Baron Crâne
Rock instrumental / Stoner / Progressif / Psychédélique

Les Beaux Jours
01. Danjouer
02. Larry's Journey
03. Quarantine
04. Mercury
05. Inner Chasm
06. Merinos
07. Les Beaux Jours
Chronique
Il y a un peu moins de deux ans le Baron multi-fusion nous laissait quelques remarquables Commotions, qui présageaient du meilleur pour la suite. Et on voit Les Beaux Jours arriver à la mi-octobre 2021, conjointement distribués par le label maison lui aussi nommé Commotions et la maison bordelaise Mrs Red Sound (Mars Red Sky, Red Sun Atacama, Witchfinder). Un deuxième (ou troisième?) long format qu’on a honteusement contourné l’année dernière et qui aurait sans doute pu figurer parmi au moins un top de la rédaction.
Malgré quelques menues déconvenues les Commotions donnaient largement de quoi s’enthousiasmer, sentiment décuplé après l’avoir expérimenté en direct. Les genres continuent de s’entrechoquer dans un espace réunissant Jazz, Rock, Dub, Metal, Prog, Noise, Afrobeat, etc, et l’intense Larry’s Journey vient illustrer la chose comme il se doit, sur lequel Don Caballero, Lazer/Wulf et feu-Guns of Brixton auraient décidé de jammer ensemble. Les guitares virevoltent, la basse se fraye un tortueux chemin entre les cassures rythmiques, et la batterie scintille de mille faisceaux.
Comme en 2020 on aura droit à deux morceaux chantés, le plutôt pertinent Quarantine d’abord, investi de la voix de Cyril Bodin (ex-Last Boy On Earth), pas hyper convaincant si ce n’est son envolée finale, bien que l’instrumentation soit au taquet derrière, et sur la conclusion éponyme où le guitariste Léo Pinon-Chaby pousse la chansonnette en français et parvient lui à dresser quelques poils, le morceau respectant bien son statut d’ultime sommet d’un album. Avant cela le précieux Guillaume Perret (un des "rejetons" de John Zorn) fera vibrer son saxophone sur le très progressif, voire avant-gardiste et surtout magistral Mercury, ou plus loin la flûte traversière de Robby Marshall s’aventurera dans la laine de Merinos, entre Reggae à l’ancienne et groove Rock fiévreux, fusionnel et bruitiste. Le genre de grand écart qui passe crème avec Baron Crâne.
Le trio parisien expose une montée en puissance disque après disque en précisant encore davantage une formule toujours casse-gueule sur le papier, mais résolument menée de mains spécialistes. Et pour compléter le tableau on appréciera le sublime visuel signé Nora Simon. Les Beaux Jours font ici un lumineux et généreux album, en espérant que ceux-ci adviennent pour tout le monde à l’avenir, et qu’on pourra de nouveau kiffer les concerts sans entrave.
Les Beaux Jours illuminent Bandcamp.
Je ne connaissais ce groupe que de nom et grâce à votre chronique, j'ai enfin fini par écouter. En fait c'est la pochette que j’ai trouvé très belle et intrigante. Et franchement j'ai bien fait. Une sorte de fusion bien décrite dans le tag de la fiche du groupe. très varié et très bien foutu.