Baron Crâne
Rock instrumental / Stoner / Progressif / Psychédélique

Electric Shades
01. The Chase
02. After The Bombs
03. Missing Time
04. Tear Gas
05. Captain Peacock
06. King's Blast
Chronique
Power trio instrumental, Baron Crâne alimente nos oreilles depuis 2015 et un premier EP fort aguicheur, coupable d’une propension à empiler parties Rock, Jazz/Funk ou Dub, n’hésitant pas à aplatir ses sujets à grands coups de Doom, de manière fluide, sans provoquer le moindre renvoi disgracieux. Le mouvement se perpétue avec Electric Shades, qui ne sait pas trop s’il est un court ou un long format, un peu comme la musique profane qui s’offre à nous à travers ce bel objet, elle danse sur ses deux pieds et le fait avec une certaine dextérité.
Davantage portées sur l’aspect progressif de leurs intentions, les Nuances Electriques des Parisiens se développent dans l’opacité partielle d’une Noise plus dominatrice, maintenant une tension permanente, entretenue par quelques ajouts électroniques, une guitare transformiste et une basse épaisse, granuleuse, pétée de feeling. Le batteur quant à lui plane sur son petit nuage, martèle joyeusement, décompose les rythmes avec une indécente souplesse.
Tout ça se vérifie par exemple sur le très fameux After The Bombs, mêlant son Dub au bruit pour finir en Stoner/Doom, le tout aussi multiple mais plus progressif et langoureux Missing Time, ou le furieusement groovy Tear Gas. L’enregistrement en prise directe participe sans doute au souffle qui s'échappe d'Electric Shades, bien que les basses soient parfois un poil trop imposantes, à l’image du matheux et néanmoins très bon Captain Peacock. Le Blues halluciné du grisant King’s Blast termine d’effacer les éventuels désagréments rencontrés en chemin, perforé d’assauts harmonisés de plus en plus nerveux et euphoriques, alors que l’ensemble rappelle autant les regrettés Guns of Brixton que les travaux de Philm.
Contrairement à ce que laisse supposer son titre de noblesse, le Baron Crâne n’est pas snob, ne nous prend pas de haut, ne cherche pas à capter notre admiration devant l’étalage de sa richesse. Non, il s’affranchit de toutes les règles de bienséance, danse avec la mort, et nous sert en Electric Shades une œuvre fusionnelle sincère et sans fioritures.
Electric Bandcamp.