme qui revient « D’années en années », portée par une simplicité maladroite. Totem a cet aspect intemporel qui passe par ses morceaux et sa production : sorti à l’époque des premiers Slint, il n’aurait pas été mis à part. Il n’y a rien a jeter, rien à redire ou même à contredire : Baton Rouge sait y faire, ce second opus donne envie de se poser, de marcher, de courir ou de rester immobile. Multi-sensations mais avec autant de ressentis que d’auditeurs, cette ambiance de pluie fine qui donne le rythme sur les pavés n’est peut être qu’un effet sensoriel parmi tant d’autres.
Ainsi, sur Totem j’ai pleuré, aimé, rêvé ou me suis simplement laissé porter par les notes. L’ordre variera à chaque écoute, mais c’est toujours la même recette : d’abord les notes, frêles, passionnées, simples mais franches, puis la voix. Cette voix. Et encore et encore, les compos enroulent leurs partitions autour de chaque tympan pour amplifier leur effet, alors qu’au final ce disque est tellement épuré.
Alors venez, montez et embarquez dans le dernier « Train de Nuit » mené par Baton Rouge, celui qui s’arrêtera à ces neuf gares envoutantes. De toute façon, avez-vous vraiment le choix ?
A écouter : 1
Je ne pensais pas qu'un album puisse rivaliser avec le Keep You de PBTT, puis ce Totem est apparu comme un signe pour me montrer combien j'avais tord, combien Bâton Rouge est grand.
Car oui, plus difficile d'accès que Fragments D'Eux-Mêmes mais oh combien plus cohérent, plus envoutant. Tout ces titres mélangeant allègrement le post rock, l'émo, le rock avec ou sans chant. Le groupe nous prend par surprise à chaque note, mais une douce surprise qui nous pousse à penser, voyager, apprécier.
Un tres très grand album pour un (relativement )petit groupe.