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Biographie
Babylon Pression, groupe marseillais apparu en 1998 pour taper dans un pseudo rap/néo français que nous ne connaissons que trop bien à l'image d'Enhancer, Tripod et autres ... Après avoir rejoint le collectif Coriace (Tripod, Eths), nos 5 amis sortirent plusieurs démos, notamment Classé X en 2001, qui nous permis de découvrir cette formation aux deux chanteurs, dans une multitude de tournée dans tout le territoire. 2003 fut l'année de sortie de leur premier album Négative génération ainsi que leur entrée dans le désormais célèbre collectif Sriracha, avec qui ils tourneront par la suite. Durant la tournée, Seb (chant) quitte le groupe, suivi peu après par le bassiste. Ce dernier sera remplacé par Roswell (ex-Eths).
2007, le groupe sort Travaille, Consomme et Meurs, plus violent, axé sur un concept d'entreprise. Le groupe accélère sa musique et devient plus virulent dans ses propos. Constat qui s'accentue avec son opus prévu pour 2011, Allez Tous Vous Faire Foutre, autoproduit à 500 exemplaires.
S'il y a un groupe qui n'hésite pas à gueuler, c'est bien Babylon Pression. Déjà avec Travaille, Consomme et Meurs, le combo originaire du Sud de la France avait montré qu'ils étaient remontés à bloc, avec parfois quelques maladresses mais une motivation à toute épreuve. On se doute qu'avec Allez Tous Vous Faire Foutre, il en est de même sur la colère des musiciens, couplée à une hargne communicatrice. Et de la hargne, il y en a sur Allez Tous Vous Faire Foutre : Des Tasers et des Pauvres, J'en Ai Marre, Allez Tous Vous Faire Foutre, ... La tracklist donne le ton. Babylon Pression est contestataire, délaissant ses racines néo des premiers opus pour s'ancrer de plus en plus vers un Hardcore'N'Roll protestataire. S'orientant vers un son que l'on pourrait toujours rapprocher de Poison The Well mais encore de Maylene And The Sons Of Disaster (Champagne), allant parfois aux limites d'un The Chariot sur certains parties un peu plus malades (Amour Amour, Foutaises Foutaises), c'est la partie instrumentale qui s'avère presque la plus directe : sur une base presque punk (notamment sur le jeu de batterie), les riffs lâchés - dont les quelques passages plus sudistes - font mouche. On pourra peut être reprocher de se tourner vers des compos aux lyrics faciles, mais au final c'est dans ce type de morceaux que s'éclate le groupe. On n'attend pas d'eux de se lancer dans des paroles énigmatiques au possible ou des riffs alambiqués à la Tool, mais bien de se jeter tête la première dans des titres effrénés. Le reste n'est qu'une histoire d'appréciation personnelle : Certains rangeront le combo dans la catégorie "groupe pour ados rebelles" et d'autres feront fi de cette sensation et prendront Allez Tous Vous Faire Foutre pour ce qu'il est, un album revanchard aux morceaux agitateurs dont quelques uns se détachent d'ailleurs avec facilité - Des Tasers et des Pauvres et son refrain à scander, Voilà plus de 30 ans et son harmonica déjanté ou encore la folie du morceau titre - et l'on imagine facilement l'ampleur prise en live pour lesdites compositions. Babylon Pression s'en sort d'ailleurs beaucoup mieux sur les passages au tempo accéléré (Des Tasers et des Pauvres, Allez Tous Vous Faire Foutre, Champagne) que sur ceux dont le frein est enclenché (J'en ai marre, Les Banquiers vont sauver ta vie).
Autre point non négligeable par rapport au précédent opus, la communication autour de cette nouvelle pièce de leur discographie. Même si on retrouve toujours cette dimension de multinationale sanglante, le concept est peut être légèrement moins marqué. Rajoutez ceci à un artwork qui va droit au but et un esprit DIY autant dans les clips que la manière dont a été produite l'album - tiré à 500 exemplaires - et vous aurez en face de vous 4 musiciens prêt à en découdre. La rage qui bouillonne est peut être le coup de fouet qui a permis à Babylon Pression de repartir sur le bon pied. Depuis Travaille, Consomme et Meurs, la quatuor s'évertue à vomir son dégout sans retenir ses mots (J'en Ai Marre) et cultive cette sensation de ras-le-bol qui mène à des titres aussi désillusionnés que A Force d'Y Croire, On Meurt Toujours Déçu ou révoltés que Champagne. Babylon Pression champion de l'injustice et de la richesse ? Et bien oui ! Les paroles de Mat pourraient presque peupler les pancartes de défilé : tyrannies financières et politiques, révolte policière et encore désillusions quotidiennes sont le maître mot du frontman, qui s'égosille sans discontinuer sur les 9 titres dont quelques mots suffisent à illustrer le propos : "Plus de tasers pour les chômeurs, plus de matraques pour les jeunes." / "On croit toujours en sa foi mais on finit plein de haine." / "Voilà plus de trente ans qu'on a les miettes, le RSA ne suffit pas." . Le ton est donné, Babylon Pression ne plaisante pas. Les détracteurs de ce 10 titres soulèveront un point cependant intéressant : quelle est la cible ici visée ? Tout reflète un mal-être profond dans une société tenue en laisse mais certains clameront que le combo s'approche ici d'une population contestataire issue des milieux étudiants (à quelques années près) et reflète cette sensation via des paroles trop légères et sans finesse.
