Repousser l'échec. Renoncer aux habitudes et chasser les déceptions. "Always Keep the Face Toward the Sun and Shadows Will Fall Behind you" comme disait Whitman. Coûte que coûte. Après une absence de cinq années on peut constater que Backfire s'est mis dans la tête d'appliquer ce précepte à la lettre sur In Harm's Way, dernier album en date. Sans introduction, les néerlandais affichent d'entrée la couleur et montrent que cette période de doute, d'incertitude, n'a en rien affecté leur ténacité. Un soupçon de NYHC façon Warzone, 25 Ta Life, un zeste de Boston Scene genre Blood For Blood ou Slapshot, Backfire relance la machine en mode extrême, sans prendre garde à d'éventuels dégâts collatéraux. Dans une période où tout le monde semble s'être donné le mot en matière de tempo (bas?), Backfire passe la seconde et renoue avec les poussées véloces, les rythmiques pulsées, pondérées seulement de quelques breaks régénérateurs (il en faut bien), afin de ne pas finir sur les rotules.
Le résultat est à la hauteur des ambitions. Si dans le genre il devient de plus en plus difficile de surprendre, d'intéresser, d'attirer l'attention plus de cinq minutes, Backfire démontre qu'il reste encore de la place pour les formations qui ont encore quelque chose à dire, à prouver. Tout juste pourra t-on reprocher cette cover de "System Overload" d'Integrity, bien exécutée, mais d'un intérêt limitée. Sobre dans la production, le travail d'Igor Wouters ajouté au mastering de Tue Madsen (Sick Of It All, Knuckledust...) permet aux néerlandais de conserver un juste équilibre entre un son brut rappelant certaines oeuvres des années 90, et la qualité des plus récentes. Sobre également dans ses guests où seuls Dries Oleman (The Setup) et Stephen Bessac (Kickback) viennent pousser la chansonnette aux côtés de Pat, toujours très impressionnant lorsqu'il s'agit d'afficher son courroux.
Bref, retour prometteur de Backfire qui ne pouvait pas fournir meilleure entrée en matière à GSR Music. Traditionnel et puissant, In Harm's Way pourrait largement permettre aux néerlandais de se refaire une place de choix au sein de la scène européenne si tant est qu'il l'avait perdue.
Tracklist : 1. "Pushing my Failures Away"; 2. "Nothing is Forgiven"; 3. "When all Hopes End"; 4. "Sam's Song"; 5. "Screaming for Silence"; 6. "This Things we Have"; 7. "Brother's Keeper"; 8. "How Do you Like me Now"; 9. "Push the Limit"; 10. "Purify"; 11. "Hey Joe"; 12."You Can Make It"; Hidden Track : "System Overload".
A écouter : Pushing my Failures Away, This Things we Have