Basement revient après 6 ans de silence ; 8 titres viennent briser ce long blanc et vont tenter de rattraper le retard en décibels pris. Pour ceux ayant suivis la vague noise des 90's, les Libournais de Basement sont peut-être déjà en bonne place dans leur coeur. Pour ceux qui comme moi sont passé à coté il y a presque 10 ans, le groupe va offrir une belle séance de rattrapage.
On démarre l'écoute tout doucement, un titre faisant énormément penser à Sleeppers ; bon morceau; des guitares qui s'activent pour former ce brouillard noise où viennent percer les mélodies et une voix entre susurré et hurlé (façon écorché). On démarre bien mais on pourrait taxer ce titre d'un petit manque d'originalité. La suite elle va réserver de très bonnes surprises; toujours sur cette base bruitiste le groupe appose sa marque grâce à des mélodies envoûtantes, que ce soit grâce à une voix savamment utilisée ( ou une guitare (comme sur Maelstörm) distillant un semblant de joie au milieu de ce brouillard froid et inquiétant.
A l'image de cette pochette, simple mais superbe, Basement nous pose au milieu de cette forêt décharnée, déboussolé et impuissant face aux éléments; de court répit donneront parfois un peu d'espoir, mais à chaque fois anéanti en quelques secondes.
Ce CD véhicule bon nombre de sentiments à son écoute, et même si chacun éprouvera les siens et vivra différemment les montées et descentes aux enfers proposés par le groupe, nul doute que la joie, le bonheur, l'envie n'en feront pas partie. Basement joue une musique abrasive; nullement lente et pachydermique comme on peut le voir en Doom; non ici la musique est crue, brute, écorchée, épineuse.
Évidemment on pourra penser à certains groupes à l'écoute des différentes pistes de cet album (Unsane, Sleeppers par exemple) mais Basement réussit à faire un retour aux 90's tout en donnant un coup de dépoussiérant, belle prouesse.
Vous l'aurez compris ce Everythings Gets Distorded est une belle réussite; seulement 8 titres mais pas de déchet. Le groupe propose 8 titres aux ambiances différentes mais avec toujours une même base noise qui fait plaisir à entendre. Les Libournais n'ont pas fait attendre leurs fans pour rien, espérant juste que la prochaine fournée ne sorte pas en 2012.
A écouter : Maelstöm, Train Fantôme, In The Backroom.