En somme, avec Allez Tous Vous Faire Foutre, Babylon Pression surenchérit sur un Travaille, Consomme et Meurs qui se révélait déjà bien enragé. Avec des titres explicites et des compos à l'esprit Punk, le groupe va au-delà du cru 2007 et même si la tournure prise par le groupe ne les réconciliera pas avec les laissés pour compte de l'opus précédent, j'avoue trouver énormément de plaisir dans l'écoute de Allez Tous Vous Faire Foutre, notamment au niveau des rythmes assez punks mis en œuvre et des refrains directs et entrainants, même si certains classeront plutôt ce disque comme une caricature adulescente banale. Question d'affinités.
Deuxième essai pour Babylon Pression qui quitte le chemin du néo pour s’engager sur celui du hardcore. Après un changement de bassiste (Roswell, ancien Eths, ayant rejoint le navire) et le départ d’un des deux chanteurs, le quatuor s’engage vers des routes plus enragées. Des paroles révoltées, incisives, voilà ce qui caractérise le nouveau Babylon Pression avec Travaille Consomme et Meurs. Pessimisme, ras le bol, dégoût de la société telle que nous la vivons aujourd’hui, c’est le thème de ce nouvel album des marseillais, appuyé par tous les supports de communication du groupe (site internet, street team, …), proposant une imagerie de l’entreprise. Le premier point noir est peut être ce concept « trop » poussé, pouvant à la longue faire oublier le principal : la musique. Du fait du départ de Seb, le groupe se retrouve avec Mat pour assurer les lignes de chant sur l’album. Ce dernier s’en sort parfaitement, arrivant à palier à l’absence de son collègue, mixant des moments plus « chantés » et d’autres hurlés. Cette dualité se trouve parfaitement illustrée sur Demagloria, où pour couronner le tout, des chœurs viennent supporter la voix. Cependant, Babylon Pression utilise la schématique classique couplet chanté/refrain hurlé, peu variée et peu convaincante sur certains passages (La France a peur) L’apport de Roswell s’entend, on retrouve la patte du musicien avec une basse très présente, mise en avant sur certains passages (Sandwich à la Merde), sans pour autant occulter le reste des instruments. La batterie, sans être exceptionnelle, reste maîtrisée et relativement inspirée de Refused. L’usage de samples, généralement utilisés à bon escient et provenant d’hommes politiques, permet de situer le contexte de la chanson, (Déjà mort, La France a peur) sans pour autant être répétitifs. On pourra remarquer la présence de 2 « ovnis » sur ce disque : Tellement de connards et si peu de cartouches et Responsable mais pas coupable. La première se veut aérienne, avec une mélodie presque en décalage avec le titre, flirtant avec le postrock, tandis que la seconde sonne comme un Bruitist Pome #5 de Refused. Le groupe arrive à offrir de bonnes chansons sortant du lot (Ne pars pas ou je te tue, Demagloria et son « la vie s’achève quand on commence à l’aimer ») alliant le groove de leurs débuts et la rage du moment. Malheureusement les paroles se veulent trop cliché, manquant d’un petit quelque chose pour vraiment permettre apprécier les chansons à leur juste valeur. Babylon Pression se lâche, tire ses cartouches et fais mouche. Sans pour autant être LE disque français de 2007, le groupe arrive à séduire, malgré les quelques défauts du disque. On pourra se surprendre à fredonner les refrains entrainants du groupe, preuve que l’album marque…Les Babylon Pression sont en vie malgré le départ de 2 membres, et arrivent à proposer un album intéressant, avec des airs de Poison The Well époque You Come Before You.
A écouter : Demagloria - Seul parmi les autres - Ne pars pas ou je te tue
A la suite de la sortie, en 2001, de l’EP « Classé X » influencé par un chant Tripodien et un discours à la Enhancer, les Babylon Pression étaient plus qu’attendus au tournant pour leur premier opus. Commençons tout d’abord par avouer que ce « Négative génération » paraît plus travaillé que leur ancien EP, ainsi que plus diversifié musicalement avec l’emploi limite abusif de ragga.
Les fans ne seront ici guère dépaysés par des compos assez simplistes et linéaires et malheureusement trop peu originales comparées à leur précédent opus (on se souviendra de morceaux un peu plus intéressant notamment Wizer avec une basse très largement mis en avant qui cassé bien avec le reste de l’album). Néanmoins tout n’est pas à jeter, il subsiste en effet de bonnes subtilités, à l’image de breaks plutôt bien amenés et bienvenue d’un Personne, ou d’un Babylon Pression, où encore Champion Lova et R.M.I qui font office d’ovni en apportant une certaine fraîcheur et une touche d’originalité à l'ensemble. Outre ces éléments, nous avons à faire à des refrains très accrocheurs par l’emploi de paroles simples à retenir qui feront sans nul doute leur effet en live. Et c’est bien là qu’on les attend les marseillais, en live. Vous l’aurez compris, ce cd n’est pas une perle de créativité, bien au contraire, mais peu prendre une toute autre dimension sur la scène, avec ces deux chanteurs qui sauront, au vue de l'album, mettre l'ambiance et fournir un show puissant ... on l'espère pour eux.
Tout ce déjà vu peu donc encore faire son effet sur scène, en ce qui concerne le cd, on retiendra un groupe qui ne se prend pas la tête (c’est déjà ça) et qui nous sert ici un discours et une manière d’entonner la chansonnette qui plaira sans nul doute aux fans de la team nowhere façon Pleymo et Enhancer mais qui apparaîtra, pour les autres, linéaire et sans saveur.
A écouter : Champion lova, N
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