Si l’on vous dit « eucalyptus »,
« Australie », « animal », l’image qui vous vient à
l’esprit est sans doute celle d’une adorable et docile créature poilue,
apparemment inoffensive. Mais lorsque celle-ci décide de prendre les armes, les
conséquences peuvent s’avérer…désastreuses. C’est en tout cas ce que met en
exergue Barbarian Koala, jeune formation distillant Hardcore, Noise et Mathrock,
à travers une série de compos singulières et radicales.
En effet, les quatre musiciens annoncent la couleur dès les
premières notes de l’EP : un son abrasif, nourri de riffs tonitruants,
eux-mêmes soutenus par une basse résolument massive et un batteur martelant à
un rythme endiablé. La voix quant à elle oscille entre chant clair et screams
sortis de derrière les amygdales (bridge de « Dirty Priest »), des
cris d’écorché vif qui donnent aux six titres de la galette ce climat de
démence si particulier. L’EP laisse l’étrange impression d’un son chaotique,
sale, mais parfaitement calculé. En résulte une musique terriblement jouissive,
surprenante, et libérant une énergie contagieuse. En outre, on retrouve
quelques clins d’œil bien sentis aux influences du groupe : « Koala
Fury » en est la preuve la plus flagrante ; le morceau évoque ainsi
S.C.I.E.N.C.E. d’Incubus d’une part (quelques notes de guitare alambiquées
accompagnées d’une voix à la Brandon Boyd), pour finalement côtoyer les sonorités
de Deftones période Around The Fur. Deux noms importants et respectables s’il
en est, mais quelque peu éloignés du style global de Barbarian Koala. Mais
enfin, quel style me direz-vous ? Question épineuse, tant l’identité
musicale du groupe est prononcée et assumée. Car les Limougeauds sont là pour
surprendre : « Beneath My Mind » enchaîne ainsi après une intro
agressive sur des passages jazz-noise, laissant ensuite la place à quelques
mots repris en chœur et une wah-wah hystérique. Autant d’éléments qui nous
informent que la créativité est de mise, et chaque nouveau mouvement de morceau
procure son lot de sursauts. On ne manquera pas également d’écouter
« Time-Bomb », véritable défouloir sonore permettant à chaque membre
de notre quatuor de verser une dernière quantité de sueur et de rage à l’issue
d’un break, pour une bonne dernière minute de violence.
En définitive, cette
track finale confirme la cohérence de ces six titres, se complétant au fur et à
mesure de l’écoute, et permettant au groupe d’exposer pas à pas son univers
musical, tout en clouant sur place son auditeur. Si vous y prêtez une oreille,
nul doute que Coming Down With A Crash deviendra la bande originale de vos plus
grands moments de folie, de vos pétages de plombs ou de vos crises de nerfs les
plus critiques.
A écouter : d'urgence